Déplacements - Transports
Le PCR propose l’étude de la gratuité des transports publics
Pour que tout le monde puisse avoir le droit de se déplacer à La Réunion
/ 20 septembre 2018
À l’occasion de la semaine européenne de la mobilité, le PCR, représenté par son secrétaire général, Maurice Gironcel, et Julie Pontalba, membre du Comité central, a tenu hier une conférence de presse sur le thème du droit au déplacement. Le PCR fait une proposition pour que ce droit puisse s’appliquer à tous les Réunionnais : lancer une étude sur la gratuité des transports en commun. Plusieurs exemples montrent que cette gratuité permet des gains qui compensent largement les pertes en recettes tirées de la vente de tickets.
À l’occasion de la semaine européenne de la mobilité, le PCR, représenté par son secrétaire général, Maurice Gironcel, et Julie Pontalba, membre du Comité central, a tenu hier une conférence de presse sur le thème du droit au déplacement. Le PCR fait une proposition pour que ce droit puisse s’appliquer à tous les Réunionnais : lancer une étude sur la gratuité des transports en commun. Plusieurs exemples montrent que cette gratuité permet des gains qui compensent largement les pertes en recettes tirées de la vente de tickets.
Maurice Gironcel rappelle que la semaine de la mobilité met l’accent sur la multimodalité, afin d’encourager tous les usagers à emprunter des moyens de transports durables et écologiques.
Pour le PCR, cette réflexion sur la mobilité doit s’inscrire dans la perspective du Traité sur le climat, en responsabilisant les Réunionnais. L’Accord de Paris vise à contenir la hausse de la température en-dessous de 2 degrés par rapport au début de l’ère industrielle. Ce traité reprend les réflexions de l’ONERC, alors présidé par Paul Vergès, sur les mesures d’adaptation. « Or, si la température continue d’augmenter, c’est le risque de la fin de la vie sur Terre », souligne le secrétaire général du PCR.
Il rappelle que le Traité sur le climat fixe 2020 comme date d’évaluation des progrès réalisés. « La 17e semaine européenne de la mobilité doit faire réfléchir sur la recherche de modes de déplacement les moins polluants possibles. Cela suppose revoir l’urbanisation pour favoriser les circuits courts, ainsi que remplacer les technologies reposant sur les énergies fossiles par des solutions innovantes telles que l’éolien, la biomasse, l’énergie de la mer et du volcan », poursuit-il.
Le PCR propose un maillage des déplacements autour d’un réseau ferré avec des modes doux (pistes cyclables et favoriser la marche). Dans le sens d’une vision globale et cohérente, le PCR pense qu’il faut voir le courage politique de le faire.
Effets bénéfiques
Julie Pontalba souligne qu’au-delà des modes de transport, le PCR veut affirmer un principe : la mobilité est un droit universel, comme le logement, l’emploi ou l’éducation. « Comment faire respecter ce droit pour tous ? », interroge Julie Pontalba, « le déplacement ne doit pas être réservé à ceux qui ont les moyens ».
« Le PCR pense que pour assurer ce droit, il n’y a pas d’autre solution que des transports publics gratuits », affirme Julie Pontalba, « plusieurs grandes villes ont déjà mis en œuvre cette gratuité ». La dynamique vers la gratuité des transports publics semble inexorable, indique Julie Pontalba. 38 villes de France ont déjà suivi ce mouvement, dont certaines de plus de 100.000 habitants comme Dunkerque et Clermont-Ferrand, et c’est à l’étude à Paris.
Cette gratuité apporte des effets bénéfiques. C’est tout d’abord la diminution de l’utilisation de la voiture individuelle, entraînant la baisse des émissions de gaz à effet de serre et de la pollution de l’air. À La Réunion, l’utilisation des véhicules est à l’origine d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre. C’est ensuite la baisse de la facture des importations de carburant payée par les Réunionnais qui s’élève à 600 millions d’euros.
A Aubagne, ville de plus de 45000 habitants, ce sont 5000 voitures de moins par jour. Cela a permis de transformer parkings en espaces verts. A Tallinn en Estonie, les embouteillages ont baissé de 15 %. « L’espace public est rendu à la population, et il y a plus de justice sociale du fait d’un moindre isolement », souligne Julie Pontalba.
Cela constitue également un gain de pouvoir d’achat, puisque l’entretien d’un véhicule coûte au moins 2400 euros par an.
Aux collectivités de réfléchir
A Clermont-Ferrand, la billetterie ne représentait que 15 % du budget de l’organisme de transport. Cette commune a réussi à trouver le financement permettant de compenser la suppression de la vente des tickets. « C’est une mesure que nous devons mettre en œuvre déjà à Saint-Denis », ajoute Julie Pontalba, « l’effort ne sera pas trop grand, car les jeunes de moins de 18 ans, les retraités, les personnes porteuses d’un handicap peuvent déjà voyager gratuitement ». Ceci permettra également de ne plus mobiliser des fonds pour lutter contre la fraude.
La perte de la billetterie pourrait être compensée par une révision du versement transport dû par les entreprises de plus de 50 salariés à la collectivité compétente en la matière.
Le PCR demande aux municipalités, à la Région, aux entreprises, de mettre en étude le projet de transport en commun gratuit à La Réunion, car « c’est le seul moyen de faire respecter le droit universel à la mobilité dans notre pays », avec d’autres avantages à la clé comme la baisse des actes d’incivilité, un meilleur respect envers le personnel du service de transport.
Maurice Gironcel précise que sur le territoire de la CINOR, le transport des scolaires est gratuit. Cela coûte moins cher que si une régie de recettes avait été mise en place.
« Le fait que Paris fasse une étude sur la gratuité est significatif », indique Maurice Gironcel.
M.M.