Rappelez-vous : au cours de la dernière semaine du mois de mars, deux cyclistes réunionnais, Jean-François Jouvelet et Maurice Payet, perdaient la vie dans des accidents routiers. Ils n’étaient hélas pas les premiers mais cette double tragédie entraîna une réaction de masse comme on en n’avait jamais vue auparavant dans le monde du vélo à La Réunion : plusieurs centaines de cyclistes se sont retrouvés devant la préfecture le dimanche 30 mars pour réclamer aux automobilistes comme aux responsables de la politique des déplacements de faire le nécessaire pour que cesse « le massacre » des cyclistes sur nos routes.
Dès le samedi suivant, 5 avril, à l’invitation du président de la Région, plusieurs dizaines de cyclistes de toutes sortes, membres d’associations et de clubs ou inorganisés, des élus et des représentants d’administration, notamment la DDE, se retrouvaient au Conseil régional. Au terme d’une matinée de débats, décision était prise de constituer un comité de concertation permanente regroupant ces trois parties. C’est ainsi que l’on y retrouve en particulier le conseiller régional Raymond Lauret, le président de l’association Vélo Vie, Daniel-Omer Hoarau, la présidente de la Ligue réunionnaise de triathlon, Françoise Huot-Jeanmaire, et le "Monsieur Vélo" de la Direction de l’Équipement, Johnny Mézino.
Quinze jours plus tard, ce comité informel a organisé durant quatre samedis de suite des balades-concertation sur des circuits cyclables des quatre micro-régions du pays. Ces balades, auxquels ont participé chaque fois des dizaines de cyclistes, avaient pour but de montrer que des itinéraires cyclables relativement sûrs existent déjà et de recenser les premières améliorations immédiates à apporter à des circuits dans ces différentes régions.
Samedi matin, une trentaine de personnes - cyclistes, élus et administratifs - se sont retrouvées au Conseil général pour faire le bilan de ce travail. Au nom de leurs amis [1], Daniel-Omer Hoarau et Johnny Mézino ont présenté plusieurs propositions de travaux afin d’améliorer la qualité et la sécurité des itinéraires cyclables.

Cinq circuits répartis géographiquement dans l’île ont fait l’objet de propositions d’aménagements, car particulièrement intéressants pour une pratique du vélo, notamment sur le plan sécuritaire. Pour chaque circuit, une opération phare, d’intérêt intercommunal, sera mise en avant.
Le coût de ces travaux a été chiffré à 2,5 millions d’euros. Les propositions seront transmises aux collectivités afin qu’elles les examinent et acceptent de les financer, à raison de 45% pour la Région, 30% pour le Département, 20% pour les communautés d’agglomération et 15% pour les communes.
Il n’y a plus qu’à être attentif à la suite qui sera donnée par les décideurs à ces propositions. Ainsi sera franchie une nouvelle étape sur la longue route qui vise à faire de La Réunion une île cyclable. C’est du moins ce qu’espèrent toutes celles et tous ceux qui pensent que le développement durable du pays passe par une politique des déplacements multimodale, associant les transports collectifs - dont le futur tram-train -, l’usage du vélo et la voiture individuelle.