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Pourquoi la compagnie réunionnaise va annoncer plusieurs millions de pertes - 2 -
11 juillet 2019, par
Aujourd’hui doit se tenir une assemblée générale d’Air Austral avec la présentation du bilan du dernier exercice. Pour la première fois depuis la baisse importante du prix du baril de pétrole, et donc du kérosène, Air Austral souffre d’un déficit de plusieurs millions d’euros. En guise d’explication, outre la concurrence du low-cost (voir Témoignages d’hier), le PDG de la compagnie met en avant les problèmes techniques ayant entraîné l’immobilisation des Boeing 787 obligeant Air Austral à sous-traiter des vols long-courrier à d’autres compagnies. Cet argument interroge.
Avant que Didier Robert ne s’octroie la présidence d’Air Austral et obtienne le remplacement de Gérard Ethève par un cadre d’Air France, Marie-Joseph Malé, Air Austral avait mis en place une stratégie pour l’ouverture d’une ligne sans escale de Mayotte à la France, sans qu’il soit nécessaire d’agrandir la piste de Pamandzi. Seuls quelques aménagements mineurs étaient nécessaires.
Cette stratégie s’appuyait sur un avion, le Boeing 777-200 LR. C’était à l’époque le Boeing ayant la plus grande autonomie. Cela lui permettait de décoller avec suffisamment de carburant pour relier d’un trait Mayotte à la France malgré la longueur réduite de la piste.
Air Austral avait commandé deux appareils de ce type, et non pas loué. Cela soulignait l’investissement de la compagnie pour une desserte durable et fiable de Mayotte.
Mais ce projet s’est heurté aux intérêts de Total. La société pétrolière française détient en effet le monopole de l’approvisionnement en carburant de Mayotte. Cette situation entraîne immanquablement des conséquences sur les prix, Total justifiant cela par l’étroitesse du marché en rapport aux investissements. La ligne se mit malgré tout en place.
Mais l’arrivée de Didier Robert et de Marie-Joseph Malé aux commandes d’Air Austral a entraîné un changement de stratégie pour la liaison entre Mayotte et la France. Les Boeing 777-200 LR ont été mis en vente pour avoir du cash. Le but était d’acquérir des Boeing 787 mais pas n’importe lesquels : ceux dont personne ne voulait et qui étaient stockés sur une piste près des usines de Boeing depuis plusieurs années. Surnommés « Terrible teens », ces 787 avaient servi aux tests préalables à la mise en service de cet avion, ce qui a sans doute permis à Air Austral d’obtenir un rabais sur le prix normal d’un 787.
Ces Boeing 787 prennent donc la place des 777-200 LR pour relier Mayotte à la France. Mais se pose déjà un premier problème : la difficulté à décoller avec suffisamment de carburant pour un vol sans escale. Cela oblige donc à des escales au Kenya pour faire le plein de carburant pour l’aller. Mais le plus grave était à venir : les problèmes structurels des réacteurs Rolls Royce installés sur ces 787. Pour des raisons de sécurité, des pièces doivent être changées sans délai, ce qui a imposé des périodes d’immobilisation qui continuent.
En conséquence, Air Austral a dû affréter des avions d’autres compagnies pour pallier à l’impossibilité d’utiliser ces 787 comme prévu. D’après Marie-Joseph Malé, PDG d’Air Austral, ces périodes d’immobilisation « ont pesé sur les comptes », indique « le Quotidien » du 9 juillet dernier.
Cet argument étonne. En effet, les problèmes structurels des réacteurs ne sont pas le fait d’Air Austral, mais du fabricant Rolls Royce. Il apparaît évident qu’en tant que responsable de l’immobilisation, Rolls Royce soit tenu de compenser au moins en grande partie, voire en totalité, les frais engagés par Air Austral pour affréter des avions d’autres compagnies.
Rappelons que pendant la première période d’immobilisation, Air Austral a carrément affrété un Airbus A380 ex-Singapore Airlines de Hifly. Des passagers ont également bénéficié d’un surclassement gratuit. En effet, les détenteurs d’un billet classe affaires voyageaient dans les suites de première classe, et ceux qui avaient acheté un billet économie premium étaient reversés en classe affaires. Si Air Austral avait dû payer la totalité de l’affrètement, ce serait-elle permise cette coûteuse opération de prestige ?
Les problèmes de fiabilité des 787 sont à l’origine de retards. Leur faible capacité en passagers des 787 par rapport à un 777, les escales techniques au Kenya rallongeant la durée du voyage et les incidents en cascade entraînent aussi un coût de production au siège plus élevé, ce qui a une répercussion à la hausse sur le prix. Toutes ces raisons ont contribué à la montée d’un important mouvement anti-Air Austral à Mayotte. Le monopole de la compagnie réunionnaise dans le ciel de Mayotte, le prix des billets pour un Mayotte-Paris plus chers que pour un La Réunion-Paris, ainsi que ces problèmes techniques ont alimenté un tel sentiment de révolte qu’une manifestation a été organisée récemment, élus en tête, à Mamoudzou.
Or, toutes ces déconvenues ne seraient pas arrivées si Didier Robert et Marie-Joseph Malé avaient respecté le plan de vol de leurs prédécesseurs Paul Vergès et Gérard Ethève, et appuyé la stratégie sur les Boeing 777-200 LR Worldliner. Ce Boeing est un avion à la fiabilité reconnue, et techniquement adapté à la contrainte de la longueur de la piste de Pamandzi. Ironie de l’histoire, la presse a indiqué que la location d’un 777-200 LR était une hypothèse étudiée pour pallier à la défaillance des 787 !
Là encore, Air Austral paie lourdement le prix d’une erreur stratégique.
M.M.
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