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La lutte contre la vie chère

12 avril 2012

À La Réunion la vie chère est systémique et cyclique, si l’on ne traite pas le problème de fond, le nombre de Réunionnais vivant sous le seuil de pauvreté devrait augmenter avec la crise économique et sociale à La Réunion et en France. Comment vivre avec des revenus plus faibles qu’en France si les prix sont nettement plus élevés qu’en France ?

L’engrenage des prix

Le niveau des prix est plus élevé à La Réunion qu’en France, personne ne le conteste. Et ces prix augmentent plus vite que les revenus. Cette injustice est une des raisons des émeutes qui se sont déroulées dans plus de la moitié des communes à La Réunion fin février.
Dans l’alimentation, 3,2% d’augmentation entre février 2011 et février 2012, c’est la hausse des prix observée d’après l’indice des prix à la consommation publié par l’IINSEE, c’est plus que la hausse du SMIC, des retraites et des minima sociaux. Or, la majorité des Réunionnais vivent avec des revenus dont l’augmentation est décidée par l’État en fonction de la situation en France, pas à La Réunion.
Concernant les carburants, dans son rapport publié en juin 2009, l’Autorité de la concurrence constatait que le prix hors-taxe à La Réunion est bien plus élevé qu’en France. Selon ce rapport, l’écart des prix hors taxes des carburants avec la métropole est en moyenne de 40 centimes par litre. En moyenne, le prix hors taxe du Gazole est 18% plus cher qu’en France et le Super, 27% plus cher. Les mouvements contre la vie chère du début de l’année ont rappelé que ces prix restent toujours excessifs.
La cherté de la vie a conduit l’État à verser à ses agents des suppléments de revenus par rapport à ceux de France. La surrémunération de 53% sert à compenser l’atteinte au pouvoir d’achat causé par la vie chère. Mais l’État n’ pas pour autant augmenter le SMIC et les minima sociaux.
Dans l’urgence, le PCR a proposé une prime de vie chère de 200 euros pour tous les plus démunis. Mais cette mesure de justice sociale n’a pas été encore prise en compte par le gouvernement.

Quelques données de la crise

- L’État reconnaît que les prix sont 53% plus élevés qu’en France.

- Pâtes et riz 66% plus chers, conserves 50% plus chères, café-thé-sucre 66% plus chers (Autorité de la concurrence)

Entre 50 et 70% de marge pour les grossistes et détaillants, estime l’Autorité de la concurrence.

Prix HT du carburant 40 centimes plus cher qu’en France selon l’Autorité de la concurrence.

- Le SMIC, les minima sociaux et les retraites sont les mêmes qu’en France.

La moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

- La Région et le Département dépensent plus de 50 millions d’euros pour subventionner une baisse des prix.

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