Libérer la parole des victimes d’inceste

#Metooinceste974 : une page Facebook pour les victimes d’inceste à La Réunion

13 février 2021

Créée le 29 janvier, la page Facebook Metooinceste974 donne la parole aux victimes d’inceste à La Réunion. Elle a été lancée par le Collectif Eliana qui regroupe 22 associations réunionnaises pour ’défendre les droits et intérêts de l’enfant victime’.

Les objectifs sont de signaler, dénoncer des faits et déposer plainte si besoin ; informer et sensibiliser la population ; responsabiliser les parents sur les fléaux de notre société (alcool, drogue, violences) ; et se mettre en réseau, afin de développer les contacts pour plus d’efficacité. "C’est unir nos voix face au silence" a écrit le collectif ELIANA.

Une fois par mois, le collectif se réunit "pour travailler sur des affaires et prendre des décisions collégiales concernant des actions à mener". A La Réunion, 4000 enfants seraient victimes de violences sexuelles au sein de la cellule familiale, a assure le collectif Eliana devant les caméras de Réunionla1ère.

Selon les chiffres, un Français sur dix serait, ou a été, victime d’inceste. Il y aurait entre deux et trois enfants par classe victimes d’inceste. Ce chiffre serait bien plus élevé à La Réunion, selon les organisations. Raisons pour lesquelles, la page Facebook Metooinceste974 vise à "lever le tabou de l’inceste à La Réunion est une première étape pour que cette violence cesse".

D’ailleurs, le hashtag #MeTooInceste a émergé sur les réseaux sociaux en janvier dernier. Des milliers de témoignages de victimes ont alors été publiés sur les réseaux sociaux. Cette libération de la parole sur l’inceste intervient en réaction au livre de Camille Kouchner, "La Familia Grande".

Cette dernière raconte comment son frère jumeau a été violé dès l’âge de 13 ans, par leur beau-père, le politologue Olivier Duhamel. Des actes connus de tous, mais tus durant de longues années au sein de la famille.

A La Réunion, le collectif Eliana souhaite que l’inceste "soit considéré comme un crime". Le collectif dénonce aujourd’hui "des décisions de justice incomprises et trop clémentes". Le collectif demande une plus grande sévérité dans les condamnations.

Le collectif porte le nom de la petite fille, Eliana, de Saint-André. Âgée de 2 ans, Eliana est morte en 2018 sous les coups de son beau-père. La fillette aurait dû faire l’objet d’un placement deux semaines avant son décès, tout comme son petit frère âgé de 8 mois. Pour le collectif, "Elianna est le symbole d’un système de protection de l’enfance qui dysfonctionne, qui est défaillant et dépassé à La Réunion".


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