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10 milliards d’euros de travaux nécessaires et financés par les usagers d’EDF

Audit de la sécurité des centrales nucléaires

jeudi 5 janvier 2012, par Céline Tabou


L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a remis, mardi 3 janvier, son rapport sur la sûreté des installations nucléaires françaises au gouvernement. La catastrophe de Fukushima « a monté la barre des exigences en matière de sécurité nucléaire » a indiqué l’agence. EDF devra investir 10 milliards d’euros dans les centrales actuelles, somme répercutée sur les factures d’électricité.


Avant la catastrophe subie par les japonais en mars 2011, l’utilisation de l’énergie nucléaire n’était pas une question débattue avec autant de vigueur, malgré le précédent de la catastrophe de Tchernobyl et ses effets sur la France. Fukushima aura marqué les esprits et remis en cause un système et lobbying considérable dans le monde.

Fukushima, nouveau point de comparaison

L’accident nucléaire de Fukushima a eu lieu le 11 mars 2011 au Japon, lorsqu’un séisme de magnitude 9 a frappé la côte Pacifique du Tōhoku, provoquant un tsunami, dévastant toute la côte et provoquant l’arrêt des réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi, construite et exploitée par TEPCO. Le tsunami a mit en évidence des structures endommagées et des défaillances humaines et techniques graves.
Fukushima Daiichi est l’une des vingt-cinq plus grandes centrales nucléaires du monde, celle-ci est aujourd’hui considérée comme la plus dangereuse. La vétusté des réacteurs datant des années 1970, les dysfonctionnements et le manque d’anticipation et de gestion de crise auront été la cause de la catastrophe, qui aurait pu être minimisée selon le rapport d’un groupe d’experts mandatés par le gouvernement japonais.
Neuf mois après le tsunami, la situation reste alarmante. Les autorités annoncent la fin de l’accident nucléaire, mais des ouvriers travaillant sur le site parlent de dégâts majeurs, qui ne pas encore traités, ni résolus. D’après un technicien interrogé par Le Nouvel Observateur, il faudrait des années avant que les problèmes soient résolus : « De toute façon, si je reste ici tant que le problème de Fukushima n’est pas réglé, ça veut dire que je reste jusqu’à ma retraite. Parce que cette centrale va mettre très très longtemps à se stabiliser ». Pas de retour possible à l’état d’avant la catastrophe avant une quarantaine d’années, au moins, et le coût financier des réparations et des dégâts matériels aux alentours sont inestimables.

La France a un train de retard

Le Japon avance progressivement vers une sortie du nucléaire, pendant que la France persiste à utiliser une énergie polluante et dangereuse. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a rappelé à l’ordre les exploitants des installations nucléaires de présenter des mesures qui permettraient d’assurer les fonctions fondamentales des sites même en situation extrême avant juin 2012.
Bien que l’ensemble des centrales françaises aient « un niveau de sûreté suffisant » pour exclure leur arrêt immédiat, il est indispensable d’investir des milliards d’euros pour augmenter dès que possible leur « robustesse », a annoncé l’ASN. Principal concerné par cette demande express, EDF, qui gère un parc de 58 réacteurs nucléaires en France, ainsi qu’AREVA avec ses 5 sites industriels et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA).
Selon EDF, la société devra supporter « un surcoût allant jusqu’à 10 milliards d’euros, par rapport aux investissements colossaux qu’il avait déjà programmés pour prolonger la durée de fonctionnement de ses installations » a indiqué l’Agence France Presse.
Pour compenser, cette hausse des investissements devrait se répercuter au total par « moins de 2% d’augmentation des factures d’électricité » sur l’ensemble des dix ans de travaux, a précisé à l’AFP, le ministre de l’Industrie et de l’Energie Eric Besson.
Après la catastrophe de Fukushima, les institutions de contrôle, les exploitants des installations nucléaires et le gouvernement préfèrent investir massivement dans le nucléaire au lieu de développer les énergies renouvelables moins couteuses et moins polluantes. Le Grenelle de l’environnement est aujourd’hui enterré au profit de la cinquantaine de centrale nucléaire, car comme l’a expliqué Greenpeace, « aux responsables politiques de décider s’ils souhaitent investir ces milliards dans une technologie qui restera dangereuse pour l’homme, ou dans la transition énergétique ».

Céline Tabou


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