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Le dépouillement se poursuit à Madagascar

Election présidentielle

lundi 30 décembre 2013


La commission électorale indépendante (Cénit) continue le comptage des voix de l’élection présidentielle et des législatives, après avoir annoncé des résultats provisoires, mettant Hery Rajaonarimampianina en tête.


Selon les chiffres publiés le 28 décembre, le candidat soutenu par l’actuel président de la transition, Andry Rajoelina remporterait près de 52% des suffrages face à Robinson Jean Louis, candidat de l’ex-président Marc Ravalomanana. Pour le moment, les données restent approximatives, le résultat définitif sera proclamé en début d’année 2014 par la Cour électorale spéciale.

Forte abstention

La Cénit ne pourra donner ses résultats qu’après l’examen de la vingtaine de requêtes. Celles-ci viennent de la part des différents candidats qui s’accusent mutuellement de fraudes. Cependant, aucun des deux camps n’ont rien pu face au fort taux d’abstention de près de 50%, l’un des taux les plus élevé de l’Histoire du pays. De 39% au premier tour, il est passé à presque 50% le 20 décembre selon les chiffres provisoires de la commission électorale indépendante.

Pour Ketakandriana Rafitoson, politologue et membre de la société civile, cité sur Radio France Internationale, l’abstentionnisme s’explique d’une part par « la déception pour une partie de l’électorat de voir un nouveau duel entre Rajoelina et Ravalomanana, par candidats interposés », ou encore « la confusion des électeurs face au grand nombre de candidats aux législatives qui peut avoir découragé certains ». Pour le politologue, il est certain que « tout ce qui était prévisible, c’était que, à l’approche des fêtes, le désintérêt serait un peu plus élevé envers la politique ».

Face à ce faible taux de participation, le prochain président devrait être contesté, car « il sera légitime légalement, mais il y a la légitimité populaire. (...) Si le citoyen ne s’identifie pas à son leader, il va automatiquement le rejeter. Et c’est pour cela que je dis qu’il sera perméable aux manipulations politiques qui peuvent venir des camps extérieurs », a expliqué Ketakandriana Rafitoson.

Pas de « problème majeur »

En dépit des recours déposés pour fraude électorale, les différentes missions d’observateurs étrangers, dont celle de l’Union européenne, n’ont pas relevé de problème majeur lors du scrutin du 20 décembre. La mission européenne a d’ailleurs appelé les candidats à « respecter jusqu’au bout le processus électoral », selon l’Express de Madagascar.

De son côté, Catherine Ashton, Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a exhorté « tous les acteurs politiques malgaches à poursuivre leurs efforts afin de mettre en place les nouvelles institutions issues de ces élections et d’achever ainsi le processus de transition prévu par la Feuille de route et qui devrait marquer la fin de la longue crise politique qui perdure à Madagascar depuis 2009 « .

L’élection est importante pour le pays, qui traverse une profonde crise politique, depuis 2009. Le prochain président devra redresser le pays, où 92% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, selon le dernier rapport de la Banque mondiale. Dans le Journal de l’Economie, Hery Rajaonarimampianina, a expliqué, le 28 décembre, vouloir « le retour d’un Etat fort, d’un Etat stratège et d’un Etat garant des libertés et du bien-être de chaque Malagasy », si il était élu.


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