Bons d’achat aux lycéens pour acquérir des ordinateurs :

De nombreuses interrogations sur l’efficacité du dispositif

30 juin 2010

Suite à l’adoption hier en Commission permanente de la Région de l’attribution d’un ordinateur portable à chaque lycéen, l’Alliance s’interroge dans un communiqué sur l’efficacité de ce dispositif, relevant d’une part l’impact budgétaire que cela engendrera tous les ans, mais également l’utilité de ces ordinateurs aux lycéens dont la famille n’a pas d’accès Internet.

« La Commission permanente réunie hier sous la présidence de Didier Robert a adopté un rapport visant à l’attribution à chaque lycéen d’un ordinateur portable. Si l’objectif d’améliorer les conditions d’accès à l’outil informatique à des fins pédagogiques est partagé par tous, les modalités choisies par l’exécutif régional concernant la définition du dispositif suscitent de nombreuses interrogations.

Ainsi, la totalité des élèves de seconde, soit 18.000 lycéens, se verront remettre par la Région des bons d’achats d’une valeur de 500 euros pour procéder à l’acquisition d’ordinateurs auprès de revendeurs “agréés” par la Collectivité. Ce sont donc les lycéens qui seront propriétaires de ces ordinateurs et non la Région. Cela signifie que chaque année, la Région devra engager une dépense globale de 9 millions d’euros correspondant à l’acquisition par les lycéens de 18.000 ordinateurs. Ce qui fait 45 millions pour la mandature alors que la propriété par la Région permettrait, d’une part, l’assurance que tous les lycéens disposeraient d’un même modèle d’ordinateur et, d’autre part, que l’entretien serait assuré. Un tel schéma aurait permis de surcroît d’écarter tout risque de dispersion du matériel. Il aurait donc été beaucoup moins coûteux et plus responsable que les ordinateurs soient acquis par la Collectivité et mis à disposition des lycéens.

Par ailleurs, 63% des ménages réunionnais sont déjà dotés d’un ordinateur. On peut s’interroger sur la pertinence de doter ces ménages d’un nouvel ordinateur, au regard de l’impact budgétaire. Mais surtout, plus de la moitié des ménages n’ont pas d’abonnement à Internet. On peut alors s’interroger sur l’efficacité que peut tirer un lycéen d’un ordinateur privé d’accès à Internet. Il aurait été plus judicieux de définir un dispositif ciblé sur les réels besoins, et concourant à une véritable égalité des chances.

En définitive, il apparaît que l’exécutif régional a confondu vitesse et précipitation en concevant un dispositif dont les insuffisances risquent de porter atteinte à l’objectif affiché. »


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