Une autre réalité qui va s’imposer

219.000 personnes réunionnaises de plus de 65 ans dans 30 ans

17 décembre 2010

L’INSEE annonce que La Réunion comptera 219.000 habitants de plus de 65 ans. Leur part dépassera 20% dans La Réunion du million d’habitants, et si la réforme des retraites est appliquée, alors beaucoup vivront en dessous du seuil de pauvreté.
Mais cela signifie également que La Réunion du million d’habitants pourra appuyer son développement sur l’expérience de 219.000 trésors que nous devons trouver les moyens de valoriser. Cela suppose la recherche de nouvelle solidarité pour que tous les aînés puissent participer à l’avancée du pays.

62.000 aujourd’hui, 219.000 dans 30 ans. Le nombre de personnes âgées va être multiplié par trois au cours des 30 prochaines années. Leur nombre sera quasiment équivalent à la population de La Réunion au moment de l’abolition du statut colonial. Mais si la réforme des retraites imposée par le gouvernement va à son terme, alors une très grande partie de ces Réunionnais vivra en dessous du seuil de pauvreté.

Les personnes âgées sont encore peu nombreuses, mais leur poids dans la structure de la population réunionnaise augmentera fortement dans les prochaines années. C’est ce qui ressort d’une enquête présentée hier par l’INSEE.
En 2040, l’île comptera 219.000 personnes âgées d’au moins 65 ans, contre 62.000 aujourd’hui. « La prise en charge et la solidarité envers ces personnes âgées constituent un des principaux enjeux de La Réunion pour les années à venir », commente l’institut de la statistique. L’INSEE note ainsi que « depuis quelques années, les personnes âgées vivent plus souvent seules ». La preuve selon les statisticiens que « la solidarité familiale, jusque présent ancrée dans les modes de vie réunionnais, est aujourd’hui en perte de vitesse ». Mais la vie en institution spécialisée reste toutefois encore marginale, remarque l’institut de la statistique.
L’INSEE poursuit son analyse en notant que les personnes âgées vivent majoritairement en couple, avec ou sans enfant. Les logements qu’elles occupent pourraient sembler idéals aux plus jeunes. Les gramounes habitent souvent une maison individuelle, spacieuse, dont ils sont propriétaires. Les enfants partis, les personnes conservent généralement le même logement, ce qui leur procure plus d’espace.

La question du logement

« Néanmoins, s’agissant plus souvent de logements anciens, ils accusent quelques défauts, notamment au niveau de l’installation électrique. À un âge où apparaissent les premiers handicaps, les grands seniors sont les plus pénalisés par l’inconfort de leur logement », tempère l’institut de la statistique.
Par ailleurs dans un contexte de chômage et de recul de l’âge légal de départ à la retraite, « l’emploi des seniors fait l’objet de toutes les attentions », estime l’INSEE. Entre 50 et 64 ans, un peu plus de la moitié des Réunionnais sont actifs, c’est-à-dire qu’ils travaillent ou sont au chômage. Les autres ne se portent pas sur le marché du travail, soit parce qu’ils sont à la retraite, qu’ils n’ont jamais travaillé, qu’ils n’espèrent plus trouver d’emploi ou qu’ils bénéficient d’un revenu de solidarité.
L’activité baisse dès 50 ans, mais l’augmentation du taux d’activité observée sur les trois dernières années laisse à penser que le comportement des seniors sur le marché de l’emploi est en pleine évolution.


219.000 richesses à valoriser en 2040

Ces données montrent l’ampleur du défi à relever au cours des 30 prochaines années. Non seulement la population augmentera de plus de 200.000 habitants pour dépasser un million, mais en plus sa structure changera fortement. Les plus de 65 ans sont 8% aujourd’hui, ils seront 22% dans 30 ans. Ce quart de la population réunionnaise aura donc des besoins spécifiques, comment pourra-t-on y répondre ? C’est là tout l’enjeu de la création d’un grand service d’intérêt général d’aide à la personne.
Par ailleurs, ce vieillissement de la population pourrait avoir de lourdes conséquences en fonction de la mise ou pas en application dans notre île de la réforme des retraites imposée par le gouvernement.
En effet, si c’était le cas, alors une très grande partie de ces 219.000 Réunionnais de plus de 65 ans vivrait sous le seuil de pauvreté. Ce qui voudrait dire que de nouvelles solidarités devraient se mettre en place pour que cette pauvreté ne soit pas un obstacle à l’accès aux services.
Ces 219.000 Réunionnais seront également un atout à valoriser pour notre pays. Au moment où notre île atteindra le million d’habitants, près du quart de sa population pourra faire partager toute son expérience. Mais cela à condition que nous soyons capables de créer les moyens de ce partage, et donc que nous considérions comme une très grande richesse chacun de ces 219.000 Réunionnais de plus de 65 ans.

M.M.

A la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus