
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Transfert de la Fonction publique
Un appel au dialogue d’une ampleur sans précédent
24 avril 2003
Les grévistes de l’Éducation nationale ont battu un nouveau record de mobilisation hier. Ils ont été entre 25.000 et 30.000 à marcher dans les rues de Saint-Pierre. Les manifestants protestent toujours contre « le démantèlement du service public d’éducation » et la réforme des retraites. La même revendication avait rassemblé 20.000 personnes à Saint-Denis le mardi 15 avril. Il s’agissait déjà de la plus importante manifestation de ces 20 dernières années à La Réunion. C’est un appel au dialogue d’une ampleur sans précédent.
Avec tambours et trompettes, djembés et cornet à piston, selon les âges et les goûts, banderoles au vent, slogans parfois non dépourvus d’humour, ils étaient très nombreux hier à Saint-Pierre. Au-delà de la traditionnelle bataille de chiffres (20.000 selon la police, 30.000 selon les organisateurs), une chose est sûre : la mobilisation ne faiblit pas. Ceux qui misaient sur un essoufflement du mouvement après la démonstration de force la semaine dernière à Saint-Denis se sont mis le doigt dans l’œil.
Certains diront même que la mobilisation était encore plus forte à Saint-Pierre que dans le Nord, il y a huit jours.
Car hier, aux personnels grévistes de l’Éducation nationale étaient venus se joindre des délégations d’autres services publics comme l’Équipement, la Poste et même une petite délégation de policiers. Car l’inquiétude qui prévaut et qui se lit sur les banderoles et les pancartes est commune : le régime de retraites. Et à ce sujet, on pouvait lire ce slogan : « solidarité public-privé ». Une manière de lancer un message clair au gouvernement, comme pour lui dire : ne cherchez pas à diviser les salariés sur la question des retraites en faisant passer les uns pour des privilégiés et en cherchant à "niveler par le bas" comme le signifiait ostensiblement un manifestant.
Toutes tendances syndicales confondues, et même beaucoup de non syndiqués, le rendez-vous était fixé à 9 heures sur le boulodrome du Front de mer à Saint-Pierre. D’entrée de jeu, aux difficultés de circulation et aux encombrements plus nombreux dans les artères de la capitale du Sud, on mesure que la mobilisation sera forte. ’
Vers 10 heures 15, le cortège se met en mouvement. Dans une ambiance bon enfant, le défilé commence. Les voitures sonos, à grands coups de décibels, déversent des slogans peu flatteurs pour le gouvernement en général. Au hit-parade des ministres les plus conspués, Jean-Pierre Raffarin arrive en tête, de peu, suivi d’une courte tête par Luc Ferry. Comme la semaine dernière à Saint-Denis, le ministre de l’Éducation nationale en prend pour son grade. Caricatures et slogans jouent renvoient à un voyage à travers le temps entre Jules Ferry et son homonyme, l’actuel ministre, Luc Ferry. Visiblement, pour les manifestants, entre les deux Ferry, il n’y a pas photo. On peut lire par exemple, sur une pancarte : « Jules, t’as pas honte de Luc ? » ou encore : « Jules, reviens, on s’est trompé de Ferry ! »
Lentement, le cortège s’avance sur le boulevard du front de mer et c’est une véritable marée humaine qui se met en branle. Pour tous les responsables syndicaux présents, la satisfaction est de mise.
« Non seulement la mobilisation ne faiblit pas, contrairement à ce que laissaient entendre certains élus, mais nous sommes encore plus nombreux que la semaine dernière, regardez vous-même », lance un responsable en désignant d’un geste de la main le long, très long cortège qui grignote le boulevard du front de mer. Au passage, pour affronter le chaud soleil, certains font une petite halte dans les camions-bars, histoire de se rafraîchir un gosier asséché à force de slogans.
Une heure après avoir quitté la place du boulodrome, la tête du cortège arrive à hauteur de l’ancienne gare de Saint-Pierre, tandis que derrière les derniers manifestants sont encore sur la place du marché forain ! Petit à petit, c’est une foule immense, compacte, bigarrée et joyeuse qui arrive aux alentours de la place de l’hôtel de ville, protégée par un cordon de policiers. Mais la place est beaucoup trop petite pour contenir toute cette foule. Une grosse partie est encore sur le boulevard du front de mer ou certains, munis d’instruments de musique divers improvisent des morceaux détournés pour la circonstance. De leur côté, les étudiants de l’IUFM, venus eux aussi en nombre, défilent au son de djembés…
La tête du défilé arrivera au terme de la marche devant la mairie à 11 heures trois quart d’heure avant la fin du cortège. Dans un premier temps, un cordon de gendarmes mobiles avait reçu ordre d’empêcher l’accès aux jardins de la mairie récemment refleuris. Devant l’affluence de manifestants et l’agacement que la présence de la gendarmerie provoquait chez certains d’entre eux, le maire, Michel Fontaine décidait finalement d’autoriser l’accès. Il a ensuite reçu une délégation de syndicalistes et leur a promis de transmettre leurs revendications au gouvernement.
Après avoir envisagé de se rendre à la sous-préfecture, les responsables donnent le signal de la dispersion. On replie les banderole, on range les pancartes, mais surtout, on affirme que la mobilisation continue. Certains lancent l’idée de manifestations dans d’autres villes de l’île. Ce qui est sûr, c’est que le 1er mai prendra cette année une tournure différente et les manifestations risquent d’être encore très suivies, certainement plus que de coutume. Une grande marche unitaire est prévue à Saint-Denis. Autre rendez-vous d’ores et déjà programmé pour une nouvelle manifestation : le 6 mai à Saint-André, pour répondre au mot d’ordre de mobilisation lancé par les organisations syndicales en métropole.
An plis ke sa… |
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À titre de comparaison
De mémoire de Saint-Pierrois, la manifestation d’hier n’a pas d’équivalent. Dans les dernières années, la seule comparaison possible reste la manif pour la bidep’, en 2000, qui avait rassemblé près de 15.000 personnes ou le 1er mai 2001, suivi par près de 6.000 personnes. Au-delà des chiffres, une chose est sûre : hier, on a pulvérisé les records pour une manif’ à Saint-Pierre. Parmi les manifestants, on a pu voir des représentants du PCR - présents également la semaine dernière à Saint-Denis - parmi lesquels, la députée Huguette Bello, Maurice Gironcel, maire de Sainte-Suzanne, ou encore Pierre Vergès. Également présente, Monica Govindin, conseillère générale du second canton du Port. Dans cette manifestation saint-pierroise, outre les banderoles et les mots d’ordre syndicaux relatifs aux retraites et aux transferts de personnels aux collectivités, on pouvait aussi voir de très nombreuses pancartes avec des caricatures et des slogans du genre : « Retraite, 37,5, c’est bon », « Ca craint pour l’Éducation nationale », « École publique, ziskakan ? », « L’école d’en bas, on n’en veut pas », « Raffarin, arrête TOS TOS a nou ! » « RFO ou R F Faux, ou es l’info ? », « Solidarité public-privé », « Jules, t’as pas honte de Luc ? » |
Zot la di |
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![]() « Il faudra bien que le gouvernement comprenne que nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout. Le mouvement ne faiblira pas, il va s’amplifier. D’autres administrations, comme l’Équipement par exemple, nous ont rejoint. Le gouvernement doit retirer ses projets et accepter la concertation. » « Le gouvernement et le recteur ont misé sur le pourrissement du conflit. Ils ont cru que le mouvement allait s’épuiser de lui-même. Nous donnons aujourd’hui la preuve qu’il n’en est rien et que nos sommes prêts non seulement l’action mais à la renforcer ». « L’action est reconduite bien sûr mais il reviendra à chaque établissement de déterminer en assemblée générale la forme qu’il veut donner à cette action. Nous Intersyndicale, nous soutiendrons toutes les initiatives ». « Les 30.000 manifestants présents à St Pierre ont démontré avec force qu’ils rejetaient les ordres de l’UMP, car contrairement à ce que dit M. Virapoullé, beaucoup de personnels ont reçu notification pour basculer dans la fonction publique territoriale ». « La, i vé tire a nou l’Éducation nationale pou mète in pé Département, in pé la Région. Déjà i manke a nou personnel, l’État i vé pa fé in geste. Koman zot i pé fé croi a nou domin, la Région ek Département va gagne trouve moyen pou embauche toute personnel i mank a nou zordi ? ». Sachant que L’Éducation nationale à La Réunion compte en tout 18.000 salariés (personnel enseignant et non enseignant) « il est évident que des parents d’élèves et des fonctionnaires d’autres administrations ont décidé de venir manifester avec nous », commentait un syndicaliste peu avant le départ de la manifestation. |
Huguette Bello : De nombreux sujets d’inquiétudes |
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« Les gens ont raison de se mobiliser, de manifester, avec tout ce qui nous attend ! Il y a les problèmes de retraite, avec la révision de la durée de cotisation. À La Réunion, nous avons des milliers de personnes âgées au minimum vieillesse, de nombreux jeunes et moins jeunes au chômage, de personnes qui n’ont jamais travaillé, et donc jamais cotisé, tout cela pose problème. Le gouvernement veut faire semblant de garder la retraite par répartition, alors qu’on voit qu’il veut arriver au système de capitalisation, de fonds de pension. Ceux qui ont les moyens, devront aller vers les fonds de pension, vers la capitalisation. Le gouvernement veut nous amener vers un système à l’américaine. Il y a aussi ces 600 médicament dits "de confort" que l’on taxe, remboursés à hauteur de 35%, c’est aussi pour pousser les gens pour aller vers mutuelles qui seront de plus en plus chères, car elles devront rembourser plus. On connaît la musique à la Réunion avec tous ceux qui sont à la CMU. Je trouve qu’il y a foultitude de sujets d’inquiétude pour manifester. On sait par exemple qu’il y a 175 écoles maternelles à La Réunion et on connaît la nécessité de ces écoles, parents et enseignants en connaissent l’importance. L’implantation de ces écoles est récente, tout comme sa généralisation. Nous avons très peu d’enfants scolarisés à 3 ans et un problème pour la scolarisation des deux ans et demi, puisque nous sommes à 13% à La Réunion contre 36% en France. C’est grave quand Xavier Darcos, ministre de la République, dit qu’il faudra faire en sorte que les enseignants des maternelles soient envoyés vers les écoles primaires et que les enfants seront scolarisés à cinq ans. C’est un sujet d’inquiétude en France et à La Réunion. J’en parle en connaissance de cause : j’ai été directrice d’école pendant quinze ans. Quand on connait misère, crèche et garderie, dans certaines régions, il faut inscrire l’enfant avant même sa naissance… Nous avons à faire à un gouvernement de démolition, de destructuration de la société. La loi-programme tire sur tout ce qui a été fait avant : les 35 heures, emplois jeunes… Il y a une colère qui gronde… » |
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