Libérer l’imaginaire

3 juin 2021, par Frédéric Paulus

Il y a urgence !
La crise planétaire de la Covid 19, en générant une inhibition de l’action du fait d’un confinement prolongé des populations, donne raison à ce grand « précurseur » Henri Laborit. Selon lui, les limites adaptatives de l’action contrainte et inhibée démontrent irréfutablement la valeur existentielle de l’action.

En même temps, cette crise fait entrevoir les travaux cliniques, anthropologiques et théoriques du psychanalyste Carl Gustav Jung sous de nouveaux regards concernant la vie dite “onirique”… Celui-ci apparaîtrait comme le théoricien de la pensée imageante et transfuge dans un « au-delà » du corps : l’imaginaire, bien avant l’émergence évolutionniste langagière. Les “rêves” ne seraient plus des rêves mais un traitement inconscient de l’information perceptive remplissant des fonctions exaptatives salvatrices libérant ou tentant de libérer le psychisme d’empreintes inhibantes, névrotiques ou psychotiques. Lors des “rêves”, l’infrastructure organique et inconsciente du physiologique régulerait homéostatiquement sa superstructure psychique, en prise directe avec les influences sociétales, par des images motrices “oniriques”. Celles-ci indiqueraient ainsi leur dynamisme par un langage imagé et symbolique, selon une compétence acquise bien avant l’émergence du langage parlé et articulé. Cette dimension ancestrale, productrice d’informations, aura été concurrencée par l’immédiateté du langage et son opérationnalité. Jung en aura fait sa spécialité avec, notamment, sa théorie des archétypes. Ainsi, sur toute la planète Terre, les trois quarts des humains croient en un dieu “sauveur” qu’ils l’appellent Yahvé, Dieu ou Allah. Les adeptes institutionnels les mettent souvent en position exclusive. L’on sait les résultats que cela génère. Dans un certain sens, « Dieu ne disparaîtra pas !". (voir le lien sur le Web).

Jung aura été soigneusement ignoré par les adeptes des religions occidentales mis à part, à notre connaissance, Eugène Drewermann en Allemagne.

Il est urgent d’établir un lien évolutionniste entre l’organisme humain bipède, sa motricité, sa raison d’être de se maintenir en vie et l’imaginaire initialement imaginal avant l’émergence du langage humain. La psychanalyse s’est emparée de l’abord de la mémoire inconsciente au moyen de la « libre » association langagière avec Sigmund Freud et son Homo-Loquens, en se fourvoyant dans sa théorie, ce qui a entraîné dans une impasse les adeptes de Jacques Lacan. Nos critiques portent sur le corpus théorique, non sur les pratiques soignantes qui reposent en grande partie sur des processus naturels.

Au moment de « conclure », notons, à notre grande satisfaction, la publication de l’ouvrage du grand chercheur en neurosciences cognitives de l’Hôpital de la Salpêtrière Lionel Naccache (2020) qui explore, avec les outils des neurosciences les plus récentes, « la manière de notre esprit / cerveau produit notre perception du monde et de nous-mêmes ». Dans un prochain courrier notre attention se portera sur la démarche du Professeur Naccache démarche qui consiste à éviter le risque d’aborder les « rêves » qu’il nomme « Le cinéma intérieur » avec comme sous-titre : « Projection privée au cœur de la conscience », sans désigner celui qui « rêve ».

Frédéric Paulus CEVOI

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