Quelle politique de la ville dans notre île ?

Toute La Réunion est un quartier prioritaire

4 mai 2016

En France, moins de 10 % de la population vit dans des quartiers lourdement touchés par le chômage et les inégalités. Ce qui est l’exception en France est la règle à La Réunion, où un travailleur sur trois est au chômage, et près d’une personne sur deux en dessous du seuil de pauvreté.

Les communes concernées par la notion de "quartier prioritaire" selon l’Observatoire national des politiques de la ville.

L’observatoire de la politique de la ville a publié ses chiffres : on compte 5,3 millions de Français vivant dans l’un des 1 436 quartiers dits prioritaires. A Amiens (Somme), dans le quartier Amiens-Nord, près d’un habitant sur trois est au chômage. Dans les quartiers prioritaires, les inégalités sont encore nombreuses.

Davantage précaires et moins diplômés, les habitants de ces quartiers cumulent les difficultés. On y trouve les populations les plus fragiles : des familles monoparentales, des jeunes, des étrangers… Tous se battent contre l’exclusion sociale.

Ce rapport indique que moins de 10 % des habitants de la France vivent dans des quartiers lourdement touchés par le chômage et les inégalités.

Ce qui est l’exception en France est la règle à La Réunion.

Ces données montrent une nouvelle fois l’ampleur de la crise à La Réunion. Notre île compte un taux de chômage de près de 30 %. La moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

La définition du quartier prioritaire selon l’observatoire de la politique de la ville nécessite un minimum de 1.000 habitants. Seules les petites communes ne figurent pas sur la carte présentée par l’Observatoire de la ville, du fait de cette contrainte.

Urgence de changer

À l’occasion du 70e anniversaire de l’abolition du statut colonial, le PCR a présenté un document « Pour un nouveau rassemblement pour une nouvelle politique ». Il a présenté une analyse des causes de cette situation. Pour le PCR, elle découle d’une application dévoyée de la loi d’égalité du 19 mars 1946. L’objectif du pouvoir était de préserver les intérêts des sociétés qui tiraient des bénéfices du statut colonial de La Réunion. Comme la loi du 19 mars 1946 prévoyait l’égalité des droits entre les citoyens de La Réunion et ceux de la France, alors s’est mis en place un système néocolonial où l’exploitation des travailleurs a été remplacée par les transferts publics concentrés sur une petite partie de la population au départ. Cela a amené la ruine de l’agriculture et l’absence de décollage de l’industrie au détriment des services alimentés par ces transferts publics. La conséquence a été le chômage massif, problème numéro un à La Réunion.

La géographie de la pauvreté recensée par l’Observatoire national de la politique de la ville rappelle une fois de plus l’urgence d’agir. Car à la différence de la France, La Réunion continue d’avoir une forte croissance démographique avec 20 % d’habitants de plus prévus pour les 20 prochaines années.

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