Témoignages - Journal fondé le 5 mai 1944
par le Dr Raymond Vergès

Cliquez et soutenez la candidature des Chagossiens au Prix Nobel de la Paix

Accueil > Politique > Actualités politiques

« La Chaloupe, un village bio-climatique, des débats passionnants »

Initiative du PCR

samedi 9 décembre 2023, par Correspondant Témoignages


Le PCR a lancé sa campagne de reprise des cartes 2024, en rendant hommage à Isnelle Amelin, une personnalité native de Saint-Leu. Durant toute une année, c’est l’occasion de débattre de sujets politiques. Les camarades de Saint-Leu soulèvent les problématiques des hauts de l’Ouest, à partir du cas de La Chaloupe. Ils ont lancé l’idée d’en faire « un village bio-climatique ».
Au même moment, la tenue de la COP28, à Dubaï, nous rappelle le combat permanent du PCR contre le réchauffement climatique et ses effets. En particulier, la proposition d’urgence de créer 2 grands services publics dans l’aide à la personne et dans la protection de l’environnement s’applique parfaitement à La Chaloupe.


Dimanche 3 décembre, c’est par un temps pluvieux et froid que Simone et ses amis ont accueilli leurs invités, un accueil agrémenté d’un sosso maïs — rougail tomate — café bourbon pointu. Le propriétaire des lieux, Roger-Paul, était tout sourire pour nous présenter sa collection d’objets longtemps, témoin d’une activité de production florissante et de création de richesse économique. Le plus spectaculaire est l’alambic qui lui sert encore pour distiller de nombreuses essences : géranium, eucalyptus, lavande, etc. Dans l’après-midi, il a fait une démonstration de distillation d’huile essentielle d’eucalyptus. Il répondait avec simplicité aux questions de découverte et de statistique. Il a l’habitude de recevoir des classes et des étudiants. Certaines personnes ont mis la main à l’ouvrage.

Roger Paul devant l'alambic : « un alambic qui fait parler ».
Roger Paul devant l’alambic : « un alambic qui fait parler ».

La discussion était très animée autour de la production de café et de son potentiel de développement. C’était une occasion de rappeler l’implication du Conseil Régional et son président Paul Vergès, dans le renouveau du café bourbon pointu. Nous ne remercierons jamais assez toutes les personnes qui ont permis de sauver un patrimoine réunionnais, insuffisant pour fournir un marché mondial très spécifique. Dans l’histoire, Saint Leu était un gros producteur de café. Les bateaux jetaient l’ancre dans l’estuaire de la ravine de la Fontaine, à l’entrée nord de Saint-Leu.

Au-delà de ces 2 exemples, un petit recueil édité par la section faisait le point sur différents aspects de la situation et nous entraînait à la découverte de « la Chaloupe d’hier, d’aujourd’hui et de demain ». On apprend que la Chaloupe dispose d’une production de glace aux 115 parfums. Nous en avons eu un petit aperçu au repas du midi.

Découverte culinaire avec Simone.

Sans nous tromper, on peut dire que les discussions les plus animées ont tourné autour du menu. Les camarades ont concocté un repas autour de la banane, du tronc à la fleur, en passant par la peau du fruit mûr. Plusieurs personnes ont demandé d’écrire des recettes. Simone leur a proposé plutôt un format d’ateliers, plus convivial où chaque participant peut enrichir la connaissance. L’objectif politique est de nourrir la réflexion et la pratique : produire et consommer dans la proximité, une entrée dans la civilisation moderne, bas carbone et de partage.

Elie Hoarau a répondu présent.
Elie Hoarau a répondu présent.

Elie Hoarau et Ary Yée Chong Tchi Kan ont rappelé divers aspects des enjeux de ce nouveau monde. Ce n’est plus un monde de rêveurs mais bien une réalité à laquelle nous devons nous adapter et corriger. La trajectoire zéro carbone à l’horizon 2050 est opposable. L’éradication de la pauvreté avant 2030 est l’objectif numéro UN des OMDD (Objectifs du Millénaire pour le Développement Durable). La lutte contre les plantes invasives demande beaucoup d’emplois de proximité.

Parmi les présents : Gélita Hoarau, Ginette Sinapin, Julie Pontalba, Adrienne et Georges Gauvin, Réla Gibralta, Benoît Blard, Étienne Fruteau, Juani Gibralta, François Valéama, etc.

Nous concluons ce papier par la remarque d’un participant qui notait l’erreur politique d’avoir supprimé le Tram-Train, en soulignant que Vergès avait raison. Une façon de dire que la réalité rattrape toujours ceux et celles qui biaisent avec l’Histoire. Faire de La Chaloupe, un Village bioclimatique est un exemple de la globalisation des problèmes et de responsabilisation des citoyens qui vont ponctuer l’année Isnelle Amelin par des dizaines de réunions passionnantes.

Correspondant

Isnelle Amelin, syndicaliste, féministe et politique. Mobilisation des Réunionnaises avec la Section de La Réunion de l'Union des Femmes Françaises, créée dans l'île le 12 septembre 1948 sous l'impulsion de Raymond Vergès. Au centre de la photo, Marie Gamel, Conseillère générale de Saint-André ; à sa gauche, Isnelle Amelin, qui deviendra présidente de l'Union des Femmes de La Réunion.
Isnelle Amelin, syndicaliste, féministe et politique. Mobilisation des Réunionnaises avec la Section de La Réunion de l’Union des Femmes Françaises, créée dans l’île le 12 septembre 1948 sous l’impulsion de Raymond Vergès. Au centre de la photo, Marie Gamel, Conseillère générale de Saint-André ; à sa gauche, Isnelle Amelin, qui deviendra présidente de l’Union des Femmes de La Réunion.

Un message, un commentaire ?

signaler contenu

Messages

  • La chaloupe saint Leu , village bioclimatique mais aussi village toujours privé d’eau pendant une période de l’année lorsque la sécheresse tarit le débit des sources. Une situation qui va probablement s’accentuer avec le réchauffement climatique et à laquelle il faudrait apporter une solution rapidement .
    On peut pomper l’eau d’irrigation du périmètre irrigué du bras de Cilaos et la traiter avant de la distribuer aux habitants comme eau potable , mais pourquoi ne pas aller prendre par tunnel l’eau qui jaillit des remparts de Cilaos à1100 m d’altitude au lieu dit les sources et la stocker dans un réservoir pour la redistribuer à la population des hauts de l’ouest .
    On pourrait aussi faire monter par pompage cette eau jusqu’à 2000m d’altitude pour la stocker dans un grand réservoir et l’utiliser pour produire de l’énergie hydroélectrique dans une usine située aux environs de 1200 m d’altitude sur le secteur de la Chaloupe ou des trois bassins avant d’être distribuée à la population des hauts de l’ouest . En captant toutes les sources on pourrait avoir un débit d’au moins 150 à 300 l par seconde et en faisant monter l’eau en plusieurs pallier on n’aurait pas besoin de beaucoup d’énergie pour la monter . Mais par contre en utilisant une conduite forcée pour l’amener de 2000 m d’altitude à 1200m d’altitude sur une turbine hydraulique on pourrait produire beaucoup d’énergie électrique avant de la distribuer à la population et comme l’eau serait prise à sa source , elle serait pure et n’exigerait pas de traitement pour la rendre potable .
    je ne peux pas dire combien coûterait la réalisation de ce projet , mais si on peut desservir correctement en eau plusieurs milliers de personnes tout en produisant de l’électricité proprement pourquoi ne l’étudier sérieusement .

  • Pour compléter mon intervention sur l’approvisionnement en eau de la Chaloupe Saint Leu par un captage des eaux de sources du rempart ouest du cirque de Cilaos, j’aouterai que si on choisit la solution de percer un tunnel pour le transfert de l’eau on pourrait combiner un tunnel pour l’eau et un tunnel routier . Ce qui permettrait aux cilaosiens d’être à 45 minutes des plages de l’Ouest et à 90 minutes de Saint Denis . Le financement des travaux pourrait être partagé entre les communes de Cilaos , de Saint Leu et Trois Bassins Ainsi que la Région et le département et éventuellement une participation de l’Etat et de Union européenne . Mais le désenclavement de Cilaos par un tunnel vers l’Ouest n’empêche pas la solution du pompage de l’eau vers le haut du rempart de Cilaos pour l’utiliser pour produire de l’électricité hydraulique avec un dénivelé de 900 à 1000m . On peut aussi compléter l’eau de pompage en installant un moyen de collecter l’eau de pluie pour remplir le grand réservoir qui devra être construit aux environs de 2000m d’altitude. Bien entendu ces projets ne devraient pas non plus empêcher une autre solution de désenclavement du cirque actuellement à l’étude semble t’il , qui consisterai à relier Cilaos et le tampon par un tunnel à la côte 600 ou 500 au niveau de de Palmiste rouge . Une fois ces travaux terminés il faudra peut être modifier le NOM du cirque de Cilaos puisque c’est un mot malgache qui signifie endroit d’où on ne peut plus sortir .


Facebook Twitter Linkedin Google plus