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Discours de rupture au Conseil départemental

Baisse des dotations, explosion de l’urgence sociale, défis à venir

jeudi 1er octobre 2015, par Manuel Marchal


Le Conseil départemental de La Réunion tenait hier une séance plénière avec à l’ordre du jour la présentation des orientations de la mandature. L’examen était précédé de l’adoption de trois motions à l’unanimité, portant sur la baisse des dotations aux collectivités, la renationalisation du RSA et la hausse du plafond pour le droit à l’aide ménagère.


Les conseillers départementaux étaient réunis hier en séance plénière pour examiner notamment les orientations de la mandature. Le suivi de l’ordre du jour a été précédé par la lecture et l’adoption à l’unanimité de trois motions présentées par le groupe majoritaire.
La première est une nouvelle protestation contre la baisse des dotations de l’État aux collectivités. La seconde demande la renationalisation du Revenu de solidarité active (RSA). La situation financière des Départements est si grave qu’une dizaine ne pourront plus payer le RSA cette année, une trentaine l’année prochaine et soixante l’année suivante. Fin 2015, l’État devra 800 millions d’euros au Conseil départemental à cause de compensations financières non perçues. Adoptée à l’unanimité selon la procédure d’urgence, la motion sera adressée au gouvernement.
Le dernier texte plaide pour la revalorisation du plafond donnant droit à une aide ménagère. Là aussi, l’unanimité a été obtenue.

Pour la renationalisation du RSA

Avant de présenter les orientations de la mandature, la présidente du Conseil départemental a rappelé le contexte. 70 ans après la fin du statut colonial, c’est un tournant. « Nous sommes à un moment capital de notre histoire, il n’y a plus d’argent, faire des économies », dit-elle en substance, « nous devons réfléchir avant d’agir, nous vivons la fin d’un modèle où les transferts étaient encore possibles. Si l’État doit faire des économies, il ne doit pas le faire sur le dos des collectivités ». C’est la fin de ce modèle d’un État et de collectivités riches.
Nassimah Dindar appelle à construire La Réunion d’aujourd’hui et de demain, La Réunion de 2020 et de 2030. « Celle qui positionnera résolument notre île dans son génome du grand océan Indien, fière de son appartenance à la France, à l’Europe, fière de sa terre africaine, de son attachement à sa terre indienne, terre chinoise.
Elle a ensuite souligné que le Département est une collectivité structurante, au service des plus vulnérables, « de notre jeunesse réunionnaise. »
La société réunionnaise a évolué. Le taux de chômage augmente tout comme le nombre de bénéficiaires du RSA. Le système laisse un Réunionnais sur deux sur le bord du chemin. La famille réunionnaise se disloque.
Nassimah Dindar plaide pour la transformation du Parc national en Parc régional afin que les Réunionnais aient des pouvoirs de décision. Une initiative applaudie par André Thien Ah-Koon.

« Irriguer une nouvelle vision de développement »

« Face à ces enjeux, nous n’avons d’autre choix que de changer de paradigme, de changer de logiciel, de changer de posture pour construire et irriguer une nouvelle vision de développement ». Elle place la terre et le Réunionnais comme les matières premières de ce développement qu’elle appelle de ses vœux.
Sur cet aspect institutionnel, André Thien Ah-Koon a soutenu l’idée de la présidente de la création d’une nouvelle micro-région, les Hauts. Il a aussi demandé un usage plus équitable de l’eau de l’irrigation, sachant que Le Tampon apporte 50 % de la production maraîchère, de la viande et des fleurs à La Réunion. « La soumission a des limites », a-t-il dit, affirmant que la DEAL agit trop comme un organe de contrôle des maires et des élus.
Après cet échange, la présentation des orientations de la mandature a commencé. Elle était effectuée par les directeurs de service du Conseil départemental.


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