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L’Union africaine : un atout pour la COI
Retour sur le 37e Conseil des ministres de la Commission de l’océan Indien
vendredi 19 mai 2023, par
L’Union des Comores occupe actuellement la présidence de l’Union africaine. Les Seychelles président la Commission des îles de l’UA. C’est un contexte extrêmement favorable pour que l’Union africaine devienne un atout pour la Commission de l’océan Indien, qui a déjà le statut d’observateur au sein de la plus grande organisation d’intégration de notre continent. Ceci afin notamment de faire entendre nos spécificités et richesses liées à l’insalubrité, à une histoire partagée et à la Francophonie.
Ce 18 mai à Antananarivo sous la présidence de Madagascar, le Conseil des ministres de la Commission de l’océan Indien s’est déroulé dans un contexte inédit. En effet, pour la première fois depuis la création de l’union africaine, la présidence de l’organisation continentale est assurée par un État insulaire. Qui plus est, cet État est membre de la COI, il s’agit de l’Union des Comores.
Les Comores président l’Union africaine
Dans le même temps, un autre État de la Commission de l’océan Indien préside la Commission des îles de l’Union africaine : les Seychelles. Ceci peut permettre à la COI de mieux faire entendre sa voix et ses spécificités au sein de la plus grande organisation d’intégration régionale de notre continent.
1,4 milliard d’Africains aujourd’hui, 2,5 milliards demain
Rappelons que l’Union africaine est un ensemble ayant une population équivalente à celle de la Chine aujourd’hui, soit près de quatre fois celle de l’Union européenne. Les jeunes réunionnais d’aujourd’hui connaîtront une Union africaine peuplée de plus de 2,5 milliards d’habitants au sein d’un continent qui, souhaitons le, aura réussi à unir toutes les énergies de la région du monde la plus riche en ressources humaines et naturelles.
Faire entendre les spécificités de la COI dans l’Union africaine
L’Union des Comores compte d’ailleurs s’appuyer sur sa présidence pour faire entendre les spécificités des îles et notamment de la COI, organisation régionale francophone dont les membres partagent de nombreux aspects culturels et historiques au point de constituer une famille.
Plaidoyer des Comores pour valoriser les îles dans l’Union africaine
Au Conseil des ministres de la COI, Dhoihir Dhoulkamal, ministre comorien des Affaires étrangères, a d’ailleurs axé son discours sur un vibrant plaidoyer allant dans le sens de la nécessité de prendre en compte les spécificités des îles au plus haut niveau.
Il a donné rendez-vous le mois prochain aux Comores où se tiendra un important Forum continental. Il sera notamment question de l’économie bleue, un atout des îles qui enrichit l’Union africaine.
Les Comores comptent également accélérer la mise en œuvre de la Zone de libre échange continentale africaine. Tout ceci constitue "une opportunité pour la COI", à déclaré le chef de la délégation des Comores.
Soutien de La Réunion
Pour leur part, les Seychelles occupent la présidence de la commission spécialisée des îles à l’Union africaine. Ce sera aussi un moyen de faire entendre les spécificités et les atouts de notre organisation régionale.
Wilfrid Bertile a d’ailleurs fait part de la volonté de La Réunion à apporter son plein soutien aux démarches entreprises par les Seychelles au sein de cette commission. Ceci pourra se concrétiser par un appui en fonction des demandes pouvant être exprimées par les Seychelles.
La COI a la statut d’observateur dans l’Union africaine
Par ailleurs, la COI dispose d’un siège d’observateur à l’Union africaine. Les conditions de sa représentation restent à définir. Elles firent l’objet d’une décision rendue publique dans le relevé des conclusions du 37e Conseil des ministres de la COI tenu ce 17 mai à Antananarivo sous la présidence de Madagascar.
En effet, le Conseil des ministres de la COI invite la présidence à mandater le secrétaire général de l’organisation à représenter la COI en tant qu’observateur lors des réunions de l’Union africaine, dans l’attente des conclusions d’une étude qui permettra de préciser définitivement les conditions de la représentation de la COI dans l’organisation panafricaine.
Décision pour la représentation de la COI à l’Union africaine
Il devrait donc incomber à Maurice, qui vient de prendre la présidence de la COI, de mettre en œuvre cette décision. Rappelons que la COI a le statut d’observateur à l’ONU, et que le secrétaire général de l’organisation est mandaté pour représenter la COI à New-York.
Dans les organisations internationales, normalement un observateur ne prend pas part aux votes et ne s’exprime pas dans les débats. Ceci ne rend donc pas nécessaire l’existence d’une représentation permanente au siège de l’organisation internationale. Cela permettra à la COI d’être présente lors de débats de l’Union africaine pouvant intéresser notre région ou les îles en général.
Ainsi la COI renforcera sa crédibilité qui se concrétise déjà notamment par la présence de la Chine, de l’Inde et du Japon comme membres observateurs, au même titre que l’ONU, l’Union européenne, l’AFD et l’Ordre de Malte.
Manuel Marchal