Social

À la Poste, ça ne bouge toujours pas

3ème semaine de grève à la poste de La Rivière Saint-Louis

27 décembre 2003

En annonçant qu’elle « suspendait » le transfert du service courrier de La Rivière vers Saint-Louis, la direction de la Poste avait laissé entrevoir une porte de sortie dans ce conflit qui dure maintenant depuis trois semaines. Cependant, au terme de la réunion d’hier entre direction et intersyndicale, rien n’a changé. « Suspension, oui, mais la direction en dit pas jusqu’à quand ce projet est suspendu » fait remarquer Jean-René Maillot, porte parole de l’intersyndicale CGTR/PTT-FO. De son côté, dans un communiqué, la direction de la Poste estime que cette « suspension » avait été acceptée par l’intersyndicale, mais que celle-ci, lors de la reprise des discussion, avait proposé une suspension de la mise en œuvre du projet de transfert « au-delà de 2006 ».
Et c’est bien ce que l’intersyndicale reproche à la direction de la Poste : d’accord pour une suspension, mais jusqu’à quand ? D’autant que « suspension » ne signifie pas retrait, alors que les personnels en grève eux, réclament le retrait pur et simple du projet. Cela dit, pour l’heure, on ne sait pas si malgré tout, la Poste maintient son intention de mettre en œuvre ce projet dès le 1er janvier 2004, c’est-à-dire dans quelques jours, comme cela était prévu initialement. Pour Jean-René Maillot, ce genre de projet ne pourra pas se faire sans l’aval du personnel et sans un minimum de concertation. Car ce que craignent par-dessus tout les postiers, c’est qu’à terme, les bureaux comme celui de La Rivière et d’autres, dans la foulée (Entre-Deux, Petite-Ile, Bois de Nèfles…) soient purement et simplement rayés de la carte, sacrifiés sur l’autel de la rentabilité.
Pour l’heure, la grève se poursuit donc, et aucune rencontre n’est prévue avant le 30 décembre, au mieux. A La Rivière, la Poste parle de 50.000 courriers en souffrance tandis que l’intersyndicale estime que ce chiffre est beaucoup plus élevé. Par ailleurs, l’intersyndicale dénonce le fait que certains non-grévistes soient conduits, selon elle, à « préparer le courrier chez eux » et non dans les locaux de la Poste, comme cela se fait habituellement.
Dans ce conflit, une chose est certaine : pour discuter, il faut parler le même langage. Les postiers, eux, souhaitent le retrait du projet de transfert, tandis que la Poste estime qu’il s’agit là « d’une opération transparente » avec pour les personnels concernés « un accompagnement financier et social individualisé ». Bref, quand les postiers disent leur refus de tout transfert de service, la direction de la Poste parle elle des modalités de ce transfert. Difficile de discuter quand on ne parle pas de la même chose !


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