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4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
L’impasse du tout-automobile, illustration d’un système inadapté à notre île pour servir les intérêts du néocolonialisme
3 mai 2022, par
« Les stations-service font-elles encore le plein ? » : l’étude de l’IEDOM sur les stations-service de La Réunion datée d’avril 2022 et diffusée hier donne un coup de projecteur sur l’ampleur du parc automobile à La Réunion dans une petite île tropicale de 2500 kilomètres carrés où près de 900000 habitants se concentrent sur une étroite bande littorale : 475.000 voitures, bus et camions en 2021, et la perspective de 580.000 en 2035. Entre 2000 et 2019, le parc automobile avait connu une croissance de 91 %, selon l’étude de l’IEDOM. La perspective de plus d’un demi-million de véhicules impose un changement profond sous peine d’incapacité à circuler à La Réunion. Cela passe tout d’abord par la reprise de reconstruction du réseau ferré entamée jusqu’en 2010 par la Région Réunion alors présidée par Paul Vergès, par le développement des téléphériques pour relier rapidement les Hauts au littoral où se concentrent les activités, ainsi que par l’utilisation du vélo électrique pour circuler facilement en ville.
L’IEDOM a diffusé hier le contenu d’une étude datée d’avril 2022 et intitulée « Les stations-service font-elles encore le plein ? » avec comme sous-titre « Analyse du modèle économique réunionnais et perspectives à 2035 ». Les stations-service sont des entreprises qui ont pour but principal de vendre de l’énergie aux véhicules à moteur. L’IEDOM donne donc un coup de projecteur sur l’évolution du parc automobile.
L’étude de l’IEDOM indique que le nombre de voitures, camions et bus a augmenté de 91 % entre 2000 et 2019. Voici ensuite une photographie de la situation actuelle, et l’évolution possible :
« Au 1er janvier 2021, La Réunion compte environ 475 000 véhicules particuliers, véhicules utilitaires, poids lourds, autobus et autocars. Bien qu’encore en retrait par rapport à la métropole (81,3 %), la proportion de ménages réunionnais possédant au moins une voiture passe de 63,9 % en 2001 à 72,7 % en 2018. Un quart des foyers possède deux voitures ou plus. Le parc automobile a ainsi presque doublé entre 2000 et 2021. Les projections de population de l’Insee, ainsi que les hypothèses de taux d’équipement des ménages, permettent d’estimer le parc automobile réunionnais à 580 000 véhicules en 2035, soit 110 000 véhicules de plus en 15 ans ».
Cette situation découle du système néocolonial imposé aux Réunionnais. L’automobile est en effet un moyen bien commode pour recycler les transferts publics obtenus par les luttes des Réunionnais en profits privés qui sont rapatriés dans d’autres pays. Ainsi, la totalité de l’énergie faisant fonctionner ces véhicules est importée. Toutes les voitures, bus et camions sont produits ailleurs ainsi que les pièces détachées. Les importateurs de véhicules et de carburants sont essentiellement des sociétés extérieures à notre île. De plus, ce sont les constructeurs automobiles français et européens qui sont les principaux bénéficiaires de cette politique. Ceci permet donc de soustraire chaque année plusieurs centaines de millions d’euros des poches des Réunionnais qui partent à l’extérieur au lieu d’être employés au développement du pays. Cet argent finance donc des emplois ailleurs, alors que le taux de chômage de notre île est responsable de l’exclusion de la moitié de la population.
Or, l’automobile n’est manifestement pas un mode de déplacement adaptée à une zone densément peuplée comme notre île : près de 900.000 habitants vivent sur un territoire de 2500 kilomètres carrés, dont la moitié est protégée par un Parc national, et le quart est consacré à l’agriculture. Il reste donc environ 600 kilomètres carrés pour les logements, l’industrie et les services. Cela correspond à près de 900.000 habitants dans une superficie équivalent à un rectangle de 20 kilomètres sur 30.
Il apparaît clairement que le train est le mode de déplacement le plus adapté. C’est autour du réseau ferré que s’organise la vie des zones densément peuplées dans les pays qui ont les moyens de se le permettre financièrement. Avec un PIB de plus de 20 milliards d’euros, sans compter les transferts publics de France et d’Europe, l’argent ne manque pas à La Réunion. D’ailleurs, imaginerait-on quelle serait la situation à Paris s’il n’y avait ni train ou métro ? Ce serait le coma circulatoire comme dans de grandes villes de pays en développement.
Manifestement, La Réunion est déjà dans une situation de coma circulatoire. En témoignent les immenses embouteillages quotidiens à l’entrée de Saint-Denis. Il suffit d’un simple incident sur le réseau routier pour qu’aussitôt des milliers de personnes perdent un temps considérable dans un bouchon. Par ailleurs, ces véhicules prennent de la place. Ainsi, toutes les centre-villes sont devenus d’immenses parkings à ciel ouvert. Ceci condamne une part importante de foncier qui pourrait être affecté à des fonctions bien plus utiles. La conversion à l’électricité du parc automobile ne changera pas cette situation : les voitures, bus ou camions prennent la même place, quelle que soit leur source d’énergie.
La perspective de plus d’un demi-million de véhicules impose un changement profond sous peine d’incapacité à circuler à La Réunion. Cela passe tout d’abord par la reprise de reconstruction du réseau ferré entamée jusqu’en 2010 par la Région Réunion alors présidée par Paul Vergès. Ce train doit constituer l’armature de la mobilité à La Réunion.
Le succès du téléphérique de la CINOR à Saint-Denis montre l’intérêt des Réunionnais pour un mode de transport pas cher, écologique et rapide alternative crédible au tout-automobile. De telles installations devraient donc être amenées à se multiplier dans notre île afin de permettre aux habitants des Hauts de rejoindre rapidement et en toute sécurité le littoral où se concentre l’activité. Le vélo est devenu le moyen le plus rapide pour circuler en ville, avec l’assistance électrique, il est accessible à tous. Son usage devra donc être favorisé.
La perspective du coma circulatoire doit logiquement imposer une forte limitation de l’importation des voitures, bus et camions à La Réunion. Singapour a mis en œuvre avec succès une politique de quota et de permis de circuler afin d’éviter de se retrouver dans la situation de La Réunion.
Mais pour accélérer la mise en œuvre de telles mesures, il est important que les Réunionnais puissent avoir le pouvoir de décider ce qui est bon pour eux. Cela permettrait ainsi de nouer rapidement des partenariats avec des pays susceptibles de soutenir une reconstruction rapide du chemin de fer en fournissant du matériel à un prix moins cher que les tarifs des sociétés occidentales. En Afrique, le partenariat avec la Chine a déjà permis d’importants progrès dans ce domaine.
M.M.
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Messages
3 mai 2022, 20:17
Combien d’année d’attente encore et encore pour voir, emprunter enfin, le train, un TER péi reliant Ste Rose à St Joseph, aussi bien pour les citoyens qui paient des impôts que les marchandises, les animaux ? Sachez qu’il y a actuellement encore, du matériel qui dort, il pourrait encore servir, stocké au dépôt SNCF de Sotteville les Rouen, voir sur You Tube les vidéos à ce sujet de gaspillage. Cela va créer des emplois durables, propres, et fera le plaisir, la fierté de montrer ce changement, ceci en employant des énergies renouvelables qui sont, il faut s’en rappeler, au départ : inépuisables, locales et gratuites. Il n’y a pas mieux. Sans oublier les téléphériques aussi bien sur, car électriques, économiques et silencieux eux aussi, comme ceux de St Denis et celui dont on avait entendu parler reliant St Leu à Cilaos. Vive le changement, le plus tôt possible, l’île participe grandement au réchauffement climatique de l’île et le nombre de voitures y est largement supérieur à celui de Madagascar, qui est au moins 100 fois plus grande que la Réunion, "raisonnable" tout ça sur le long terme ? Non, pas vraiment, patience encore ? Arthur.
8 mai 2022, 18:50, par Lavalette
On pourra bientôt poser les rails du tram-train sur le toit des voitures à " touch’-touch’" sur la RL . Cela s’appelle s’en sortir "par le haut" !
ça ne me fait plus rire ! Et vous ?
9 mai 2022, 10:18, par oscardudule
Oui ,le retour du train serait une bonne chose pour La Réunion.
M. Didier Robert a commis une erreur sur ce point particulier.
Mais cela va être long. Entre la recherche du financement, les appels d’offres ,les recours éventuels et la construction ; il faut compter ente 10 et 20 ans , suivant la longueur du trajet proposée.
Ensuite il faudra que les conditions d’utilisation soient bonnes pour que la population le prenne régulièrement : correspondance, coût, confort, fréquence des rames...
Enfin la comparaison avec Madagascar, n’a pas beaucoup de sens. S’il y a peu de voiture à Madagascar ,c’est essentiellement du au niveau de vie. De nombreux malgaches n’ont encore ni eaux, ni électricité. Dans le sud il y a régulièrement des personnes qui ont du mal à se nourrir. Avoir une voiture est pour eux impensable.
Par contre les riches ont un véhicule. le "taxi brousse" est pour eux impensable.