À 19 heures 50 sur Antenne Réunion : ’Tanguy’

À 28 ans, il habite toujours chez ses parents

16 février 2006

Comédie d’Étienne Chatiliez avec André Dussolier, Sabine Azema, Éric Berger, Jean-Paul Rouve...

"Tu es tellement mignon... Si tu veux, tu pourras rester à la maison toute ta vie ...". Penchés sur Tanguy, Paul et Édith Guetz n’imaginaient pas à quel point cette déclaration d’amour à leur nourrisson s’avérerait prophétique.
28 ans plus tard, Tanguy est toujours là. Brillant (il a fait Normal Sup, une Agrég de philo, du japonais et termine une thèse de chinois), charmant (tout le monde l’adore), séduisant (outre sa fiancée Marguerite, Paul et Édith ne comptent plus les conquêtes qu’il ramène à la maison), Tanguy vit toujours chez ses parents et s’y trouve parfaitement bien. Et même si Paul, lucide, est le premier à plaisanter sur ce sujet en parlant de leur "grand bébé", tout ne semble qu’harmonie chez les Guetz, en apparence tout au moins...

Après les chefs-d’œuvre "Tatie Danielle", "Le bonheur est dans le pré" et "La vie est un long fleuve tranquille", Étienne Chatiliez s’attaque à la chose qui hante la vie de chaque parent : que leur petit protégé reste chez eux jusqu’à un certain âge. Dans une société où tout bascule et où les enfants ont du mal à s’insérer dans la vie, il leur reste une solution de repli, celle de rester bien installés dans un petit nid douillet, servis par des parents qui au départ ne demandent pas mieux, mais qui très vite déchanteront. Voilà en quelques mots ce que Tanguy tente de réussir : ne jamais prendre son envol. Mais les parents dans tout cela ?

Même si cette comédie peut paraître loufoque, il n’en demeure pas moins que parfois, la fiction peut ressembler à la réalité, et même si ce n’est pas tout à fait dans les mêmes situations, nous voyons un peu partout dans notre pays s’installer le phénomène Tanguy. Dans toutes familles, avec la crise de l’emploi, on voit de nombreux enfants s’attacher à la demeure familiale pour ainsi ne jamais affronter les réalités de la vie !

Alors fiction ou réalité, qu’importe, car ce soir, c’est une comédie extrêmement bien construite qu’il nous sera donnée de voir et ne nous en plaignons pas, nous n’avons pas si souvent l’occasion de rire à grands éclats et à bon compte.

 Ph. T. 


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