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Cas de saturnisme au Port
6 janvier 2011, par
Ni fait-divers, ni conséquence de flux migratoires mal maîtrisés, l’apparition du saturnisme au Port n’est que l’un des symptômes d’un mal bien plus profond. Celui de la politique de l’État français envers Mayotte... et sa population.
On a pu entendre à plusieurs reprises que la population qui réside dans le lieu-dit Triangle de l’Oasis, au Port, où 11 cas de saturnisme infantile ont été décelés, se composait d’individus en « situation irrégulière ». Certains ont même parlé de « clandestins ». La formule est d’une utilité certaine pour ceux qui voudraient se défausser de leurs responsabilités. Elle permet, en outre, de jeter un voile de suspicion sur les habitants du quartier, et de laisser entendre que ce sont finalement ces derniers et leur mode de vie qui sont à l’origine de la grave situation sanitaire révélée hier par le premier magistrat du Port.
Pourtant, il suffit de se rendre sur les lieux pour constater que la plupart de ces derniers ne sont nullement en infraction aux lois qui régissent l’entrée et le séjour sur le territoire de la République. Pour la bonne raison qu’originaires de Mayotte, ils sont de nationalité française… et cela, par la volonté expresse de l’État français lui-même.
De la violation du droit international…
Rappel historique : en 1975, à l’issue d’un référendum tenu le 22 décembre 1974, la colonie française des Comores, qui regroupe les îles de Maore (Mayotte), Mwali (Mohéli), Nzwani (Anjouan), Ngazidja (Grande Comore), doit accéder à l’indépendance. En vertu du principe dit « d’intangibilité des frontières héritées de la colonisation », le nouvel État aurait dû incorporer les quatre îles jusque-là sous domination française. Au terme d’un scrutin entaché de fraude, le refus de l’indépendance l’avait emporté à Mayotte. Usant d’un artifice constitutionnel, la France prit argument de ce résultat partiel pour détacher l’île de la jeune République islamique des Comores.
Depuis, les gouvernements français successifs n’ont pas plus souscrit à leurs obligations républicaines qu’ils n’ont respecté la règle internationale.
… à l’égalité refusée
S’ils disposent de la nationalité française au sein d’une collectivité territoriale à statut dérogatoire, les Mahorais n’ont pas bénéficié des mêmes droits que les autres citoyens de la République. Propulsée dans la société de consommation, la population ne bénéficie pas, en revanche, des droits sociaux tels que le RMI, la CAF, le SMIC accessibles aux autres citoyens français. Conséquence : la pauvreté ronge la société mahoraise, frappée de plein fouet par les fléaux de la vie chère et d’un chômage omniprésent. Le processus de départementalisation en cours risque de ne guère apporter de changement substantiel : obsédé par la réduction des dépenses publiques dans le domaine social, le gouvernement n’est guère pressé de mettre en œuvre les mesures de rattrapage promises. Une situation de désastre social qui pousse les Mahorais hors de leur pays, à la recherche d’un avenir ou, tout simplement, de leurs droits.
L’État est responsable
La double injustice dont héritent les habitants de Mayotte — l’atteinte continue au droit international depuis 1975 et l’inégalité de traitement au sein de la République — semble les poursuivre au-delà de leur île. Dès leur arrivée à La Réunion, les Mahorais sont considérés comme des citoyens de seconde zone par les pouvoirs publics . Une discrimination qui s’ajoute aux conséquences désastreuses du désengagement de l’État à La Réunion, particulièrement criantes dans le secteur du logement social. La commune du Port fait en la matière preuve d’un volontarisme reconnu à l’échelle de l’île : le logement social constitue ainsi plus de 70% du parc immobilier portois. Une attitude qui tranche avec celle de l’État, titulaire de la compétence, qui est franchement démissionnaire. Cette incurie et ce refus de responsabilité sont à l’origine d’un déficit que les élus ne peuvent combler entièrement avec les ressources dont ils disposent. Les victimes sont les plus faibles, les plus pauvres et les derniers venus, relégués vers d’insalubres logements de fortune... comme ce bidonville du triangle de l’Oasis, où se retrouvent les Mahorais, Français de papier aux yeux des autorités. Comment n’y aurait-il pas, au bout de cette chaîne d’illégalité internationale, de manquements aux principes de l’égalité républicaine et de l’incurie des pouvoirs publics, des catastrophes comme hier, des incendies, et aujourd’hui, l’apparition de maladies telles que le saturnisme au sein de l’habitat précaire ? L’émotion et les préjugés que ne manqueront pas de soulever la découverte des cas de saturnisme dans ce quartier pauvre ne doivent pas masquer la responsabilité principale : celle de l’État, qui abandonne les Réunionnais de toutes origines.
Geoffroy Géraud-Legros
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Messages
6 janvier 2011, 21:04, par nicolas de launay de la perriere
il est urgent pour ses populations déposent plainte contre l’Etat et les collectivités ou établissements assimilés, qui n’ont pas assumés leurs fonctions
7 janvier 2011, 10:20, par Ahmed
Les collectivités voyez-vous ? Je ne vois pas en quoi les collectivités sont responsables du référendum d’autodétermination dans le TOM des Comores en 1974, je ne crois pas que cela soit les collectivités qui aient décidé de faire un comptage séparé des votes île par île alors que le TOM des Comores était une seule entité, je ne pense pas que les collectivités aient imposé la tenue d’un nouveau référendum à Mayotte qui a donné 99% de oui à la sécession de l’État comorien, enfin, les collectivités ne sont pour rien dans la création d’un département de Mayotte avec des citoyens qui n’ont pas les mêmes droits que les citoyens des autres départements. Alors pourquoi viser les collectivités car c’est un gouvernement à Paris, et donc l’Etat français, qui est à l’origine de tout le problème. J’attends donc une brillante démonstration expliquant que les collectivités ont une responsabilité dans la sécession de Mayotte.
8 janvier 2011, 02:30, par nicolas de launay de la perriere
la responsabilité à laquelle je fais référence, ou plutôt les responsabilités, sont celles relatives au mal logement, à la présence de dépôt sauvage, au je m’en foutisme des élus et des administratifs sur les questions d’ordre sanitaires..bref, à tout ce qui concourt au maintien des bidonvilles, des logements insalubres..
que ceux qui sont concernés soit comoriens, mahorais, réunionnais, zoreils ou que sais je encore.. ce sont des familles, des femmes, des hommes, des enfants, avant tout.
6 janvier 2011, 23:01, par Caribambelle
La présence du plomb qui a provoqué ces cas de saturnisme résulterait d’un ancien dépôt sauvage. A un certain niveau, ne faudrait-il pas aussi reconnaitre la responsabilité du citoyen ?