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Contre la loi El Khomri, forte mobilisation devant le siège du MEDEF-Réunion

Succès du rassemblement du 19 mai

vendredi 20 mai 2016, par Manuel Marchal


À la lecture de l’avant-projet de loi El Khomri, le MEDEF s’était déclaré très favorable au texte. Les évolutions apportées n’ont pas changé fondamentalement la donne, la « loi travail » est défavorable aux travailleurs. Deux jours après les défilés de Saint-Denis et de Saint-Pierre, l’Intersyndicale CGTR-FO-FSU-Solidaires-UNEF a donné rendez-vous devant le siège du MEDEF-Réunion, dans le quartier d’affaires de la Mare à Sainte-Marie.


Prise de parole devant le siège du MEDEF hier dans le quartier de la Mare à Sainte-Marie.

C’est dans la cour de l’ancienne usine de la Mare à Sainte-Marie, devenue un quartier d’affaires, devant le siège du MEDEF à La Réunion que l’Intersyndicale CGTR-FO-FSU-Solidaires-UNEF a décidé de placer le temps fort de ce 19 mai de grèves et de manifestations. Deux jours après les défilés de Saint-Denis et de Saint-Pierre, ils étaient plusieurs centaines à être présents devant ce lieu symbolique. Une forte délégation de Sainte-Suzanne participait à cette action, avec dans ses rangs Maurice Gironcel, maire de la commune et secrétaire général du Parti communiste réunionnais. Tour à tour, des représentants des syndicats, ainsi que du mouvement Nuit debout ont pris la parole. Tous ont présenté leurs arguments contre le projet de loi E Khomri, un texte qui ouvre la voie à une importante régression sociale.

Le MEDEF satisfait de l’avant-projet de loi

Depuis que François Hollande a décidé de donner une orientation clairement social-libérale à sa politique, il a tourné clairement le dos à la promesse de combattre « son ennemi la finance ». Manuel Valls, Premier ministre chargé de mettre en œuvre cette politique, avait été applaudi lors de son passage à l’Université d’été du MEDEF. Il n’était alors guère étonnant que quand le gouvernement s’est attaqué au Code du Travail, ses premières propositions ont obtenu le soutien du MEDEF. À cause de la levée d’un front syndical uni, le projet de loi finalement présenté avait subi quelques retouches. Elles furent suffisantes pour qu’une minorité d’organisations syndicales passent du côté du gouvernement. Le MEDEF fait aujourd’hui la fine bouche, mais la loi adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale apporte incontestablement des avancées pour la cause des patrons. Ce qui est passé grâce à l’article 49-3 de la Constitution est une très grave régression sociale. En effet, le projet de loi El Khomri remet en cause la hiérarchie des normes, ce crée de fait un Code du Travail par entreprise, réduit à néant la portée des conventions collectives et porte un coup terrible aux syndicats, qui sont les élus des travailleurs dans les entreprises.

Une partie de la délégation de Sainte-Suzanne avec Maurice Gironcel.

La bataille continue

La bataille est loin d’être terminée. Au Parlement, les sénateurs devront débattre du texte. Puis il reviendra devant l’Assemblée nationale. Et même s’il est adopté, cela ne signifie pas qu’il sera appliqué. Voici 10 ans, un autre gouvernement était confronté à une forte vague de mécontentement face à un projet qui réécrivait le Code du Travail au détriment des jeunes en créant le Contrat première embauche (CPE). La loi avait été adoptée avec le recours à l’article 49-3 de la Constitution, mais n’avait pas été appliquée.

Cela rappelle l’importance de la lutte. Hier à la Mare, la détermination des syndicats était intacte : la mobilisation jusqu’au retrait du texte.

M.M.

La bataille continue jusqu’au retrait du projet de loi El Khomri.


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