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Que feront les députés de La Réunion ?

Demain le vote

lundi 15 septembre 2014, par Manuel Marchal


Demain, le gouvernement va demander la confiance aux députés. Son orientation est le social-libéralisme, c’est l’opposé du programme plébiscité à 71% par les Réunionnais au second tour de la présidentielle de 2012. Que vont faire les 7 députés ?


Le 16 septembre, les députés devront donner leur position sur la politique du gouvernement.

En 2012, l’objectif du gouvernement était de faire repasser le déficit public en dessous de la barre de 3% du PIB. C’est pourquoi le budget 2013 était annoncé par avance comme un budget d’austérité.

Il prévoyait 20 milliards d’euros de hausse d’impôt et 10 milliards de diminution des dépenses de l’Etat. Les gels du point d’indice des fonctionnaires et du montant des subventions aux collectivités étaient au programme.

Cette orientation faisait déjà débat. La réponse du gouvernement et de ses représentants à La Réunion était la suivante. Il fallait gérer l’héritage laissé par Sarkozy, les deux premières années, sous-entendu 2012 et 2013, allaient être difficiles. Une fois passé ce cap allait venir le temps de la redistribution équitable des fruits de la croissance.

En 2012, les députés de La Réunion n’ont pas voté contre ce budget.

Déjà deux années d’austérité

L’année suivante, le projet de budget 2014 était loin de correspondre aux annonces de l’année précédente. Le budget 2013 n’avait pas atteint son but car Paris est allé demander à l’Union européenne de reporter à 2014 puis à 2015 la date à laquelle le déficit public sera en dessous de 3% du PIB.

Le budget 2014 allait donc encore plus loin dans les restrictions, il prévoyait une baisse de 15 milliards des dépenses de l’Etat. Cela ciblait directement les Réunionnais. En effet, en 2009, la population avait arraché deux avancées : le RSTA et la prime COSPAR. Le RSTA était une prime de 100 euros versée directement par l’Etat aux travailleurs ayant un salaire en dessous de 1,4 SMIC. La prime COSPAR était un bonus de 50 euros versé par le patron aux salariés. L’Etat soutenait ce dispositif en prenant à son compte les cotisations sociales de ce bonus.

Dans le budget 2014, l’Etat ne maintenait pas son soutien ni au RSTA ni au bonus COSPAR, ce qui se traduit par une perte du salaire mensuel de 150 euros pour des travailleurs, soit 1800 euros en un an. Aucun gouvernement n’avait pris une telle sanction contre des salariés réunionnais.

Quant aux collectivités, elles subissaient une baisse de 1,5 milliard d’euros des subventions de l’Etat.

Au moment décisif, Huguette Bello, Ericka Bareigts, Jean-Claude Fruteau, Patrick Lebreton, Monique Orphé et Jean-Jacques Vlody n’ont pas voté contre ces budgets catastrophiques.

De nouvelles ponctions

Au début de l’année, le président de la République a lancé le Pacte de responsabilité. Il vise à faire 50 milliards d’euros d’économies sur trois ans, et dans le même temps donne 40 milliards aux entreprises sans contrepartie. C’est le virage vers le social-libéralisme. Il sera confirmé les 25 et 26 septembre quand le président de la République a accepté la démission du gouvernement, puis a confié à quasiment la même équipe la responsabilité de l’application de cette politique.

Le tournant, ce sont les masques qui tombent. La culpabilisation des chômeurs, les applaudissements du MEDEF, la remise en cause des 35 heures et le soutien à la suppression du tram-train, c’est l’opposé du programme pour lequel les Réunionnais ont voté à 71%

Et c’est là que le ministre des Finances, puis le Premier ministre, affirment que le déficit public repassera éventuellement sous la barre des 3% du PIB en 2017 soit å la fin du mandat de François Hollande. Le problème justifiant la politique d’austérité ne sera donc pas réglé d’ici la prochaine présidentielle.

Demain, un gouvernement va demander la confiance aux députés. Son programme a été détaillé jeudi dernier par Manuel Valls au sortir d’une réunion avec tous les ministres.

Les députés soutiendront-ils encore ce gouvernement tant décrié ?


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Messages

  • Pas difficile.
    Les 5 SRC (socialistes) voteront la confiance, ce sont les bons soldats du groupe PS.
    Th Robert et Mme Bello s’abstiendront ou peut-être contre pour Mme Bello

  • L’assemblée nationale se trouve devant un choix difficile accordé ou ne pas accorder la confiance au gouvernement, mais au delà des certitudes ou incertitudes, est-ce que la voie de la raison va l’emporter ?


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