Près de 8.000 Réunionnais reçus au premier tour

Quel avenir pour les nouveaux bacheliers à La Réunion ?

5 juillet 2014

Pendant que les projecteurs sont braqués sur la Coupe du monde de football, la réalité est là. Dernier exemple : hier, près de 8000 Réunionnais ont eu leur bac et 2000 peuvent encore l’avoir la semaine prochaine. Que deviendront ces jeunes, ceux qui vont avoir un autre diplôme et ceux qui quitteront l’école sans qualification ? C’est une question essentielle car avec le système actuel, une grande partie d’entre eux seront les pauvres de demain.

Après les épreuves du bac, le plus dur commence. (photo Toniox)

Dans les journaux, à la télévision et à la radio, tout se focalise sur la Coupe du monde. Le jour d’un match d’une équipe française, des journaux à La Réunion consacrent des pages entières à un fait qui ne changera rien à la situation de notre île. Cela a pour effet de passer sous silence des questions essentielles.
Hier sont tombés les premiers résultats du bac. Près de 8.000 Réunionnais ont obtenu leur bac après le premier groupe d’épreuves. Environ 2.000 auront une seconde chance la semaine prochaine. D’autres jeunes seront reçus cette année à un CAP ou un BEP, et d’autres devront quitter l’école sans aucun diplôme. Tous postuleront maintenant ou dans quelques années à un emploi. Quel sera leur avenir ?

BUMIDOM, exil, chômage ou précarité ?

Dans le système actuel, les jeunes sortis de l’école sont au chômage pour la moitié d’entre eux. C’est la conséquence d’une politique parisienne qui n’a pas œuvré pour le développement de La Réunion. à la place, Paris a organisé le départ massif de la jeunesse réunionnaise avec le BUMIDOM. La résistance du PCR a permis à notre île d’éviter la catastrophe démographique.
Dans les années qui viennent, ces jeunes vont être à la recherche de leur premier emploi. Seront-ils eux aussi contraints au chômage qui condamne à la pauvreté ?
Face à la crise, les gouvernements n’ont pas mis en place des mesures adaptées. Si on se limite aux bacheliers, ils seront proches de 10.000 nouveaux cette année. En termes de dispositif spécifique, le gouvernement propose des emplois d’avenir en nombre insuffisant, 5000 postes financés l’an dernier, et qui n’offrent pas de garantie d’insertion professionnelle. C’est même un contrat précaire qui peut être remis en cause au bout d’un an. En France, le taux de chômage des jeunes est bien loin de 50%, or ce sont des mesures pensées en fonction de la situation de ce pays qui sont appliquées à La Réunion.

La jeunesse au centre du co-développement

L’avenir de ces jeunes doit être une priorité et des propositions existent pour qu’ils puissent avoir un travail à La Réunion ou dans un pays environnant, ce qui leur donne la possibilité de rentrer souvent au pays. C’est par exemple le cas du co-développement, où les jeunes de La Réunion sont les acteurs de transferts de technologie entre La Réunion et les pays voisins dans l’énergie et l’agriculture notamment. C’est maintenant qu’il est possible d’agir dans ce sens. Quand Madagascar deviendra un pays émergent de 30 millions d’habitants, il sera trop tard.
Continuer avec le schéma actuel, c’est pérenniser le gaspillage d’une grande partie des intelligences et des moyens consacrés à la formation des jeunes générations, alors que la jeunesse est le principal atout d’un pays.

M.M.

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Messages

  • Tout d’abord , je présente mes félicitations aux nouveaux diplômés.Ces jeunes seront des acteurs éfficaces du développement de la Réunion à conditions qu’on les y aident, c’est de la responsabilité de la nation , du pays d’offrir des perspectives en terme de formation, d’emploi à ces jeunes, de ne pas les enfermer dans des carcans administratif qui brident toutes initiatives entre autre.

    Tous les jeunes doivent avoir une chance d’insertion dans notre société et bien entendu il faut que les moyens mises ou à mettre en place ciblent efficacement l’objectif à atteindre .


Témoignages - 80e année


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