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La Réunion expérimente le Contrat Unique d’Insertion
Emplois aidés
mardi 5 février 2008
Le Département a lancé hier le nouveau dispositif CUI. Il remplace tous les contrats aidés actuels. 10.800 contrats sont ainsi réservés aux bénéficiaires de minima sociaux dont 9.000 aux érémistes. La Réunion en compte pourtant 7,5 fois plus.
Le Département a lancé officiellement hier matin le nouveau dispositif de contrat aidé, le CUI (Contrat Unique d’Insertion). La Réunion participe à l’expérimentation du CUI, comme une vingtaine d’autres départements (pour le CUI et le RSA), mais c’est le seul d’Outre-mer. Le CUI remplace ainsi tous les contrats aidés existants pour les minima sociaux. 10.800 contrats sont proposés par le Département, dont 9.000 pour les érémistes, alors que La Réunion compte au moins 7,5 fois plus d’allocataires du RMI, 68.000, selon des chiffres du Département. Lequel affirme avoir mené « une action volontariste » qui a déjà permis à 15.000 érémistes de retrouver une activité professionnelle. Le CUI est un contrat aidé « destiné aux personnes les plus éloignées de l’emploi, notamment les bénéficiaires de minima sociaux, permettant de construire un parcours d’insertion s’appuyant sur une mise en activité dans le secteur non marchand et le secteur marchand, et prévoyant un accompagnement et des modules de formation adaptés au parcours de la personne, prenant en compte les besoins des collectivités locales et la fragilité structurelle des employeurs, notamment les associations ». Bref, d’après le Département, ce nouveau contrat aidé peut satisfaire aussi bien les bénéficiaires que les employeurs, et le “I” d’insertion prendre enfin sens.
Les bénéficiaires des minima sociaux, et en particulier les chômeurs de plus de 2 ans, ainsi que les jeunes demandeurs d’emploi de plus de 1 an constituent le public prioritaire. Il sera proposé par l’ANPE, l’ADI et les Missions locales.
L’accompagnement renforcé, la formation personnalisée, le passage en entreprise pour aboutir à un emploi durable sont les 3 points forts avancés pour promouvoir le CUI. Mais quelles sont les garanties ?
L’année dernière, les entreprises s’étaient engagées en faveur de l’insertion, et donc à recourir au CUI. Il s’agit du Pacte Economique, Environnement et Social conclu avec le Département. Le salarié sera suivi par un référent unique désigné à l’ANPE, l’ADI ou la Mission locale, pour définir l’accompagnement nécessaire (200 heures minimum) des actions de lutte contre l’illettrisme, de remise à niveau. La formation peut déboucher sur un diplôme, et les personnes, reclassées dans l’entreprise à la fin du CUI.
Le Département insiste sur la possibilité d’accéder à un contrat définitif : une durée hebdomadaire de 20 à 35 heures d’une durée de 6 à 36 mois, « plus rémunéré sur la base du SMIC horaire : 1005,07 euros nets pour un CUI de 35 heures sur la base du SMIC au 1er juillet 2007) ». Précisons que pour ce salaire-ci, les bénéficiaires de minima sociaux gardent les droits connexes comme la CMU et le droit au logement.
Edith Poulbassia