
Hommage à la femme de Bruny PAYET
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22 mai 2021, par
« Au lendemain de la mort de Jésus, ses fidèles sont une centaine tout au plus. Trois siècles plus tard, quand la liberté du culte est enfin accordée aux chrétiens, le christianisme s’est répandu dans toutes les villes et les ports du bassin méditerranéen et jusqu’en Occident. C’est dire que le christianisme ne commence pas avec Constantin. Jusqu’en 250, c’est une Église de petites communautés autonomes sans hiérarchie pesante, c’est une Église de laïcs. Ce temps des commencements mérite d’être connu. »
Les communautés chrétiennes de par le monde se préparent à célébrer dans les jours à venir la Pentecôte [1], fête du don de l’Esprit marquant, selon la tradition chrétienne, la naissance de l’Église. C’est ce jour-là que Pierre, selon les Actes des Apôtres, prononça, face à la foule présente, sa première prédication publique. « Pour la première fois L’Eglise se révèle aux hommes », écrit le bibliste Jacques Guillet. Non pas comme une institution tombée du ciel ou sortie tout faite de la tête d’un homme, mais plutôt comme l’émergence d’un groupe de témoins, femmes et d’hommes à la foi contagieuse, autour d’un objet religieux nouveau : la résurrection et la glorification de Jésus de Nazareth, crucifié à Jérusalem il y a peu, environ une cinquantaine de jours. Ils/Elles agissent, selon leurs propos, sous l’impulsion de l’Esprit : « De la venue du Souffle Saint sur vous, vous recevrez une puissance. Vous deviendrez mes témoins dans Jérusalem, en Judée et en Samarie » (Actes, 1,8). Né de la foi de Pâques et du don de l’Esprit, ce petit groupe de témoins, encore inséré dans le judaïsme (leur religion), se dit porteur d’une mission universelle : proclamer la Bonne Nouvelle de la résurrection du Christ ‒ Christos, l’Oint, équivalent grec du Maschiah hébraïque ‒ au monde.
C’est l’émergence de ce christianisme naissant que cherche à rendre compte « Après Jésus, l’invention du christianisme », une encyclopédie récente sous la direction de Roselyne Dupont-Roc et Antoine Guggenheim (Albin Michel, octobre 2020). L’objectif proposé est d’examiner minutieusement les dix premières générations de chrétiens, des années 30 aux environ de 250, date du premier Traité sur l’unité de l’Eglise (Cyprien de Carthage, 251), c’est-à-dire de l’émergence de petites communauté très diversifiées autour des maisons chrétiennes à l’idée d’une « Grande Église ».
Nous pouvons avec Isabelle Gaulmyn du journal La Croix (13/10/2020) dégager très sommairement trois enseignements de cet ouvrage monumental de plus de 600 pages qui vient après un superbe « Jésus – L’encyclopédie », paru toujours chez Albin Michel en 2017. Le premier enseignement à retenir est le dynamisme nouveau de ces hommes, qui hier encore vivaient encore dans la désespérance la plus profonde, comme le note l’évangéliste Luc (Lc 24,19). Animé-e-s d’un souffle venu d’ailleurs et d’un immense élan d’espérance, ils/elles se tournent vers leurs frères et sœurs pour leur annoncer que « le Dieu de nos pères a glorifié son serviteur Jésus que vous, vous avez livré et que vous avez renié devant Pilate… Dieu l’a ressuscité des morts et nous en sommes témoins ». C’est cette foi de Pâques qu’ils/elles proclament sans cesse au cœur de la cité, aux représentants du pays, aux juifs de la diaspora de culture grecque et au monde gréco-romain. C’est au sein même du judaïsme, à l’ombre des synagogues, qu’émergent les premières communautés chrétiennes. Le conflit viendra plus tard, à partir du IIIe siècle, au moment où la proximité est jugée plus menaçante que profitable par les chrétiens. C’est le début d’un certain antijudaïsme agressif.
Second enseignement, ce christianisme naissant se développe autour de « maisonnée », au sens romain du terme. La maison antique est celle de la famille de sang, mais elle est conçue également comme une entreprise avec des esclaves, des salariés… sous l’autorité d’un père de famille (épsicopus, futur évêque). Le père de famille peut être une femme, une veuve. Les femmes jouent un rôle important dans ces petites communautés où on se rassemble pour la prière, la fraction du pain en mémoire du Seigneur Jésus. Les femmes enseignent et baptisent. Elles exercent un ministère. Phoebé est qualifiée de « diaconesse de l’Eglise de Cenchrées » (Romains 16,1-2). Le couple Junia et Andronikos est nommé par Paul en tant que co-apôtres (Romains 16,7). Dans sa lettre aux Philippiens, Paul parle d’Evodie et de Sybtyché qui toutes deux l’ont « assisté dans la lutte pour l’Evangile » (Ph, 4,2). Parmi les collaborateurs de Paul, on compte 25 % de femmes, selon Roselyne Dupont-Roc (cité plus haut). Il convient de noter également que la maison antique – une maison aisée est capable d’accueillir 30 à 40 convives – est ouverte vers l’extérieur et possède des réseaux – les membres sont intégrés dans des associations, des confréries et autres.
Troisième enseignement, l’importance d’une culture de débat. Pour une raison bien simple, le christianisme est encore dans une période de gestation et de formation. Il vit encore à l’ombre du judaïsme, tout en étant ouvert sur le monde gréco-romain. Certains membres de ce christianisme naissant sont de culture grecque (les Hellènes), d’autres de culture hébraïque ou araméenne (les Hébreux). Certaines communautés suivent plutôt Jacques, dit le « frère de Jésus », que Pierre ou Jean, le triumvirat que Paul désigne comme « les colonnes » de ce mouvement naissant (Galates 2,9). Cette confrontation des chrétiens à une altérité plurielle, constituée à la fois de Juifs et des gentils, sous l’influence des leaders charismatiques, ne pouvait que susciter débats et oppositions : débat sur la place des non-juifs, sur la loi sur le Temple, confrontations entre les “Hellénistes” et les “Hébreux”, opposition entre Jacques et Paul avec Pierre comme arbitre. C’est un mouvement traversé par des courants divers et multiples allant jusqu’à l’opposition et l’exclusion réciproque. Il n’y a pas encore d’orthodoxie et de sources bien arrêtées. Le débat est donc libre : on échange des lettres, des écrits sur la vie et l’enseignement de Jésus, on donne son point de vue, on argumente, on s’oppose, on s’exclut. Mais dans ce christianisme en expansion rapide, la recherche d’unité n’est pas absente. Ce n’est que très lentement que l’on verra un début d’orthodoxie.
Au lendemain de la mort de Jésus, ses fidèles sont une centaine tout au plus. Trois siècles plus tard, quand la liberté du culte est enfin accordée aux chrétiens, le christianisme s’est répandu dans toutes les villes et les ports du bassin méditerranéen et jusqu’en Occident. C’est dire que le christianisme ne commence pas avec Constantin. Jusqu’en 250, c’est une Église de petites communautés autonomes sans hiérarchie pesante, c’est une Église de laïcs. Ce temps des commencements mérite d’être connu.
Reynolds Michel
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Messages
24 mai 2021, 11:36, par parvedy.jean-bernard
Un grand Merci à Monsieur Reynolds Michel pour ce superbe article en cette période de Pentecôte .Dans l’approfondissement de ma foi ,comme un cerf altéré ,mon âme à soif de Dieu et je prends beaucoup de plaisir à vous lire . J’ai pu apprécié dans la lecture la place et le rôle de la femme dans notre Église. Dans ce monde fragilisé,nous avons besoin que le souffle de l’Esprit répands sur notre terre malade et menacée un regain de jeunesse,de vie et d’énergie.