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Conférence sur les perspectives économiques dans l’océan Indien au Sénat
24 février 2017
Dans le cadre de la Conférence économique « Quelles mutations et perspectives pour les économies des territoires français de l’océan Indien ? » organisée hier au Sénat par la Délégation sénatoriale à l’outre-mer, Gélita Hoarau a présidé la table ronde n°1 « Les économies réunionnaise et mahoraise : des identités contrastées, aux fortes spécificités ». Dans son intervention, la sénatrice a demandé que la France reprenne la proposition de Paul Vergès, une résolution pour une politique énergétique s’inscrivant dans le co-développement de La Réunion et de ses voisins.
Monsieur le Président du Sénat,
Monsieur le Président de la Délégation à l’outre-mer,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires et les élus,
Monsieur l’Ambassadeur délégué à la coopération régionale dans l’océan Indien,
Monsieur le Directeur général des outre-mer,
Monsieur le président de la Fédération des entreprises d’outre-mer,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Je salue l’initiative de la Délégation à l’Outre-mer et je souhaite aller droit au but car selon une expression de l’INSEE qui date déjà de 2013 : La Réunion est un « Département, socialement hors norme ».
Le taux de chômage demeure à un niveau extrêmement élevé, il est trois fois supérieur à la moyenne de la France hexagonale. Plus de la moitié des jeunes qui ont quitté l’école sont privés d’emploi. C’est une force de travail d’une richesse exceptionnelle qui ne peut s’exprimer. Cela génère donc d’importantes frustrations de la part d’une population qui se sent exclue de la société.
Conséquence de ce chômage, plus de 40 % des Réunionnais vivent en dessous du seuil de pauvreté de l’Hexagone.
Dernier indice alarmant : le taux d’illettrisme. Il reste plus de trois fois supérieur à celui de l’Hexagone. En ma qualité d’enseignante, vous comprendrez combien je déplore cette situation, car l’illettrisme est une des principales sources d’exclusion !
Le monde change. La Réunion se dirige vers le million d’habitants et se situe au cœur d’une région marquée par une démographie très dynamique. En 2050, Madagascar située à 800 kilomètres de chez nous comptera plus de 40 millions d’habitants. Pour d’autres pays dans le voisinage de La Réunion, l’ONU prévoit pour la même échéance 65 millions d’habitants au Mozambique, 137 millions en Tanzanie.
Cette croissance démographique aura lieu alors que les effets du changement climatique continueront à s’amplifier. Cela se traduira notamment par la montée du niveau de la mer qui conduira des millions de personnes à chercher un autre lieu de vie. La sécheresse fait déjà des ravages, en particulier à Madagascar. À Mayotte, le manque d’eau perturbe considérablement la vie de ce département. Le changement climatique va donc peser sur le développement économique des décennies à venir. La Réunion sera elle aussi concernée.
En conséquence, nous devons avoir le courage de dire qu’il nous faut un nouveau cadre normatif pour traiter tous les problèmes globalement, en particulier ceux de l’économie.
71 ans après l’abolition du statut colonial et sa transformation en département français, La Réunion est à la croisée des chemins.
La suppression cette année des quotas sucriers suscite une grande inquiétude. Dans la compétition mondiale, La Réunion n’est pas de taille à résister à l’Europe ou l’Amérique latine. La survie de la filière canne-sucre et de ses 18.000 emplois dépend donc actuellement d’une part d’une aide d’État visant à réduire le déficit de compétitivité de ce secteur. Et d’autre part par l’exclusion des sucres spéciaux des accords commerciaux entre l’Union européenne et les pays tiers. Autant de protections bien fragiles face à la demande constante d’abattre les barrières tarifaires.
De plus, l’Union européenne négocie un Accord de partenariat économique avec le groupe des pays d’Afrique australe et orientale, les voisins de La Réunion. Ce sont les produits d’un ensemble économique de plus de 600 millions d’habitants qui pourront entrer sans taxe dans le marché européen donc à La Réunion. Nombre de ces marchandises concurrencent directement la production réunionnaise. L’histoire nous enseigne que les articles 299-2 puis 349 du Traité européen, et donc notre statut de RUP n’ont pas empêché que l’abolition des quotas sucriers s’appliquent à notre île.
L’intégration économique de La Réunion dans son environnement régional va déterminer l’avenir de sa société. Si elle se faisait au détriment de nos intérêts, elle pourrait faire de notre île un département encore plus « socialement hors norme ».
C’est pourquoi je considère qu’il est important qu’un moyen soit trouvé pour que les Réunionnais puissent être directement associés à ces négociations. Mesdames, messieurs, chers collègues, regardons la réalité en face et n’hésitons pas à changer de logiciel. Les Réunionnais appellent à la responsabilité.
En son temps, le Sénateur Paul Vergès avait déposé une proposition de résolution le 3 juin 2014, relative à une nouvelle politique énergétique et à un co-developpement durable et solidaire dans l’Océan Indien. Cela aurait permis de réaliser une initiative concrète, et significative à la veille du Sommet de Paris en 2015. La France peut reprendre ce projet qui a été salué par le Secrétaire général de la Commission de l’océan Indien.
La Réunion dispose d’importants atouts pour relever les défis d’aujourd’hui et demain que sont la transition démographique, la fracture sociale, la révolution technologique, le changement climatique et la mondialisation des échanges économiques.
Ces défis ont été inlassablement mis en exergue par Paul Verges, à qui j’ai le grand honneur de succéder au Sénat et dont je tiens, en cet instant, à honorer la mémoire, dont le charisme visionnaire a longtemps présidé aux destinées de notre île. Son analyse nous aurait été précieuse aujourd’hui.
Je vous remercie de votre attention.
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