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par le Dr Raymond Vergès

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’Michel Jaouen, un père éternel’

À 20 heures sur Tempo : ’Thalassa’

vendredi 31 mars 2006


Un magazine de Georges Pernoud. Préparé par Philippe Vilamitjana.


o Le jésuite Michel Jaouen a été aumônier de la prison de Fresnes pendant dix ans. Après avoir fait construire un immeuble à Paris pour accueillir ceux qui sortent de prison, il a acheté un vieux voilier, le "Bel Espoir", pour les emmener en vacances.
Infatigable Jaouen ! Michel Jaouen, le Père Jaouen, a eu 85 ans et continue, bon pied, bon œil - et surtout bonne voix -, à embarquer chaque année son lot de passagers sur son arche de Noé. On le surnomme le redresseur d’âme, le patriarche, le pape des paumés. Un monument de générosité, un charisme imposant, un phare, un Breton à grande gueule qui n’a peur de rien, et surtout pas de dire ce qu’il pense. On est très loin de la langue de bois.
Ce jésuite destiné à partir en Chine s’est d’abord retrouvé aumônier de la prison de Fresnes, pendant dix ans. Premier contact avec les jeunes "à problème" et premiers pas dans la réinsertion. Il fait construire un immeuble à Paris pour accueillir ceux qui sortent de prison, puis achète un vieux voilier, le Bel Espoir, pour les emmener en vacances. On est en 1968 et le gouvernement, débordé, lui demande d’embarquer les toxicomanes dont on ne sait que faire. Aujourd’hui, le Bel Espoir et le Rara Avis accueillent à leur bord toutes les populations : des délinquants en réinsertion, des alcooliques et des drogués en désintoxication, mais aussi des retraités, des amoureux de la voile, des patrons, des paumés, vous, moi... Depuis plus de 30 années, le Père Jaouen prend le large avec un éternel laïus prêché sur tous les tons : ne pas étiqueter les gens mais brasser la diversité, pour le plus grand bien de chacun.

o "Les côtes d’Europe vues du ciel : sous le vent des volcans". En mer Tyrrhénienne, au nord de la Sicile, l’une des îles Éoliennes, Stromboli, accueille le volcan du même nom, toujours en activité.

o “Diego Garcia". Diego Garcia, un magnifique atoll.
Un reportage de Béatrice Berge, Nicolas Vrignon et Olivier Bonnet.
Diego Garcia est un magnifique atoll de corail avec un immense lagon et des plages de sable blanc. Une île de l’archipel des Chagos, territoire britannique perdu en plein milieu de l’océan Indien. 1.500 personnes vivaient là de pêche et de la culture du copra, jusqu’à ce que, dans les années 1960, les Américains en pleine guerre froide, s’intéressent à cet îlot.
Et en 1966, dans le plus grand secret, le gouvernement de Londres conclut un accord avec Washington et loue Diego Garcia aux États-Unis pour y installer une base de surveillance de l’URSS. Les Américains n’avaient qu’une condition : ils ne voulaient personne sur aucune des 64 îles de l’archipel des Chagos...

J’aurai pu m’attacher au reportage sur les Chagos, mais je vous en ai déjà parlé bien souvent, alors je vous dirai juste qu’une nouvelle fois nous verrons, par le truchement de ce magazine, l’injustice faite aux Chagossiens. Mais surtout, ce soir, "Thalassa" va avoir un goût tout particulier, un goût d’aventure et d’humanité. Pour moi, il y aura surtout un goût de souvenir, souvenir d’un mois de décembre où dans le bistro d’Olivier de Kersauzon "Le Tour du Monde", au port de Brest, on m’a présenté un gaillard sans âge, le visage buriné, anguleux, les yeux pétillants de malice, on m’a dit "c’est le père Jaouen, tu sais Hugues Aufray a écrit Hasta luego en son hommage". Vous pensez si je sais qui est le père Jaouen !
S’il est un juste sur Terre, c’est bien cet étrange personnage qui a décidé un jour de l’année 1968 d’aider les drogués à s’en sortir en les entraînant sur un bateau nommé "Le Bel Espoir" (Tout un symbole), à travers le monde pour des croisières qu’envieraient bons nombres de touristes.
Ce que ce curé Breton tente de nous démontrer, c’est que nous pouvons tous à notre échelle vivre ces aventures sans en passer par la case malheur ou prison, il suffit pour cela de redécouvrir chacun sa propre humanité et d’arrêter de se comporter comme des animaux avides de puissance et de gloire, sans aucune compassion !
Je terminerai en disant à ceux qui ont du mal à l’âme et qui aimeraient bien partir en voyage pour guérir, qu’il est peut être un peu tard pour cette fois, car en effet, "Le Bel Espoir" et le "Rara Avis" ont quitté Brest en décembre 2005, pour la transatlantique annuelle. Ils proposent depuis fin janvier divers séjours au départ de la Martinique et ce jusqu’à mi-avril. Ensuite ils entameront la remontée vers St Domingue, New York, St Pierre et Miquelon, les Açores...

Philippe Tesseron

http://www.espaceblog.fr/teletesseron/


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