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L’indépendance de la Kanaky-Nouvelle Calédonie encore plus proche
Scènes de joie des indépendantistes après l’annonce du résultat du référendum d’autodétermination
/ 5 octobre 2020
Hier soir dans les rues de Nouméa, l’après-scrutin a été dominé par un déferlement de drapeaux et de cortèges indépendantistes. Pourtant, le « oui » à l’indépendance n’a pas été majoritaire. Mais il n’a jamais été aussi fort, avec près de 47 % des suffrages. De plus, ce résultat a été obtenu à la suite d’un scrutin marqué par un fort taux de participation : 85,6 %. Cela donne une grande légitimité à la progression historique de la cause du retour de ce territoire à son indépendance confisquée depuis plus d’un siècle par la France.
Hier soir dans les rues de Nouméa, l’après-scrutin a été dominé par un déferlement de drapeaux et de cortèges indépendantistes. Pourtant, le « oui » à l’indépendance n’a pas été majoritaire. Mais il n’a jamais été aussi fort, avec près de 47 % des suffrages. De plus, ce résultat a été obtenu à la suite d’un scrutin marqué par un fort taux de participation : 85,6 %. Cela donne une grande légitimité à la progression historique de la cause du retour de ce territoire à son indépendance confisquée depuis plus d’un siècle par la France.
Hier en Kanaky-Nouvelle Calédonie s’est tenu le second référendum d’autodétermination prévu dans le cadre des Accords de Nouméa. Ce scrutin a été marqué comme le précédent par une très forte participation. Le record de 2018, 81 % a été battu, avec plus de 85,6 % des citoyens calédoniens qui ont glissé hier un bulletin dans les urnes.
Le vote de 2018 avait déjà vu le « oui » réalisé un score au-dessus de toutes les prévisions : 43,3 %. Deux ans plus tard, la participation en hausse a profité au « oui » : 46,6 %. L’écart s’est réduit de 8.000 voix. Il est encore possible d’organiser un troisième référendum sur le retour de ce territoire à la pleine souveraineté d’ici 2022. L’évolution laisse entrevoir une dynamique favorable à l’indépendance. C’est d’ailleurs ce que soulignent les indépendantistes, dont la cause sort renforcée par le résultat d’hier.
La France doit rester neutre
Dans ce scrutin, l’attitude de l’État français a été attentivement observée. Le FLNKS fut obligé d’intervenir pour rappeler la France à ses engagements. Rappelons qu’à Paris, le président français est partisan de la création d’un axe indo-pacifique pour contrer l’émergence de la Chine en tant que première puissance économique mondiale. Cette création française s’appuie sur la rivalité entre l’Inde et son voisin chinois, ainsi que sur des territoires allant de la Polynésie aux TAAF où la souveraineté française est contestée partout, à l’exception de La Réunion. D’après le président français, la Kanaky-Nouvelle Calédonie fait partie de ce plan. Si Paris ne contrôlait plus la diplomatie et l’armée de ce territoire, ce serait un point d’appui en moins pour une France qui se rêve encore comme une grande puissance, la 2e puissance maritime mondiale paraît-il, sur la base des confettis de son vieil empire colonial.
Le « oui » progresse partout
Partout en Kanaky-Nouvelle Calédonie, le « oui » progresse. Dans la Province Nord et dans les îles Loyauté, les deux provinces peuplées majoritairement de Kanak, il n’est pas rare que le « oui » dépasse les 80 %. Dans les bastions de la présence française, le « oui » a également progressé. A Nouméa, il est majoritaire dans 6 bureaux sur 54, et atteint un score de plus de 23 %, soit 4 points de plus qu’il y a deux ans.
Un tel résultat traduit une prise de conscience. Sur les 180.000 citoyens calédoniens composant le corps électoral spécifique à ce genre de scrutin, les Kanak ne sont pas majoritaires. Toute personne résidant dans le pays depuis 1994 peut voter, même si elle ne fait pas partie du peuple premier.
Il est donc évident que la cause de l’indépendance progresse chez les citoyens calédoniens d’origine européenne. Cela signifie qu’ils ont intégré le fait que l’indépendance n’est plus un projet mais déjà une réalité, avec une citoyenneté calédonienne qui se transformera en nationalité.
Dans ces conditions, la cause de l’indépendance bénéficie d’une dynamique qui permet d’être optimiste quant au résultat du troisième référendum qui sera organisé.
M.M.