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’Plaidoyer pour l’inscription des îles Tromelin, Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India au Patrimoine mondial naturel de l’UNESCO’ — 1 —
4 mars 2011
Le professeur André Oraison a publié récemment une libre opinion relative à l’inscription de plusieurs Îles éparses au Patrimoine mondial. La première partie évoque l’histoire de ces terres émergées situées en des lieux stratégiques.
Deux faits relativement récents ont permis de braquer les feux de l’actualité sur ces cinq îlots connus sous l’appellation collective d’« îles Éparses ». D’abord, ces îlots ont été rattachés aux Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) par la loi du 21 février 2007 qui actualise un texte législatif du 6 août 1955, relatif aux TAAF et désormais intitulé : "Loi portant statut des Terres australes et antarctiques françaises et de l’île de Clipperton". Ensuite, un accord signé à Port-Louis le 7 juin 2010 établit une cogestion franco-mauricienne de Tromelin et de ses espaces maritimes avoisinants dans les domaines de la pêche, de la recherche archéologique et de la protection environnementale. Ce traité apparaît comme une des réponses aux revendications de Maurice sur ce récif. À ce sujet, un rappel historique s’impose.
Des "résidus d’Empire" subsistent dans l’océan Indien. Ainsi, la France est présente à La Réunion et dans les TAAF. Son drapeau flotte également sur Mayotte et sur les îles Éparses. Mais contrairement à La Réunion et aux TAAF qui sont des dépendances dotées de statuts conformes au droit international, Mayotte et les îles Éparses correspondent à des décolonisations illicites des Comores et de Madagascar. Certes, la question du sort des îles Éparses est moins cruciale que celle de Mayotte dans la mesure où elles sont dépourvues de populations sédentaires. Néanmoins, elles sont revendiquées : il existe un litige franco-malgache sur les Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India qui remonte au 1er avril 1960 et un différend franco-mauricien sur Tromelin qui a éclaté le 2 avril 1976 (1). Mais la question de savoir à qui appartiennent les îles Éparses ne relève pas de la présente étude qui vise à les présenter sur le plan physique, utilitaire et statutaire (I) avant d’analyser leur classement en réserve naturelle en 1975 qui est le préalable le plus probant à leur inscription au Patrimoine mondial naturel de l’UNESCO (II).
I. La présentation physique des îles Éparses, leurs diverses utilités et leur statut
Étendus sur 50 kilomètres carrés, ces îlots sont très éloignés les uns par rapport aux autres. Ainsi, les Glorieuses sont situées à 800 kilomètres au Nord de Juan de Nova, à 1.400 kilomètres de Bassas da India et d’Europa, et à 900 kilomètres au Nord-Ouest de Tromelin. Ancrés autour de Madagascar, ces îlots sont par ailleurs peu connus du grand public. C’est dire que le moment est venu de réparer cette injustice.
A) Le récif de Tromelin a été découvert le 11 août 1722 par Briand de La Feuillée — commandant du vaisseau français "La Diane" — alors qu’il faisait route de Saint-Paul vers les Indes. Mais l’îlot n’a été exploré que le 29 novembre 1776 et dans des circonstances tragiques par le commandant du vaisseau français "La Dauphine", le Chevalier Jean-Marie Boudin de Tromelin qui devait lui donner son nom définitif. Tromelin est la seule des îles Éparses ancrée à l’extérieur du canal de Mozambique. C’est aussi celle qui est la plus éloignée de Madagascar. Elle émerge à 450 kilomètres à l’Est de la Grande Ile et à moins de 560 kilomètres dans le Nord-Ouest de La Réunion. Cet îlot s’étend sur 1.700 mètres et sa largeur est inférieure à 700 mètres. Sa superficie est d’un kilomètre carré. Son sommet culmine à sept mètres au-dessus des flots : au temps de la marine à voile, corvettes, flûtes et frégates redoutaient fort de le rencontrer sur leur route. Recouverte de pourpiers et de veloutiers, l’île Tromelin est un sanctuaire pour de petites colonies d’oiseaux installées à demeure : frégates noires, fous à masques noirs nichant à même le sol et fous à palmes rouges perchés sur les veloutiers. C’est aussi un lieu de ponte privilégié pour les tortues marines de l’espèce chelonia mydas, encore appelées tortues franches ou tortues vertes.
B) L’archipel des Glorieuses est entré dans l’Empire français à l’initiative d’un Réunionnais — Hippolyte Caltaux — qui l’avait découvert en 1879 au cours d’un périple entre les Seychelles et Zanzibar. Sa prise de possession fut réalisée par le capitaine de vaisseau Richard, commandant le Primauguet, qui arbora sur l’île principale le pavillon national au sommet d’un mât sur lequel fut clouée une plaque métallique portant l’inscription : "Prise de possession de l’archipel des Glorieuses, 23 août 1892". Posté en sentinelle au Nord du canal de Mozambique, il se situe à 1.400 kilomètres au Nord-Ouest de La Réunion et à 220 kilomètres dans le Nord-Ouest de Madagascar. Il comprend la Grande Glorieuse et l’île du Lys, isolée à une dizaine de kilomètres dans le Nord-Est. Entre ces deux îles se dressent des écueils appelés les Roches Vertes. Sa superficie est de 7 kilomètres carrés. La Grande Glorieuse a un diamètre de 3 kilomètres. C’est un lieu de ponte pour les tortues chelonia mydas et un refuge pour des colonies d’oiseaux marins, notamment les sternes fuligineuses ou sternes antarctiques. Elle abrite une végétation abondante comprenant badamiers, filaos, palétuviers et veloutiers ainsi qu’une immense cocoteraie. Plus petite, l’île du Lys a un diamètre de 600 mètres et abrite le sommet de l’archipel qui culmine à 15 mètres.
C) Juan de Nova, Europa et Bassas da India présentent deux points communs. D’abord, ces îlots ont été rattachés ensemble à l’Empire colonial français. Ils le sont en vertu de la loi du 6 août 1896 qui déclare dans un "Article unique" colonie française "Madagascar avec les îles qui en dépendent". Ensuite, ces îlots présentent une unité au plan géographique dès lors qu’ils sont ancrés à l’intérieur même du canal de Mozambique. À ce titre, ils ont présenté un certain intérêt stratégique à l’époque de la chasse aux îles qui a opposé l’Union soviétique et les États-Unis jusqu’en 1991, date de l’implosion de l’URSS. Ces îlots constituent en effet des observatoires privilégiés sur la légendaire "Route des Épices", reconvertie en "Autoroute des hydrocarbures" au lendemain de la seconde fermeture du canal de Suez, le 5 juin 1967.
(1) Voir Oraison (A.), "À propos du conflit franco-mauricien sur le récif de Tromelin (La succession d’États sur l’ancienne Isle de Sable)", R.D.I.S.D.P., 2008/1, pp. 1-115. Voir également Oraison (A.), Radioscopie critique de la querelle franco-malgache sur les îles Éparses du canal de Mozambique (La succession d’États sur l’archipel des Glorieuses et sur les îlots Juan de Nova, Europa et Bassas da India)", R.J.O.I., 2010/11, pp. 147-233.
(A suivre)
Par André Oraison, Professeur des Universités
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