Au Port, le premier Plan de Déplacements Inter Entreprises de La Réunion

Suivre l’exemple donné par les facteurs à vélo

29 juillet 2009

Le 24 mars dernier, Philippe Beutin, délégué régional de l’ADEME, et Éric Magamootoo, président de la CCIR, ont inauguré le premier Plan de Déplacements Inter Entreprises (PDIE) de La Réunion en présence des représentants de la vingtaine d’entreprises partenaires de ce projet sur la ZAC 2000 et la ZIC n°2 du Port. Un exemple à suivre dans toute l’île.

Apparu il y a une vingtaine d’années aux États-Unis et expérimenté en France à la fin des années 90, le concept de PDE (Plan de Déplacements Entreprise) bénéficie dans l’hexagone d’une dynamique récente, résultant d’une prise de conscience multiple des citoyens et des élus vis-à-vis du réchauffement climatique.
Concrètement, le PDE est un ensemble de mesures visant à optimiser les déplacements liés aux activités professionnelles en favorisant l’usage des modes de transport alternatifs à la voiture individuelle. Sa mise en œuvre est encouragée par les autorités publiques, car il présente de nombreux avantages pour les entreprises, les salariés et la collectivité.
Un PDE peut également être mené à un niveau global regroupant plusieurs établissements, notamment dans le cadre d’une zone d’activités ou d’une zone industrielle ; on parle alors de Plans de Déplacements Inter Entreprises (PDIE).

Rationaliser les déplacements

Depuis plus d’un an, l’ADEME s’est engagée aux côtés de la CCI Réunion dans la promotion des PDE dans notre île, à travers une convention sur la thématique "Environnement & Transport". Le programme GERRI REUNION 2030 a inscrit le PDIE comme une des priorités face à la problématique des déplacements à La Réunion. C’est dans ce contexte que 2009 marque le lancement du premier PDIE réunionnais.
Un PDE consiste donc à mettre en place un ensemble de solutions visant à rationaliser les déplacements des salariés au profit des transports collectifs, du covoiturage et des modes plus respectueux de l’environnement d’une manière générale, comme le vélo. Un PDIE poursuit les mêmes objectifs, à l’échelle d’une zone d’activités.

Des pistes de travail

Les déplacements pris en considération dans une étude PDIE sont les suivants :
• les trajets entre le domicile et le travail ;
• les trajets sur la zone concernée : déplacements liés aux services (restauration, courrier…) (voir l’exemple donné par les facteurs : ce que font ces agents de La Poste à vélo pour distribuer le courrier à la population peut être réalisé dans toutes les entreprises et administrations), déplacements entre différents sites d’une même structure… ;
• les déplacements professionnels.

La réalisation d’un PDIE sur un bassin de déplacement a pour objectif d’identifier avec précision les caractéristiques des entreprises et les solutions et actions de nature à :
• diminuer le trafic automobile ;
• développer et faire connaître l’offre en transports en commun ;
• optimiser l’organisation du stationnement ;
• limiter les besoins en déplacements en ayant recours aux technologies d’information ;
• développer les modes doux de déplacement ;
• développer les services qui concourent à réduire les déplacements réguliers.


Une logique de développement durable

La réalisation d’un PDIE répond à une logique de développement durable, puisque les bénéfices sont à la fois d’ordre économique, social et environnemental :
* économique, car le PDIE permet aux entreprises de diminuer leurs coûts imputés aux transports et d’optimiser leur fonctionnement à travers leurs déplacements, donc d’augmenter leur productivité. Une telle démarche, responsable et citoyenne, est également un "plus" en termes d’image.
* social, car le PDIE entraîne une diminution des frais de déplacements domicile/travail des salariés et améliore leurs conditions de travail et de transport (moins de stress et de perte de temps, plus de confort). Le PDIE est aussi un outil de dialogue social dans l’entreprise et entre les entreprises.
* environnemental, car le PDIE, en favorisant les solutions alternatives à la voiture individuelle et en maîtrisant les déplacements, permet de limiter les nuisances correspondantes (pollution atmosphérique, bruit…), de réduire la demande énergétique et de récupérer des espaces publics notamment en diminuant les espaces liés à l’usage de la voiture individuelle.


An plis ke sa

• Besançon serait la ville la plus altermobile de France
Selon un palmarès établi par CarfreeFrance, la capitale franc-comtoise serait la ville de plus de 100.000 habitants la plus favorable aux alternatives à l’automobile. Besançon est en tête devant Bordeaux et Avignon. Le palmarès de l’altermobilité est un indicateur composite prenant en compte l’offre de transports publics à partir du nombre de lignes de bus pour 10.000 habitants (au sein des périmètres de transports urbains) et du nombre de kilomètres de Transports en Commun en Site Propre pour 10.000 habitants (Métro, Tramway, Bus à Haut Niveau de Service ou BHNS). L’indicateur tient également compte du nombre de kilomètres d’aménagements cyclables (pistes cyclables, bandes cyclables et itinéraires cyclables) pour 10.000 habitants au sein des agglomérations. Sur l’ensemble des agglomérations de plus de 100.000 habitants, les villes de Besançon, Bordeaux, Avignon, La Rochelle, Nantes, Grenoble, Tours et Strasbourg occupent les 8 premières places avec une moyenne dépassant 10/20.

• Une avenue de Mexico exclusivement réservée aux vélos
Depuis un an maintenant, l’Avenue Reforma, au cœur de Mexico, est exclusivement réservée aux bicyclettes les dimanches matin. Entre 9 heures et 14 heures, familles et cyclotouristes investissent les "Champs-Elysées" mexicains pour y effectuer une balade à vélo ou à rollers, sans avoir à se préoccuper des voitures. L’opération, décidée par la Mairie de Mexico, à pour but d’offrir aux citoyens un lieu de promenade pour les bicyclettes et les rollers sur une route longue de 42 km.
Avec cette initiative, la Mairie souhaite accoutumer les habitants à l’usage du vélo et le promouvoir comme un moyen de transport efficace. L’objectif est d’atteindre en 2012 la barre des 5% de voyages quotidiens réalisés à bicyclette. Le vélo est présenté comme une solution capable de réduire à petite échelle les problèmes de pollution et de congestion automobile de la ville. Chaque jour, plus de 4 millions de voitures déplacent 25% de la population de Mexico, à une vitesse de 15 km/h. On estime qu’une bicyclette à Mexico a une vitesse moyenne de 16 km/h. Alors le vélo, une solution d’avenir pour arriver à l’heure au boulot ?


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