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par le Dr Raymond Vergès

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Le budget 2014 aggravera la crise à La Réunion

Adoption définitive du projet de loi de finances

jeudi 19 décembre 2013


Dans sa dernière séance de l’année, l’Assemblée nationale a adopté par un vote à main levée le projet de loi de finances pour 2014. Lors des scrutins publics, Huguette Bello n’avait pas voté contre, Ericka Bareigts, Jean-Claude Fruteau, Patrick Lebreton, Monique Orphé et Jean-Jacques Vlody avaient voté pour. Les Réunionnais connaissent qui sont les députés qui ont choisi d’aggraver les difficultés.


Photo Toniox

Conformément à la procédure, c’est par un vote à main levée que l’Assemblée nationale a adopté ce jeudi 19 décembre le projet de loi de finances pour 2014.

Ce texte prévoit d’importantes économies budgétaires : 15 milliards d’euros. Dans ce cortège de réduction, les collectivités sont visées, puisqu’elles vont connaître une diminution supplémentaire de leurs dotations, soit un manque à gagner de 1,5 milliard d’euros.

Pour La Réunion, les conséquences seront importantes. À la différence de la France, notre île connaît une rapide croissance démographique. La population augmente de 10.000 personnes par an, et chaque année ce sont 10.000 jeunes qui obtiennent leur bac. Plus de 170.000 Réunionnais sont inscrits à Pôle emploi. Face à une crise économique bien plus grave qu’en France, les pouvoirs publics sont constamment sollicités pour lutter contre la pauvreté. C’est notamment le cas des collectivités. Depuis la ruine de pans entiers de notre économie productive, les communes ont pris un rôle important dans le traitement social du chômage. Les collectivités font donc partie des plus gros employeurs de La Réunion. Dans un contexte de marasme économique, elles sont aussi les plus gros investisseurs.

La crise des finances communales

Elles sont pourtant confrontées à une baisse des recettes de l’octroi de mer du fait de la diminution de la consommation. Les restrictions sur les dotations de l’État va encore compliquer davantage la situation. Pour ne serait-ce que maintenir le même niveau de service, les collectivités vont devoir revoir leurs recettes. Soit elles peuvent décider d’emprunter et donc d’endetter les générations futures, soit elles peuvent augmenter les impôts. Or, le potentiel fiscal des communes réunionnaises est moitié moindre qu’en France, et la moitié de notre population vit en dessous du seuil de pauvreté.

Autrement dit, l’amortisseur social risque de se gripper. La responsabilité, ce sont les députés qui ont voté pour ou laissé voter le budget en première et en seconde lecture : Huguette Bello, Ericka Bareigts, Jean-Claude Fruteau, Patrick Lebreton, Monique Orphé et Jean-Jacques Vlody.

Et le RSTA ?

Le budget 2014 prévoit également d’enterrer le RSTA. C’est dans la rue, lors de grandes manifestations en mars 2009 que les Réunionnais ont obligé l’État et le patronat à s’asseoir à la table des négociations. C’est dans la lutte que ce supplément de salaire de 100 euros a été arraché. Il bénéficiait aux travailleurs les moins bien payés, en dessous de 1,4 SMIC. En mai dernier, le gouvernement a décidé d’y mettre fin. En septembre, le résultat a commencé à se faire sentir sur la fiche de paye.

Huguette Bello, Ericka Bareigts, Jean-Claude Fruteau, Patrick Lebreton, Monique Orphé et Jean-Jacques Vlody sont des députés qui soutiennent le gouvernement. Ils auraient pu inscrire un amendement maintenant le RSTA. Mais cela n’a pas été fait. Ils doivent donc expliquer pourquoi ils ont voté ou laissé voter ce budget aux électeurs dont ils brigueront les suffrages.

6 députés devront s’expliquer

Huguette Bello est candidate à un nouveau mandat de maire. C’est la même chose pour Jean-Claude Fruteau et Patrick Lebreton. Jean-Jacques Vlody veut être maire. Ericka Bareigts et Monique Orphé vont faire campagne pour le maire sortant de Saint-Denis. Tous vont donc aller à la rencontre des électeurs pour demander des voix afin de gagner une élection.

Ces 6 députés de La Réunion vont avoir une responsabilité dans l’aggravation de la situation en 2014. Pourront-ils expliquer à la population pourquoi ils préfèrent être solidaires du gouvernement plutôt que des Réunionnais ?

15 milliards d’euros d’économies


Extrait du communiqué présentant le budget sur le site du ministère de l’Economie.


Nous allons réaliser en 2014 un effort d’économies sans précédent de 15 milliards d’euros, qui porteront pour 9 milliards sur l’État et ses agences et sur les collectivités locales et pour 6 milliards sur la sphère sociale. Nous présentons un budget avec des dépenses de l’État, hors charge de la dette et de pensions, en baisse de 1,5 milliard d’euros, ce qui est inédit sous la Ve République. Les économies ont été rendues possibles grâce à une nouvelle méthode de discussion budgétaire, qui chasse la mauvaise dépense au profit de la bonne, et qui repose sur des réformes structurelles décidées dans la concertation (retraites, famille, marché du travail). Ces économies permettent de financer les priorités des Français : l’emploi, l’éducation, la sécurité, la justice.

Nous préférons faire des économies plutôt que d’augmenter les impôts. Après trois années de forte hausse, le poids des prélèvements obligatoires dans l’économie sera globalement stabilisé. C’est un changement d’approche fondamental dans la gestion des comptes publics, tous gouvernements confondus. Au cours des trois dernières années, la hausse nette des prélèvements obligatoires a été supérieure à 20 milliards d’euros par an.

Elle sera limitée à seulement 3 milliards d’euros en 2014, soit, une fois corrigé du produit attendu de la lutte contre la fraude fiscale, seulement 0,05 point de la richesse nationale (PIB).


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