’Adjaya’, le rêve, l’espoir !

Rendez-vous dès ce soir avec les danses africaines

30 avril 2003

"Adjaya", le rêve en ivoirien, est un spectacle donné dans l’île cette semaine, par la compagnie de l’Ivoirien Georges Momboye, chorégraphe et danseur de renommée. Accompagné de ces cinq musiciens, dont le plus grand flûtiste peul et de ces neufs danseurs, avec sa chanteuse-griote Aïssa à la voix incontournable, c’est toute l’Afrique qui se réunit.
« J’ai toujours voulu rassembler l’Afrique dans une assiette, où plusieurs ethnies s’harmonisent. Mes artistes viennent autant de la Guinée, du Sénégal, du Mali, du Bénin, de la Côte d’Ivoire ou du Burkina Faso… En Europe, alors qu’on parle de la danse africaine, en Afrique, nous parlons des danses africaines, d’où ce rassemblement », souligne Georges Momboye.

Accueilli chaleureusement par le groupe réunionnais "Sud percussion Baobab" de Saint-Pierre dans le hall d’entrée du Théâtre, la compagnie a pu goûter aux prémices de l’échange culturel local. Ce brassage des cultures est en parfaite concordance avec l’esprit de la compagnie. « À travers "Adjaya", c’est l’espoir, notre fil conducteur. Nous avons voulu mettre en scène les ambitions des artistes. Chacun d’entre eux raconte son vécu, son histoire », précise l’artiste ivoirien.
Pour sa première visite à La Réunion, l’ODC et le directeur du théâtre de Champ Fleuri, Jacques Dambreville, espèrent que la compagnie rencontrera un grand succès auprès des Réunionnais encore néophytes aux spectacles africains. L’alliance du hip-hop aux danses traditionnelles est l’originalité de la représentation, même si selon Georges Momboye, « le hip-hop est parti de la danse africaine. Il n’y a pas de différences, c’est le même langage ! ».

Le rêve quant à lui est né de son père. En effet, ce dernier lui disait : « quand tu fais un rêve, ça reste un rêve ! ». Pour le chorégraphe, s’il fait un rêve, c’est qu’un jour ou l’autre, il deviendra réalité. « Le rêve de s’exprimer, d’accepter ce que l’on est, d’échanger avec les autres, un rêve partagé… », telle est la philosophie l’artiste.
"Adjaya" répond à une commande de la 11ème Biennale nationale de danse du Val de Marne en 2001. Mais les artistes n’en sont pas à leur premier succès. Crée en avril 1992, la troupe comporte déjà sept œuvres à son répertoire, dont certaines ont été primées, comme "Djelaouli Zaouli", prix du meilleur spectacle pour enfants par les jeunesses musicales de France ou "Kamanda", ballet ovationné à la 6ème Biennale de danse de Lyon.
Artiste depuis l’âge de 13 ans, Georges Momboye a travaillé auprès des plus grands chorégraphes et donne des cours au Centre de danses pluri africaines et des cultures du monde, qu’il a fondé à Paris en 1998. Ses stages sont sollicités à travers le monde (Londres, New-York, Los Angeles, San Diego, Venezuela etc.) Quant aux tournées, elles sont universelles : du Chili à l’Autriche, prochaine étape après La Réunion.

La presse du monde entier est unanime sur la prestation des artistes. À l’image de ses soirées, Georges Momboye est proche de la perfection : « je suis un amoureux des chants, je n’aime pas l’à peu près », souligne-t-il. « Une richesse en cache une autre » selon lui. Pour rencontrer cette Afrique aussi plurielle que notre île, rendez-vous dès ce soir au théâtre Luc Donat du Tampon à 20 heures, vendredi au théâtre de Champ-Fleuri et samedi théâtre de Saint-Gilles.


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