
Une nouvelle prison au Port : une hérésie !
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19 octobre 2018, par
Nul n’ignore que, depuis Monet, la nature n’a plus le même abord, que l’impressionnisme, qui nous a dévoilé les soleils levants, les champs de coquelicots et les forêts automnales, s’est mis, comme des lunettes, entre le paysage et nous ; de là à chercher Monet dans la nature, c’était quand même une autre affaire.
D’ailleurs, plutôt insatiable, ou fuyante ? La nature aime-t-elle à se cacher, comme le professait Héraclite ; a-t-elle horreur du vide, comme le XVIIe siècle le proclamait ?
Le peintre Antoine-Jean Gros faisait remarquer un jour à un de ses élèves : “Vous avez copié le modèle, mais vous n’avez pas copié la nature”.
Une fois que Jean-Siméon Chardin avait fait ses courses au marché, on proclamait dans le tout-Paris du XVIIIe siècle qu’il y avait sans doute dans ses Natures mortes plus de réalité que la réalité elle-même ne pouvait en mettre - de sorte qu’aujourd’hui, il devient bien plus seyant d’admirer une pomme de Cézanne qu’une pomme au naturel, et qu’on demande à la pomme, à l’instar de Tesson, de prendre des airs, et des poses…
Pour l’aimable pérégrinateur qu’est l’écrivain, la réalité est loin de se suffire à elle-même, il convient de rajouter toujours une petite dose d’esthétique, et pour faire exister pleinement la nature lui trouver un supplément muséal.
L’espace ainsi s’arpente en quête de veduta - vous savez ?, ces fenêtres ouvertes dans les scènes sacrées médiévales. Écrit-il que “Moustiers se réveille dans la lumière d’un matin à la Raoul Dufy : léger et court vêtu” que l’on s’attend à voir le bourg batifoler dans les champs alentour… Détaille-t-il : « C’étaient des forêts capables d’abriter les créatures de Füssli, la madone de Munch, les cauchemars de Kubin et les squelettes d’Otto Dix - j’aurais pu contempler leurs œuvres allongé dans les feuilles cuivrées si les livres d’art avaient été moins lourds », qu’on se prend à penser qu’il n’était point si utile de faire tant de kilomètres, de prendre le TGV, de descendre toute la France, pour se retrouver à bouquiner…
« Un chêne vert imitait pauvrement les arbres d’Angkor (ajoute-t-il) en essayant d’étrangler les murs. Le résultat était modeste. Pourquoi les peintres ne s’étaient-ils pas intéressés aux terrasses abandonnées ? Il y avait là toutes les caractéristiques des Vanités du XVIIIe. Au lieu du crâne humain, de sa fleur et de son sablier, on disposait de la pierre où rampait le lierre ». Le paysage fuit de la sorte attendant que les peintres répondissent à l’appel de l’auteur, et ne le retinssent.
Ici, un coucher de soleil à la Poussin ; là une vieille mer de vitrail éclaté : la nature, avec Tesson, a des allures de pièces détachées…
« Les contours des pommiers, reprend-il, japonisaient la rousseur des orées. Le vent arrachait des paillettes aux arbres des fossés. Elles tombaient en copeaux, motifs de Klimt. J’aurais donné un doigt de pied (sic) pour cheminer de concert avec un professeur de l’école du Louvre qui m’aurait dispensé à chaque coup d’œil un cours d’histoire de la peinture du paysage. » Si tenté qu’il soit mille fois plus judicieux de voir la nature à travers les yeux des peintres que de la sentir avec ses propres sens, à quoi bon le voyage ?
Il est loin, il est vrai, le temps où les peintres imitaient la Nature ; à présent c’est à la Nature de faire effort, et d’imiter la peinture. Après la nature naturante, la nature raturée ; exit le jardin à l’anglaise, la nature est priée d’aller se rhabiller si elle ne nous offre pas des ciels à la Zao Wou-Ki, si elle ne nous fait pas voir Mondrian dans les carrés de patates.
Au rebours de Pocurante qui, dans Candide, affirmait : “Je n’aimerais un tableau que quand je croirai voir la nature elle-même”, aujourd’hui on soutient qu’on n’aime la nature que quand on croit voir un tableau même…
Déjà en 1914, le réel se devait d’imiter l’art, Joffre n’eut de cesse que de refaire les tableaux de bataille de Vernet - on vit bien où cela nous mena. Maintenant, Tesson commande à la Nature d’imiter l’art comme Louis XIV à Le Nôtre. Je gagerai qu’il trouverait plus sans doute, et avec davantage de succès, du cubisme dans les grands ensemble des banlieues tentaculaires que du Henri Rousseau sous les tropiques.
Certes, on peut battre la campagne à dénicher des équivalences picturales, mais il semblerait que l’idée qui poussa l’écrivain était de faire en sorte de pouvoir devenir lui-même peinture, ou, pour mieux dire, d’obtenir le privilège d’entrer vivant dans la peinture à l’huile d’un paysage que la France profonde aurait préparé pour lui - ce que le bandeau résumait assez bien, finalement.
Jean-Baptiste Kiya
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