Emploi

À la MAPREJ : Non à des contrats de 3 fois un an

Le Collectif Emplois en danger poursuit ses actions

20 mars 2003

« En signant un contrat d’un an, renouvelable trois fois, c’est encore rajouter de la précarité », a souligné hier matin Jean-Hugues Ratenon lors de la rencontre à Saint-Denis entre le Collectif Emplois en danger et la MAPREJ (Mission d’appui à la pérennisation et au reclassement des emplois-jeunes).
Cette précarité se renforçant, elle peut amener les jeunes à en avoir "marre". D’où l’éventualité qu’ils « barrent les routes pour faire respecter la loi ». Cette façon de faire des collectivités locales est-elle « une manœuvre » liée à la proximité, en 2004, de deux élections (régionales et cantonales) ? « Et est-ce bien légal ? » s’interrogeait Jean-Hugues Ratenon.

Légalité ?

Par ailleurs, il semblerait que, en ce qui concerne l’aide de l’État - dégressive sur trois ans -, celle-ci ne semble pas être réellement fixée. « Les collectivités ont-elles le droit de cumuler les aides sur la première année ? », demande le porte-parole du collectif.
Réponse de Jean-Paul Aygalent, chargé de mission de l’État sur les emplois-jeunes et coordinateur de la MAPREJ : ces subventions sont dégressives sur trois ans. Cela laisse supposer que les montants sont plus forts la première année que la deuxième, et la deuxième plus que la troisième.
Autre problème : les contrats que signent les collectivités locales avec les jeunes sont de droit public. Dès lors, elles ne sont plus soumises aux règles générales du code du travail. En effet, rien n’indique qu’à l’issue des trois ans, le titulaire du contrat soit intégré dans la collectivité.
Se pose également une autre question sur la légalité : les feuilles de paie des jeunes ayant signé un nouveau contrat avec une collectivité locale (en l’occurrence, il s’agit du Département) portent encore le mot "emploi-jeune" inscrit en toutes lettres. Cela ne semble pas très normal.

Et les C.E.C. ?

Le Collectif Emplois en danger n’a pas pour seule vocation la défense des CEJ (contrats emploi-jeune), il travaille aussi avec les CEC. « Quelle structure pour eux ? », demande Jean-Hugues Ratenon au coordinateur de la MAPREJ. Lequel se dit bien conscient des problèmes que rencontrent les CEC et les autres détenteurs de contrats précaires, mais avoue que la MAPREJ a été mise en place pour les CEJ. Elle ne peut donc s’occuper de CEC.
D’autant plus que « les logiques des CEJ et des CEC sont différentes. Pour les seconds, le contrat s’apparente plus à un "pied à l’étrier", à une remise au travail, dans le but d’acquérir une expérience professionnelle, de se former, afin de les amener vers un emploi plus durable » ; et de préciser que ce dossier des CEC sera abordé lors de la prochaine rencontre du comité de pilotage stratégique de la MAPREJ, réunion à laquelle devrait assister le préfet.

Associations ?

Reste encore la question des CEJ travaillant dans les associations. Le problème ne se pose pas en termes de signature de conventions pluri-annuelles, mais essentiellement en termes de moyens financiers de ces associations pour faire face aux désengagements progressifs de l’État et/ou des collectivités locales.
Bien consciente des difficultés, la MAPREJ ne peut proposer d’autres solutions, même si elle adhère aux propositions faites par la commission "emplois-jeunes des associations". Et de préciser que quelques associations ne sont "pa la èk sa", puisqu’elles ne savent pas à quelle date les contrats de leurs employés s’achèvent ; ce qui est loin d’être une généralité.
Néanmoins, les associations sont « contactées en direct » et l’on ne procédera pas vis à vis d’elles à un « acharnement thérapeutique » si elles ne se manifestent pas auprès de la MAPREJ. Tout n’est donc pas encore réglé. Le vœu de la MAPREJ - et des emplois-jeunes - de voir le plus grand nombre de postes de service être pérennisés n’est pas encore exaucé.

Luttes pour l’emploi

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