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L’opposition remporte les élections à l’île Maurice

Victoire de l’Alliance Lepep

mardi 16 décembre 2014, par Céline Tabou


La coalition d’opposition de l’ancien président Anerood Jugnauth a remporté massivement les élections législatives, mercredi 11 décembre, avec près des trois-quarts des sièges à l’Assemblée nationale, selon les résultats officiels définitifs.


L’Alliance Lepep (Le Peuple), composé du Mouvement socialiste mauricien (MSM) de Sir Anerood Jugnauth, le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) et le Muvman Liberateur (ML), possède désormais 47 sièges sur 62 à l’Assemblée nationale.
Lors de son allocution, Anerood Jugnauth a estimé que « le peuple a senti le danger qui le menaçait à travers la Deuxième République », promettant « un deuxième miracle économique » à Maurice, qui est l’un des pays les plus riches d’Afrique grâce à une économie basée sur le textile, le sucre et le tourisme.

Maurice tourne la page Navin Ramgoolam

De son côté, la coalition, créée entre le Parti travailliste (PTr) du Premier ministre sortant Navin Chandra Ramgoolam et le Mouvement militant mauricien (MMM) de l’ancien chef du gouvernement Paul Bérenger, ne récupère que 13 sièges.
Deux sièges vont à l’Organisation du Peuple rodriguais (OPR), une petite formation régionale. Et les 8 sièges restants seront répartis par la Commission électorale parmi les candidats non-élus ayant obtenu de moins mauvais scores. Une revanche pour le vétéran Sir Anerood Jugnauth, âgé de 84 ans.
Ce dernier fait son retour au pouvoir, par une écrasante victoire. Il avait occupé le poste de Premier ministre entre 1982 et 1995, puis entre 2000 et 2003. Il a également été le président de la République entre octobre 2003 et mars 2012.
De son côté, le Premier ministre sortant, Navin Ramgoolam, a subit une totale déroute en perdant son siège, occupé depuis une vingtaine d’années. Battu dans son fief par des néophytes, Navin Ramgoolam n’a pas pu sauver ses troupes, son siège et son alliance. Le leader de l’Alliance de l’unité et de la modernité et son allié Paul Béranger ont été largement battus après avoir été donnés grands favoris.

La Seconde République enterrée

La proposition d’instaurer une Seconde République était au cœur de la campagne des législatives, devenant même l’enjeu principal de ces consultations populaires. En effet, le MMM et le PTr proposaient, en cas de victoire, d’instaurer un septennat présidentiel avec partage des pouvoirs entre le président de la République (Navin Ramgoolam) et le Premier ministre (Paul Bérenger).
Pour de nombreux Mauriciens, cette proposition visait à assouvir les attentes personnelles des deux leaders. Raison pour laquelle, les électeurs ont désavoué le chef du gouvernement. Arvind Boolell, ministre des Affaires étrangères, et haut dirigeant du Parti Travailliste (PTr) reconnaît que « le rejet de la proposition de deuxième République est la cause principale de la déroute de l’équipe gouvernementale ».
Pour sa part, l’Alliance Lepep a eu le triomphe modeste, lors d’une conférence de presse, envoyant le taux d’abstention record. Depuis l’indépendance du pays, en 1968, c’est la première fois que la participation aux élections législatives n’atteint que 74 %.
Pour certains observateurs, cette abstention s’explique par l’âge des acteurs politiques dont les stratégies incompréhensibles, auxquels s’ajoutent une déconnexion des dirigeants de la réalité quotidienne.


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