Un vol low-cost pour un prix qui ne l’est pas

Wamos concentre les avis négatifs des passagers d’Air Austral

10 janvier 2017, par Manuel Marchal

Alors qu’ils ont payé pour voyager sur Air Austral, des passagers ont été basculés sur des vols opérés par la compagnie low-cost Wamos. La prestation assurée était loin de correspondre au prix payé. En persistant dans son intransigeance, la direction d’Air Austral porte une lourde responsabilité dans ce qui peut amener à une perte d’image de marque de la compagnie réunionnaise.

Ayant payé pour voyager sur un Boeing 777-300 ER neuf avec un équipage Air Austral, des passagers ont volé sur ce Boeing 747 Wamos d’un certain âge, exploité en low-cost.

Dans Témoignages d’hier, il a été question du recours par la direction d’Air Austral à la compagnie low-cost Wamos pour assurer des vols avec la France malgré la grève. Les dirigeants d’Air Austral utilisent le fait que cette ligne soit une obligation de service public pour avoir la possibilité d’affréter des avions de compagnies étrangères afin de contourner l’impact du mouvement social.

Mais les dirigeants d’Air Austral doivent faire face aux critiques. Elles viennent tout d’abord du fait que le 30 décembre dernier, Wamos Air ne figurait pas sur la liste des compagnies agréées par la Direction de la Sécurité de l’aviation civile pour opérer des vols sous le certificat de transporteur aérien d’Air Austral. À cela, la direction d’Air Austral répond que Wamos correspond à la compagnie Pullmantur Air figurant sur la liste. Or, il s’avère que Pullmanthur Air n’existe plus. La société Pullmantur limite son activité à l’organisation de croisière et n’est donc plus une compagnie aérienne. C’est donc un point à clarifier.

Prestation pas à la hauteur du prix

Les critiques viennent surtout des passagers. Interrogés hier par Antenne Réunion à leur sortie de l’aérogare, des usagers ont dit qu’ils se sont sentis trompés. En effet, ils ont payé un billet d’avion pour voyager sur Air Austral et se sont retrouvés dans un avion d’une compagnie low-cost avec une qualité de service qui ne correspondait pas au prix payé. Une passagère a même indiqué avoir acheté son billet mercredi, donc après le début de la grève, sans qu’il lui soit précisé que dans ce cas, elle volerait sur la compagnie low-cost Wamos et non pas sur Air Austral.

Autrement dit, la prestation effective était en dessous de ce que les passagers avaient droit en payant le prix d’un billet pour voyager sur Air Austral. Sans doute l’image de la compagnie va souffrir. La responsabilité en incombe totalement à la direction d’Air Austral. Plutôt que de chercher à trouver une issue rapide au conflit, les dirigeants d’Air Austral ont préféré bloquer les discussions en refusant de recevoir la délégation constituée par les grévistes, car elle ne voulait pas qu’un pilote, Vivien Rousseau, en fasse partie.

Pourtant, l’UNSA, organisation à l’initiative de l’appel à la grève, est un syndicat intercatégoriel, et sa déléguée syndicale a le droit d’être accompagnée du salarié de son choix lors des discussions avec la direction.

Plus de 7 millions d’euros perdus ?

Hier, la direction a reçu et discuté avec une délégation dans laquelle figurait Vivien Rousseau. C’est bien la preuve d’une manœuvre pour tenter de gagner du temps, et essayer de faire plier les grévistes en misant sur l’enlisement du conflit. Pendant ce temps, les dirigeants d’Air Austral continuaient d’affréter des avions de compagnies low-cost pour assurer les vols, tout en indiquant que la grève faisait perdre près de 800.000 euros par jour à la compagnie.

Sachant que Wamos est prévue dans le planning des vols de ce 10 janvier, ce sont donc plus de 7 millions d’euros qui ont été perdus par la compagnie. À cette perte financière s’ajoute le mécontentement des passagers.

M.M.

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Messages

  • Komm di Georgio : là zot fé un érreur. L’élaboration d’une bonne réputation prend énormément de temps, notamment dans les transports. En moins d’une semaine, la direction d’Air Austral a tout fichu en l’air. Moi même usager à plusieurs reprises de cette compagnie, actuellement je me pose la question. Est-ce qu’il faut rester fidèle à un groupe qui n’hésite pas à tromper ses consommateurs. Quelle assurance de voyager dans les meilleurs conditions au prix le plus fort, si on m’impose un avion avec des prestations au plus bas .La confiance aura du mal à revenir. Pour ma part, je suis optimiste, parce qu’en état citoyen de la Réunion je veux favoriser l’investissement des Réunionnais. Je n’oublie pas les déboires, mais je peux pardonner le faux pas des dirigeants d’Air Austral. A eux de faire le nécessaire pour redynamiser le moral des salariés grévistes. Afin qu’ils puissent reprendre le boulot dans de bonnes conditions, et aussi de faire le maximum pour redonner confiance à la population
    Michel.M

  • Je devais effectuer le 6 janvier 2017 un vol sur air austral en direction de la Réunion. Suite à la grève j’ai été basculée sur Wamos avec un décollage initialement prévu par air austral à 21H50 et reporté à 23H25 sur WAMOS. Le décollage a eu lieu à 1h15....... Aucune indication du retard. A bord un personnel ne parlant presque pas Français, des écran qui ne marchaient pas, un petit déjeuner servi à 14H..... et le comble ....j’ai trouvé une touffe de cheveux, je dis bien une touffe et non pas des bruns... là ou sont rangés les consignes de sécurité....(jepeux vous envoyer une photo) J’ai demandé à Air Austral un dédommagement ; cela m’a été refusé en m’indiquant qu’ils ne sont pas responsable des avions de WAMOS. Je ne comprends pas qu’une compagnie AIR AUSTRAL confie sa clientèle à WAMOS et ne daigne pas faire un geste commercial. Toujours est -il que je ne prendrai plus Air Austral pour aller voir mes enfants à La Réunion.

  • Idem en France quand Air France n’assure pas un vol et le confie à Wamos

  • Bonjour ,
    Bon nombre de compagnies aériennes font appel à Wamos dés lors qu’elle ne peuvent assurer un vol, soit pour des raisons techniques soit en cas de grève par exemple. Jusqu’à ce jour tous les vols ont été menés à bien sans crash , ce qui peut paraitre globalement satisfaisant . Par contre lorsque le voyageur paie un "voyage haut de gamme" et qu’en définitive il doit utiliser un avion à peine "low coast" il faut admettre qu’il ait droit d’être peu satisfait . Qui se conterait d’un hôtel Band B aprés avoir réservé un 5 étoiles. La logique , et le droit, voudraient que la compagnie défaillante indemnise quelque peu ses voyageurs qui ont voyagé à minima...même s’ils sont arrivés à destination dans des conditions "spartiates". Saisi de ce problème le Tribunal de Quimper vient de condamner une agence de voyages lyonnaise à rembourser 1498 euros à un couple qui aprés avoir acheté des vols Air france et payé le prix Air France ,Paris Punta Cana ont navigué sur WAMOS .
    Les compagnies renaclent souvent à compenser cette différence de standing .
    Pour entrer en condamnation le tribunal ne s’est pas appuyé sur le droit européen relatif au transport mais sur le code du Tourisme et son article L211-17 : :"la chose livrée n’est pas conforme à la chose achetée". Cette décision permettra pratiquement à tout voyageur de Wamos de demander une indemnité soit à ’agence de voyage qui a vendu le titre de transport(si hébergement en plus surtout) soit à la compagnie qui a procéder à cet échange(et sans recours à un avocat , donc gratuitement . Rappelons que ce jugement est à la disposition du public au tribunal de Quimper


Témoignages - 80e année


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