Emplois-jeunes

11 C.E.J. de l’ORPH ’techniquement’ au chômage

Travaillant avec des enfants handicapés

2 avril 2003

11 C.E.J. de l’ORPH "techniquement" au chômage

Sur les 31 jeunes employés par l’ORPH (Office réunionnais des personnes handicapées) comme CEJ (contrat emploi-jeune), 11 sont aujourd’hui au chômage, techniquement parlant. En effet, jusqu’au 31 avril, ils croyaient fermement que leur contrat allait être prolongé jusqu’au 12 juillet, date de la fin de l’année scolaire. Ce qui était quelque peu logique, puisqu’ils travaillent avec des enfants handicapés scolarisés. Et direction de l’ORPH comme employés croyaient fermement qu’ils pouvaient bénéficier de ce "supplément" de quelques mois, comme les aides-éducateurs de l’Éducation nationale, histoire de ne pas "casser" un fonctionnement à quelques mois des "grandes vacances".
Tout porte à croire qu’il y a eu un énorme malentendu. Car bien que travaillant tous au sein d’écoles, les auxiliaires de vie scolaire (AVS) n’ont pas le même "statut" que les aides-éducateurs. La logique ne faisant pas bon ménage avec la loi, cette prolongation se révèle totalement impossible. Et l’annonce de cette fort mauvaise nouvelle s’est faite lundi. « Nous avons été contactés lundi après-midi par téléphone, pour dire que notre contrat était terminé lundi soir, le 31 mars, et que nous devions passer à l’ORPH pour signer nos papiers », explique Mireille Hoarau, AVS à l’ORPH.
Une annonce brutale qui a abasourdi ces 31 jeunes. D’où leur réaction hier : contacter le Collectif "Emplois en danger" pour les aider à tirer au clair cette situation. Après une première rencontre au siège de l’ORPH, le deuxième rendez-vous s’est fait à la MAPREJ.

Urgence

En présence de responsables du Collectif, les 11 AVS ont rencontré le responsable de la MAPREJ, Jean-Paul Aygalent. « Il a bien compris notre situation », explique Mireille, qui rapporte que la proposition d’une réunion d’urgence entre tous les partenaires concernés était formulée. « Cette table-ronde devrait se tenir avant la fin de la semaine, en présence de la DRASS, du Département, de la Région, de la DDTEFP, de la MAPREJ et bien sûr de l’ORPH », poursuit-elle. Hier soir, la date n’était pas encore connue.
Toujours est-il que les CEJ ont décidé de ne pas rester les bras croisés. « Nous allons mobiliser les autres jeunes AVS en CEJ dont les contrats ne sont pas encore terminés, ainsi que les CIA qui travaillent avec nous, dans l’accompagnement des enfants handicapés à l’école. Nous envisageons une réunion jeudi matin, et une mobilisation générale, notamment avec les parents de ces enfants, dès vendredi matin, devant la préfecture » conclut-elle.
La situation pourrait peut-être se clarifier à l’issue de cette table-ronde.

Attente
La situation - dramatique pour ces 11 jeunes employés de l’ORPH qui se sont tous investis dans leur travail, se sont formés pendant ces 5 ans - est révélatrice de ce sentiment d’inquiétude, de malaise, éprouvé par des responsables d’associations. Car ils sont en "situation d’attente", pourrait-on dire.
Attente des projets gouvernementaux, essentiellement, et qui portent sur les assistants d’éducation (le projet de loi était encore hier soir en discussion à l’Assemblée nationale). Un volet pour l’accompagnement des enfants handicapés est prévu. Sera-t-il maintenu dans le projet voté ? Qui sera éligible à ce dispositif ? Les actuels AVS pourront-ils prétendre à ce type de contrat ? Des questions encore sans réponse.
Cette situation catastrophique pour ces 11 CEJ révèle un autre problème : les difficultés des associations à financer ces services, totalement indispensables à l’insertion des jeunes handicapés dans la vie scolaire. L’ORPH semble figurer parmi ces associations qui savent que si des mesures radicales ne sont pas prises aujourd’hui, le problème sera à nouveau posé à l’issue des trois ans de la convention pluri-annuelle.
Ce n’est pas la question de la solvabilité des associations, ni leur gestion, qui est posée, mais celle des "utilisateurs" des services proposés, ici par les AVS, ailleurs par d’autres. On sait très bien que les usagers de ces services n’ont pas les moyens financiers de se "payer" ces services, néanmoins indispensables...
Et si l’on prenait le problème dans sa globalité ?

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