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Billet philosophique
21 octobre 2011, par
Plusieurs ami(e)s de la philo ont fait part à ’Témoignages’ de leur indignation devant les attaques contre la langue créole lancées dans la presse officielle ces derniers jours par des ’zorèy kolonialis’ et devant les insultes de ces derniers contre les Réunionnais qui travaillent depuis des dizaines d’années pour valoriser les atouts de cette langue. Nous soutenons ces indignés et, d’une certaine façon, l’on a presque envie de remercier ces anti-Réunionnais, car ils nous prouvent à quel point certains occupants méprisent les trésors de la réunionité et ils nous aident à prendre conscience que la décolonisation du pays n’est pas terminée...
Avant de rédiger quelques réflexions au sujet de ce problème, nous voulons exprimer notre solidarité avec nos sœurs et frères Mahorais, victimes d’une violente répression et de graves injustices de la part de l’État français. Les événements tragiques vécus par la population de Mayotte illustrent une nouvelle fois — comme à La Réunion depuis 65 ans — que l’abolition officielle du statut de colonie et la transformation du pays en "département français" peut être utilisée par la bourgeoisie de France et "locale" pour profiter au maximum du système au détriment du peuple et notamment des plus pauvres. Voilà pourquoi nous voulons être solidaires de la lutte de libération du peuple mahorais, toujours dominé par les néo-colonalistes.
Cette lutte continue également à La Réunion et un des moyens essentiels pour la faire avancer consiste à valoriser les atouts de l’identité réunionnaise. Ces atouts s’expriment tous les jours de mille et une manières ; nous voudrions en citer trois nouveaux exemples dans l’actualité.
"Élie" et "Hibon" ensemble
Le premier est la présence d’un couple réunionnais très particulier et symbolique lors de la conférence tenue le 6 octobre dernier à Saint-Leu par l’historien Gilles Gérard sur le thème : "Familles d’esclaves et familles de maîtres dans la révolte de 1811". Il s’agit d’Élie Léar, descendant de la famille d’Élie, l’esclave forgeron d’une famille Hibon, qui a organisé la révolte de nos ancêtres esclaves dans la région de Saint-Leu il y a 200 ans, et de son épouse, descendante de la famille Hibon, qui résident tous deux sur les terres où vivaient leurs arrière-arrière-grands-parents au moment de ce soulèvement pour la liberté.
Et voilà ce couple qui participe à une rencontre pour commémorer et mieux connaître cet événement très important de notre Histoire, en rendant hommage aux combattants de la liberté. "Élie" et "Hibon" ensemble, 163 ans après l’abolition de l’esclavage dans notre pays : quel symbole fort des trésors de l’unité réunionnaise aux racines multiples !
« Lutter contre l’injustice »
Le 2ème exemple est la publication par l’UDIR (Union pour la Défense de l’Identité Réunionnaise), présidée par Jean-François Samlong, d’un livre dont "Témoignages" a déjà parlé lundi dernier et qui présente une partie des sculptures de Marco Ah-Kiem sous le titre : "Les Portes de la mémoire". Voilà donc un artiste réunionnais, dont les ancêtres sont notamment d’origine chinoise et qui décide de consacrer ses talents, mais aussi une énergie considérable à la réalisation d’œuvres admirables qui cultivent la mémoire de nos ancêtres, surtout malgaches et africains, ayant été victimes de l’esclavage et qui ont résisté de plusieurs façons à ce « crime contre l’humanité ».
Comme le souligne Jean-François Samlong dans la présentation de ces sculptures très émouvantes, Marco Ah-Kiem donne à l’art une dimension sociale, avec « une volonté de lutter contre l’injustice », car il « s’interdit de rester impassible face à la vie inhumaine des esclaves ». Voilà encore une illustration du « génie réunionnais » à renforcer sans cesse.
La question
Dernier exemple : il s’agit du livre de Brigitte Croisier, dont "Témoignages" a signalé la parution et le contenu avant-hier. Voilà une enseignante, professeure agrégée de Philosophie, qui arrive de France il y a 35 ans et qui aussitôt devient solidaire des luttes du peuple réunionnais pour se libérer des séquelles de la colonisation. Un engagement qui n’a jamais cessé, dont peuvent témoigner de nombreux Réunionnais et dont on trouve bien des traces dans son ouvrage intitulé : "Ailleurs est ici".
Ce parcours de Brigitte Croisier nous prouve au moins deux choses : tout d’abord, que la philosophie peut nous apprendre à réfléchir pour analyser une société et la transformer (comme quoi, "l’amour de la sagesse" n’a rien à voir avec la résignation ou la soumission) ; et ensuite, que les "zorèy" — comme chaque Réunionnaise et Réunionnais — doivent se poser la question chaque jour : qu’est-ce que je fais dans ce pays, je suis au service de qui et de quoi, suis-je solidaire de la lutte de libération de ce peuple ? Ou alors suis-je complice des profiteurs et assimilateurs ?
Roger Orlu
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