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par le Dr Raymond Vergès

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10 mai 2005 : inauguration du salon Louis Delgrès

Hommage du gouvernement aux propositions du Comité pour la mémoire de l’esclavage

mercredi 11 mai 2005


Gilles Gauvin, Françoise Vergès, membres du Comité, et Anne-Marie Payet, sénatrice, représentaient hier La Réunion lors de l’inauguration du Salon Louis Delgrès au ministère de l’Outre-mer. À cette occasion, Brigitte Girardin a repris les propositions du Comité pour la mémoire de l’esclavage, en particulier celle qui vise à faire du 10 mai une journée annuelle de commémoration nationale de la traite négrière, de l’esclavage et leurs abolitions


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Hier, au ministère de l’Outre-mer, s’est déroulée une cérémonie très symbolique. Les “salons rouges”, lieux dans lesquels se sont souvent rencontrés les représentants des collectivités ultramarines et les ministres, ont été baptisés hier “Salon Louis Delgrès”.
Louis Delgrès était un résistant guadeloupéen. Il était un de ceux qui luttaient pour refuser le retour de l’esclavage en Guadeloupe après son rétablissement par Napoléon Bonaparte en 1802. (voir encadré)
La date choisie par le Ministère de l’Outre-mer correspond à une proposition du Comité pour la mémoire de l’esclavage dont les deux membres réunionnais, Gilles Gauvin et Françoise Vergès, participaient à l’événement. À leurs côtés, la sénatrice de La Réunion Anne-Marie Payet, une forte délégation d’élus guadeloupéens, ainsi que la député de la Guyane, Christiane Taubira.

Hommage public au travail accompli

Dans son discours, la ministre de l’Outre-mer, Brigitte Girardin, a rendu un hommage appuyé au travail du Comité pour la mémoire de l’esclavage : "en choisissant aujourd’hui de donner à ce salon le nom de Louis Delgrès, c’est avant tout un hommage sobre mais solennel que j’entends rendre à ce héros de la lutte contre la servitude et pour la liberté ; mais il s’agit aussi d’un geste qui s’inscrit dans un contexte particulier, dont je souhaite évidemment dire quelques mots".
"Ce contexte", poursuit la ministre, "il est celui des travaux du Comité pour la Mémoire de l’Esclavage, installé par le Gouvernement en avril 2004, et qui vient de remettre au Premier ministre son rapport d’activité en vue d’une meilleure appropriation collective de ce passé encore douloureux, notamment pour l’Outre-mer".
Brigitte Girardin a tenu à "saluer les membres de ce Comité aujourd’hui présents parmi nous, leur redire mon estime et ma confiance, et surtout leur rendre publiquement l’hommage qu’ils méritent pour l’ampleur du travail accompli au cours de cette première année d’existence".

Les propositions du Comité

Et de préciser que "leur rapport est en effet assorti de nombreuses propositions concrètes, toutes très pertinentes, et dont le gouvernement s’est engagé à examiner en réunion interministérielle les modalités de mise en œuvre, dès avant la fin du mois de juin".
Brigitte Girardin a cité dans son discours plusieurs propositions du comité, "notamment la création d’un Centre national pour l’Histoire et la Mémoire de la traite négrière, de l’esclavage et leurs abolitions, ainsi que la création d’un laboratoire inter-universitaire de recherche comparative". Elle a surtout insisté sur "l’instauration de la date du 10 mai comme journée annuelle de commémoration nationale de la traite négrière, de l’esclavage et leurs abolitions qui constitue la proposition dont la portée est la plus symbolique".
"En 2006 viendra donc le temps de cette commémoration officielle, qu’il importe de commencer à préparer dès à présent pour lui conférer toute la solennité attendue", explique la ministre, qui ajoute qu’il lui a semblé "indispensable d’initier cette commémoration dès cette année, en ce jour du 10 mai, par cette manifestation".

Manuel Marchal


Louis Delgrès, 203 ans après

Originaire de la Martinique, Louis Delgrès devient en Guadeloupe officier de l’armée de la République. Mais en 1802, Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage, et envoie à la Guadeloupe un corps expéditionnaire chargé de remettre les chaînes à ceux qui ont cru en la liberté. Louis Delgrès prend alors la tête de la résistance avec un mot d’ordre : “Vivre libre ou mourir”.
Submergé par les armées napoléoniennes, Louis Delgrès sera fidèle à son engagement et se donnera la mort, ainsi que plusieurs centaines de ces compagnons, plutôt que de se rendre.
Auparavant, le 9 mai 1802, il avait rédigé une proclamation intitulée “À l’univers entier, le dernier cri de l’innocence et du désespoir”. Ce document a été publié le 10 mai 1802.
203 ans après, la ministre de l’Outre-mer a dévoilé une plaque dans le salon qui porte le nom du résistant. Une plaque sur laquelle figure un extrait de la proclamation : "La résistance à l’oppression est un droit naturel. La divinité même ne peut être offensée que nous défendions notre cause ; elle est celle de la justice et de l’humanité. (...) Et toi, postérité ! Accorde une larme à nos malheurs, et nous mourrons satisfaits". (Source : Ministère de l’Outre-mer)


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