Appel commun du CCEE et du CESER

« Pour redonner sa place à l’éducation populaire »

22 décembre 2014

« Nous, acteurs de la société civile, à travers nos deux instances que sont le CCEE et le CESER, avons décidé d’unir nos voix pour interpeller solennellement les responsables politiques sur la gravité des conséquences résultant de la quasi-disparition de l’Education Populaire dans les politiques publiques. La liquidation ces dernières années, dans l’indifférence générale, d’associations historiques comme l’ARCA, l’APR, les FRANCAS et de grandes fédérations telle que la FEDAR, en sont les signes les plus spectaculaires ! Or, l’enjeu est d’importance ! Il n’est rien moins que sociétal, avec des conséquences économiques et sociales lourdes ! »

Les programmes européens, depuis 2008, ciblent l’inclusion sociale des populations en difficulté.
Le gouvernement français a arrêté, en 2013, le Plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale destiné à sortir un grand nombre de nos concitoyens de la précarité. De plus, la charte d’engagements réciproques entre l’Etat, le mouvement associatif et les collectivités territoriales a été signée le 14 février 2014.
Dans ces textes, la place de l’éducation populaire est centrale et renforcée.
Or à La Réunion, des associations d’éducation populaire continuent à disparaître en silence, hier l’ARCA et l’APR, aujourd’hui les Francas et la FEDAR.
Pourtant, en 2012, le CCEE a organisé un colloque sur l’Éducation populaire qui a abouti à « la déclaration de Saint-André » et en 2013, le CRAJEP a alerté solennellement et publiquement les décideurs.

« Kabri i manz salad »

La précarisation du tissu associatif de l’Éducation populaire s’accentue d’année en année. Des piliers de l’Éducation Populaire n’ont pu résister aux difficultés financières rencontrées. En effet, la logique qui prévaut est celle des marchés, alors que le recours aux appels d’offre et à la mise en concurrence est une négation du sens même du fait associatif. Nous devons agir d’urgence pour que cesse cette situation. La loi permet aux collectivités territoriales de maintenir un régime de subventions aux associations. D’autres solutions sont peut-être possibles. Ensemble, nous devons les trouver !

« In min i lav lot »

Le partenariat entre les collectivités territoriales et le mouvement associatif est essentiel. Le monde associatif joue le rôle d’alerte et de relais des situations sociales pour lesquelles des innovations sont à expérimenter. La puissance publique, elle, définit et garantit les politiques globales. Une coopération étroite entre les deux acteurs est donc indispensable. Pour l’avenir de notre territoire et de sa population elle doit être une réussite et pour cela, mutuellement, ils doivent se traiter comme de vrais partenaires !

« Fo pa kont si baton son papa pou désot la riviér »

La prévention est le soutien indispensable aux interventions d’urgence sociale pour, à terme, les diminuer. L’individualisation systématique des aides publiques renforce l’isolement et la fragilisation sociale, alors que les prises en charge collective revitalisent le lien social et favorisent la fraternité. C’est la finalité de l’Éducation Populaire de responsabiliser chacun vis-à-vis des autres.

Elus et décideurs, nous nous tenons à votre disposition pour envisager l’avenir local de l’Education populaire et construire ensemble La Réunion de demain.

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Messages

  • Oui de nombreuses associations d’Education populaire ont fermé ou sont en danger.
    je regrette seulement que les deux instances fassent des choix envers les associations qui ont du fermer pour cause financière.
    Ils ont "oublié STAJ-ALO" je le regrette. Est ce parce qu’il n’était pas à la JPA ? STAJ ALO aussi, a joué un rôle important auprès de la Jeunesse à La Réunion.
    Sur le fond, il est clair que les instances actuelles n’aident pas. La disparition des aides de la JSCS pour le BAFA et le BAFD en est un triste exemple.
    Pour le reste, d’accord avec l’article les associations de jeunesse jouent un rôle important dans la prévention de la délinquance et dans l’éveil à la citoyenneté des jeunes.
    Quant aux communes, qu’elle que soit leur tendances idéologiques il faut reconnaître qu’elle ont du mal à s’en sortir. La diminution des aides de l’état va probablement aggraver les choses.

    A notre niveau chacun doit essayer de faire connaître ce qu’est l’Education populaire, au delà de nos convictions de politique politicienne partisane.( je mets exprès un petit p).

    Allez bye


Témoignages - 80e année


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