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Intervention de Gélita Hoarau au Sénat
19 mai 2010
Lors d’une séance publique au Sénat hier, la Sénatrice Gélita Hoarau est intervenue sur le problème de l’agriculture et de la pêche à La Réunion, demandant la modernisation de la loi concernant ces deux secteurs pour réduire la dépendance de La Réunion vis-à-vis de l’extérieur. Voici le texte de son intervention, avec des inter-titres de ’Témoignages’.
« Pendant plus de deux siècles, la monoculture de la canne à sucre a dominé l’agriculture réunionnaise. Cette culture a forgé l’histoire, l’aménagement du territoire et les rapports sociaux de cette île.
Les crises successives ayant frappé le marché du sucre ont amené les responsables à s’orienter vers la diversification. Celle-ci s’est appuyée sur la persistance de la culture de la canne qui assurait aux agriculteurs, dans le cadre du marché sucrier européen, des revenus garantis leur permettant de consacrer une partie de leur surface agricole à d’autres spéculations.
Aujourd’hui, 72% de la consommation locale de fruits et légumes frais sont assurés par la production locale. Les filières agricoles, autres que celle de la canne, tendent à s’organiser, à se moderniser.
Cependant, tout le monde considère qu’il est encore possible et nécessaire de réduire la dépendance de La Réunion vis-à-vis de l’extérieur aussi bien en fruits et légumes que pour la viande (bovine, porcine…). Ceci implique que l’effort de diversification doit être impérativement poursuivi. Et ce, d’autant que les crises que nous avons connues et que nous connaîtrons aussi bien sur les plans économique, énergétique, climatique qu’alimentaire imposent aux Réunionnais d’aller le plus vite et le plus loin possible vers l’objectif de l’autosuffisance alimentaire.
« La canne à sucre reste le pivot »
Toutefois, la diversification agricole ne doit pas se faire au détriment de la canne à sucre qui reste le pivot des unités agricoles. Outre le caractère patrimonial que revêt la filière canne sucre à La Réunion, elle constitue un savoir-faire mondialement reconnu, exporté à travers le monde tant pour la culture de la canne que pour l’industrie sucrière. Sa multifonctionnalité est établie dans le domaine environnemental également avec, notamment, l’utilisation de la bagasse qui fournit plus de 10% de l’électricité de l’île. Plus que jamais, les agriculteurs qui acceptent de s’orienter vers la diversification doivent s’appuyer sur l’assurance d’un revenu garanti que seule la canne leur procure actuellement, dans le cadre de l’OCM Sucre.
Ce marché communautaire du sucre, même s’il a vu le prix de cette denrée baisser de 36% sous la pression de l’OMC, garantit aux planteurs de cannes une compensation assurée par l’Etat français, de manière à ce que leurs revenus ne subissent aucune perte. L’autorisation de compensation a été accordée par l’Union Européenne au titre de l’article 299.2 du Traité d’Amsterdam, devenu l’article 349 du Traité de Lisbonne. L’OCM Sucre est ainsi un outil de lutte contre les aléas économiques et une assurance de revenus décents pour les agriculteurs : deux ambitions de votre projet de loi.
Cependant, la fin de cette organisation du marché du sucre en 2013 crée une grande inquiétude non seulement chez les planteurs de cannes mais aussi chez tous les agriculteurs à La Réunion et dans les Antilles.
Où sont les assurances ?
L’avenir de l’agriculture dans les DOM est subordonné à une série de questions dont le texte qui nous est soumis n’y répond malheureusement pas.
L’Europe va-t-elle continuer à céder devant la pression de l’OMC pour baisser le prix du sucre ?
Si oui, l’Union Européenne pourra-t-elle continuer à autoriser les compensations ?
Enfin, dans ce cas, le gouvernement français est-il prêt à maintenir son aide aux planteurs de cannes pour que leurs revenus leur permettent d’accentuer la diversification, pour répondre aux besoins alimentaires de La Réunion de 800.000 habitants aujourd’hui et d’un million demain.
Nos agriculteurs attendent des assurances dans ce sens, surtout que le projet d’accord de libre échange entre l’Union Européenne et les pays andins est en cours de signature actuellement à Madrid ; accord qui, selon le Président de la République lui-même, est « susceptible de remettre en cause l’ensemble de l’effort communautaire en faveur des RUP ».
Une ambition pour la filière pêche
La seconde partie du discours de la sénatrice de La Réunion a porté sur la filière pêche. Des milliers d’emplois sont possibles à condition de se donner les moyens de cette ambition en reconnaissant pleinement nos spécificités.
« Concernant le titre IV du projet de loi. Nous ne pouvons que saluer la volonté de structurer les activités liées à la pêche. Il en est de même pour la création du Comité de liaison technique et scientifique. S’agissant de la composition de ce comité dont un décret en précisera les membres, nous espérons que l’Outre-mer pourra avoir un représentant par bassin maritime, car grâce à ses territoires, la France possède une des plus grandes superficies maritimes.
Toutefois, ces mesures n’ont pas l’envergure à encourager et soutenir durablement cette filière à fort potentiel en termes d’emplois, de capacité de pêche et d’exportation, à La Réunion.
A titre d’exemple, en 2008, la pêche locale a débarqué 11.000 tonnes, contre 8.200 tonnes en 2000, soit une augmentation de 30%. Plus de 70% de la production locale sont écoulées vers l’Europe et l’Asie, faisant de la pêche le deuxième poste d’exportations, après la canne à sucre. Ces chiffres dénotent le dynamisme de la filière.
Ils ne doivent, cependant, pas masquer les handicaps de ce secteur. La double appartenance de La Réunion, à l’aire géographique de l’océan Indien et au contexte juridique de l’Union Européenne, soulève des contradictions entravant le développement de ce secteur.
En effet, les directives européennes règlementant nos zones de pêche sont prises en fonction de la situation de surpêche des mers des pays européens continentaux où les ressources halieutiques sont menacées. A La Réunion, la situation est différente : les ressources abondantes et l’immensité du territoire maritime exploitable depuis l’île (2,8 millions de km2 soit 10 fois la ZEE métropolitaine) appellent à des adaptations des règlements communautaires, rendues possibles grâce à l’article 349 du Traité de Lisbonne.
De plus, l’ouverture, par les Accords de partenariat économique, des marchés communautaires aux produits compétitifs des pays ACP de la zone Sud-Ouest océan Indien fragilisera les entreprises réunionnaises qui doivent déjà faire face aux contraintes d’un marché local exigu et aux frais inhérents à l’éloignement pour les exportations et les importations, notamment d’intrants.
Enfin, alors que l’Union Européenne affiche pour les Régions ultrapériphériques une grande politique de coopération régionale, certains États européens concluent des accords bilatéraux avec les pays de la zone océan Indien sans passer par La Réunion qui bénéficie d’un port de pêche “industrielle” moderne et performant.
Aujourd’hui, la pêche à La Réunion représente environ 1.000 emplois, génère 67,2 millions d’euros. C’est peu au regard de ses potentialités.
M. le Ministre, la filière pêche peut être porteuse d’emplois et créatrice de valeur à La Réunion. Encore faut-il se donner les moyens de cette ambition, c’est-à-dire prendre en compte ses spécificités pour mettre en place une réelle politique de pêche dans l’Outre-mer. »
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