
Kèl volonté zénéral ! In pé la boir kossa !
30 juin, parMézami zot i koné lo kozman k’i di konmsa : « la loi sé lékspréssyon la volonté zénéral. ».Poitan défoi ou lé a’dmandé kossa i lé oziss volonté (…)
Anniversaire de l’abolition du statut colonial de La Réunion
19 mars 2020, par
Le 19 mars 1946 est une date historique, celle de la promulgation du texte qui transforma les colonies de Guadeloupe, Guyane, Martinique et La Réunion en départements français. Ce texte émane de la volonté des peuples concernés qui envoyèrent à l’Assemblée constituante des députés porteurs de ce projet de transformation. Le but était d’en finir au plus vite avec la misère coloniale qui faisait notamment de La Réunion un des pays les plus pauvres du monde.
Le 21 octobre 1945, à peine sortis de la guerre 39-45, les Réunionnais sont appelés aux urnes, et pour la première fois les femmes votent. Ils doivent choisir leurs députés. La situation est catastrophique sur tous les plans. La grande majorité des habitants vivent dans la “misère noire”, après une période de rationnement alimentaire. Le taux de mortalité des enfants est l’un des plus élevés au monde et l’espérance de vie moyenne est de 40 ans. Les infrastructures sont quasi inexistantes. Il n’y a ni eau courante, ni d’électricité, pas de logements décents. L’ordre colonial et l’exploitation des travailleurs règnent. Le rêve, c’est l’école pour tous, les allocations familiales et vieillesse, les conventions collectives, salaires et temps de travail réglementés, congés payés…
Dans ces conditions, la population élit les deux candidats qui défendent l’idée de transformer la colonie en Département : Raymond Vergès et Léon De Lépervanche. Elus le 21 octobre 1945, ils participeront à faire voter, à l’unanimité, la loi du 19 mars 1946, qui transforma les “4 vieilles” colonies, La Réunion, Martinique, Guyane, Guadeloupe, en Département. L’article 2 de la loi prévoyait d’appliquer aux nouveaux départements toutes les lois déjà en vigueur en France.
Cependant, tous les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, ont refusé d’appliquer cette loi. L’opposition au changement organisée depuis Paris a conduit à l’impasse. Une dizaine d’années après, des partis politiques autonomistes ont vu le jour en Guyane (1956), Martinique (195-58), Guadeloupe (1958) et La Réunion (le PCR en 1959). Ils combattaient notamment la non application de la loi et leurs luttes ont permis de faire avancer les choses.
Aujourd’hui, il est indéniable que les Réunionnais ont gagné en termes de confort et de droits fondamentaux comme l’accès à l’éducation ou à la santé. L’application des lois sociales a permis une relative liberté financière aux familles.
Malgré tout, les limites de ce régime d’intégration se font continuellement ressentir. En 2013, l’Insee titrait : “La Réunion, un Département socialement hors norme”. En 2016, le PCR publia : “70 ans après la loi du 19 mars 1946, un nouveau rassemblement pour une nouvelle politique, Mettre fin au néo-colonialisme”. Le dernier mouvement social des Gilets Jaunes a accentué la prise de conscience de l’urgence d’un changement global, en associant tous les acteurs concernés. Plusieurs voix s’élèvent désormais pour une nouvelle gouvernance avec plus de responsabilité localement.
Faut-il attendre une situation catastrophique pour opérer enfin ce changement ? Combien de temps et de gouvernements encore avant de nouvelles normes économique, sociale, culturelle, environnementale et politique ?
En 2016, une proposition de loi a été déposée par Paul Vergès, alors sénateur, pour que le 19 mars soit férié et célébré. Je suis d’avis aussi que l’on reconnaisse cette date comme un marqueur de notre histoire, comme cela a été pour le 20 décembre, et que l’on passe maintenant à une nouvelle page pour répondre au mieux aux exigences de notre époque.
Julie Pontalba
Mézami zot i koné lo kozman k’i di konmsa : « la loi sé lékspréssyon la volonté zénéral. ».Poitan défoi ou lé a’dmandé kossa i lé oziss volonté (…)
1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
10 000 citoyennes et citoyens – paysans, scientifiques, médecins et victimes – se sont mobilisés dans plus de 60 villes en France pour alerter sur (…)
La Réunion fait partie des régions françaises les plus touchées par les conséquences sanitaires, sociales et judiciaires de la consommation (…)
Médam zé Méssyé, la sossyété zot i ansouvien lo tan l’avé lo pou. Sa té in problèm pou zabitan noute péi pars pou-la sa i grate la tète, é i rann (…)
Les députés ont inscrit dans la loi un premier objectif d’atteindre « 87,5% » du Smic dès le 1er janvier 2026, tout en assurant de « prioriser le (…)
Le 16 juin 2025, le Tribunal administratif de Paris a suspendu en référé l’arrêté du 26 février 2025 ordonnant le blocage de 17 sites (…)
Le Président des Etats-Unis, Donald Trump a ordonné le bombardement de trois sites nucléaires en Iran, dans la nuit du 21 juin 2025. Dans une (…)
Les cours du pétrole ont connu une nette hausse à partir de la deuxième quinzaine du mois de juin, portés par l’extrême tension au Moyen-Orient et (…)
Des manifestants, réunis le 23 juin devant les institutions européennes, ont demandé la suspension de l’accord d’association liant l’UE à Israël. (…)
L’État poursuit son engagement en faveur de la transition énergétique et de la décarbonation de l’électricité à La Réunion. À l’issue d’un appel à (…)
Dans les départements d’outre-mer, près d’une femme sur deux qui devient mère ne vit pas en couple, configuration familiale bien plus fréquente (…)
Messages
19 mars 2020, 11:15, par Lucien Biedinger
Bravo chère Julie pour cet article excellent ! Effectivement, dans ce système néo-colonial, qui provoque tellement de problèmes économiques, sociaux, culturels, environnementaux et politiques à La Réunion et dans notre région, la question essentielle reste : kisa i komann nout péi et quels sont les pouvoirs de décisions du peuple réunionnais dans tous ces domaines ? Lulu.