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Route en mer : 250 créations nettes d’emploi pour la route la plus chère du monde
Où sont les milliers d’emplois promis par Didier Robert et le gouvernement ?
L’AFD, l’IEDOM et l’INSEE ont publié hier une étude sur l’impact du chantier de la route en mer sur l’économie réunionnaise. La réalité est bien loin des milliers d’emplois promis quand les fonds destinés à la construction du train ont été affectés au projet de construire la route la plus chère du monde. Cette dernière a créé à peine 1.000 emplois, et n’est responsable que de la création nette de 250 emplois. C’est une nouvelle illustration d’une décision catastrophique, car ce qui est investi dans la route en mer ne l’est pas ailleurs, ce qui accélère la crise du BTP.
L’AFD, l’IEDOM et l’INSEE ont publié hier une étude sur l’impact du chantier de la route en mer sur l’économie réunionnaise. La réalité est bien loin des milliers d’emplois promis quand les fonds destinés à la construction du train ont été affectés au projet de construire la route la plus chère du monde. Cette dernière a créé à peine 1.000 emplois, et n’est responsable que de la création nette de 250 emplois. C’est une nouvelle illustration d’une décision catastrophique, car ce qui est investi dans la route en mer ne l’est pas ailleurs, ce qui accélère la crise du BTP.
Sachant qu’un emploi direct produit 2 emplois indirects et induits, une des conclusions de l’étude présentée hier par l’Agence française de développement, l’IEDOM et l’INSEE permet d’arriver à la déduction suivante. Le chantier de la route en mer a créé 3.000 emplois directs, indirects ou induits, indique l’étude. En conséquence, le chantier de la route en mer a créé 1.000 emplois directs. C’est bien en dessous de la route des Tamarins construite sous la direction de Paul Vergès, et dont le montant des travaux était nettement inférieur à celui de la route en mer.
Où sont les emplois ?
Quant aux créations nettes d’emploi, le nombre est de 250. Ces chiffres sont très éloignés des milliers d’emplois promis par Didier Robert et le gouvernement quand la décision de détourner les crédits prévus pour le tram-train sur ce chantier a été prise. Et il ne va pas augmenter. Les milliers de Réunionnais qui passent sur la route du littoral ne peuvent que constater la dimension maritime du projet soutenu par Didier Robert et le gouvernement.
La main d’œuvre nécessaire est donc peu nombreuse et hautement spécialisée. Cela explique pourquoi les milliards prévus pour cette route en mer ne profitent que très peu aux Réunionnais.
Une autre donnée importante de l’étude est le poids du chantier de la route en mer dans l’économie. Il représentait le tiers de la croissance en 2014, et sa part ne va ensuite cesser de diminuer. Force est de constater que pendant ce temps, l’activité économique du BTP ne cesse de diminuer par ailleurs.
Un projet pour le prix de deux
Cette étude permet donc d’évaluer le résultat d’une décision politique. Les fonds obtenus par Paul Vergès étaient destinés à construire d’une part une nouvelle route du littoral, d’autre part un chemin de fer. Ce dernier projet avaient plusieurs caractéristiques originales. Le tiers des marchés de la reconstruction du train étaient destinés aux PME réunionnaises. De plus, une fois construit, le chemin de fer était en lui-même un gisement d’emplois, car il permettait de voir revenir des cheminots à La Réunion. Il aurait permis de diminuer la dépendance de La Réunion aux énergies fossiles et de fournir aux Réunionnais un moyen de transport rapide, écologique et pas cher.
En 2010, lors de la campagne des régionales, des responsables politiques prennent des décisions. Le Parti socialiste choisit de maintenir sa liste au second tour ce qui favorisait la victoire de l’UMP était derrière l’Alliance au premier tour. Huguette Bello a refusé de soutenir l’Alliance dont faisait partie le PCR, alors que le PCR lui avait permis d’être maire d’une commune de plus de 100.000 habitants. Sur le plan électoral, l’UMP est arrivée en tête au second tour dans la commune dirigée par Huguette Bello, et sur l’ensemble de l’île l’UMP a remporté une victoire inespérée à cause du maintien d’une liste de division par le Parti socialiste.
Poursuivre les combats de Paul Vergès
Au moment de son élection à la tête de la Région Réunion, Didier Robert ne faisait pas mystère de son intention de remettre en cause l’utilisation des milliards d’euros obtenus auprès de la France et de l’Europe par son prédécesseur Paul Vergès en 2007. Il a ainsi stoppé le chantier du tram-train et le projet de la nouvelle route du littoral. Puis il a négocié avec François Fillon le basculement des crédits prévus pour ces deux chantiers sur un seul, la route en mer.
6 ans après ces décisions politiques, le résultat est sans appel : le chômage n’a cessé de croître à La Réunion, et la route en mer est loin de tenir ses promesses en termes de création d’emploi. Il est donc grand temps d’arrêter cette dramatique fuite en avant. L’utilisation des fonds obtenus par Paul Vergès doit servir à des projets de développement durable, créateurs d’emploi. Continuer la bataille dans ce sens, c’est une manière de rendre hommage à notre camarade disparu.
M.M.