
C’était un 30 juin
30 juin, par1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
14 juin 2003
Les débats ont été riches, hier, au cours de l’assemblée extraordinaire du Collectif Emplois en Danger. Ils ont permis de dire des choses qui, jusqu’à présent, avaient été cachées. Ils ont permis de jeter des ponts entre des Réunionnais qui se côtoyaient sans pour autant communiquer. Extraits de ces interventions.
• Gladys - gréviste de la faim
« On ne nous a pas donné le choix. On ne nous a pas entendu. Nous avons été obligées d’entamer une grève de la faim. Mais aujourd’hui, on ne peut pas laisser mourir France Neige à petit feu. Il faut qu’on nous écoute. Et si les élus, le gouvernement continuent à se foutre de nous, nous ferons autre chose. Nous sommes déterminées ».
• Huguette Bello - députée
« C’est dramatique de voir des aides éducateurs perdre leur travail, leur utilité a été unanimement reconnue. On ne peut pas rester insensible à leur avenir. Le combat du Collectif a été exemplaire, l’action de Gladys et de France Neige est immensément courageuse, elles aussi ont mené une lutte exemplaire, pour la jeunesse réunionnaise. Cette jeunesse, compétente, diplômée, doit prendre sa place dans le développement de notre pays. Nous devons en appeler à la solidarité de tous les Réunionnaises et de tous les Réunionnais avec ces jeunes qui lèvent ».
• Édith Zopir - emploi jeune
« Cela fait un an que nous menons le combat avec le Collectif. Aujourd’hui, le gouvernement est totalement sourd : il ne nous a pas écouté lorsque nous étions à l’association des maires ; il n’écoute toujours pas Gladys et France Neige qui ont entamé une grève de la faim. On ne peut pas laisser France Neige mourir de faim. Elle doit arrêter sa grève. Mais nous, nous devons encore plus nous mobiliser mardi. Je lance un appel aux politiques, de tous les bords, aux syndicats, aux enseignants, à toute la population, pour qu’ils soutiennent le combat de la jeunesse réunionnaise ».
• Michel Richer - SGEN-CFDT
« Aujourd’hui, c’est une prise de conscience qui s’opère, de la part des syndicats par rapport aux problèmes des aides éducateurs. Ils vivent des situations difficiles. (...) Faut-il en appeler à la violence ? Faut-il retourner la violence contre soi ? Faut-il la retourner contre les autres ? (...). Le gouvernement veut tout sabrer. (...) La Réunion est au pied du mur. Il va falloir faire des concessions, pour plus de solidarité entre les Réunionnais. Les TOS se sentent aujourd’hui largués. Car nous sommes tous coincés dans le même système. Mais nous allons continuer notre combat. Nous devons trouver de nouvelles formes d’actions. Et cela risque de durer encore longtemps ».
• Monica Govindin - emploi jeune, conseillère générale
« Une fois de plus les femmes réunionnaises ont montré de quoi elles sont capables. (...) Il faut que France Neige arrête de se tuer comme ça. Car cela ne dérange pas le gouvernement de voir mourir des jeunes. Nous sommes tous et toutes déterminés à mener le combat, pour nous, pour nos enfants, pour l’avenir de La Réunion. J’appelle à la solidarité de tous, parents, enseignants, toute la population, pour soutenir les aides éducateurs ».
• Virgile Rustan - adjoint au maire du Port
« La municipalité du Port, qui s’est toujours battue aux côtés des précaires, apporte son soutien à Gladys, France Neige et à tous les aides éducateurs. (...). Les jeunes Réunionnais ont le droit de travailler (...). Mon dossier de pré-retraite est bloqué. (...). Nous devons soutenir le front uni de la jeunesse, des Réunionnais, pour dire oui à l’emploi, non à la marchandisation de l’être humain. (...). Il ne faudra pas sous-estimer notre union. Si nous sommes unis, nous pourrons déplacer des montagnes ».
• Paris Paniandy - agent technique
« Le plus important, c’est de convaincre France Neige d’arrêter sa grève de la faim. Et de continuer le combat. Nous refusons la précarité. Le gouvernement ne veut pas trouver de solutions. Nous allons batailler sur les nouveaux dispositifs, faire des propositions réunionnaises. Et arrêtons, une bonne fois, avec la précarité ».
• Linda - aide éducatrice à Prima
« Je félicite les enseignants présents. Comment vont faire les enseignants quand nous ne serons plus là ? (...) Pouvons-nous accepter que le gouvernement fasse à d’autres, demain, ce qu’il nous fait aujourd’hui ? Moi, je ne le peux pas. Alors, je continue le combat ».
• Christian Rozier - instituteur
« Je suis en grève reconductible depuis le début du mouvement (...). Je dois souligner qu’il est dommage que les aides éducateurs ne se soient pas plus syndiqués. Il faudrait analyser pourquoi ils ne l’ont pas fait. Je propose que les enseignants, les aides éducateurs, fassent signer une pétition aux parents, pour que tout le monde sache que les aides éducateurs sont indispensables (...) ».
• Yvon Virapin - directeur d’école - SNUipp
« Ce qui se passe aujourd’hui pour les aides éducateurs est inacceptable. Il faut trouver d’urgence une solution pour les 600 aides éducateurs de La Réunion. Je propose que nous adressions une lettre au président de la République, pour lui rappeler les engagements de ses ministres, Brigitte Girardin, Jean-Pierre Raffarin, Gilles de Robien : "aucun jeune ne restera au bord du chemin". Nous devons lui dire que des ministres de la République ont menti, qu’ils ont trahi les aides éducateurs.
il nous faut réfléchir dans un cadre local, et non national. (...) Les décideurs doivent trouver des solutions locales et prendre des décisions locales. Tout le monde doit aujourd’hui s’engager pour l’avenir. Aides éducateurs, enseignants, parents, nous défendons l’école et un choix de société. (...) Nous devons sortir notre pays de l’impasse dans laquelle il se trouve. (...) Nous nous engageons aujourd’hui à être aux côtés des aides éducateurs, des emplois-jeunes et des précaires (...) ».
• Association des pêcheurs de Saint-Benoît
« Arèt fé mal aou, France Neige, alon fé mal bana. Bana, lé mèr, alon tir azot de la mairie mardi. Si France Neige i arète, alon prann la relève. Ces deux femmes, elles auront marqué l’Histoire de La Réunion ».
• Doriane - aide éducatrice
« France Neige a arrêté sa grève de la faim. Nous avons pris l’engagement de continuer le combat. Aujourd’hui, un autre combat commence. Et s’ils nous poussent à bout, s’il faut casser, nous casserons (...).
• Ketty Dijoux - emploi jeune
« Je suis contente de voir la Coordination nous inviter à participer aujourd’hui à ses réflexions. Mais on regrette que cette solidarité ne se soit pas faite jour avant ». Ce sur quoi renchérit un autre emploi jeune : « Quelles sont les actions que nous devons mener ? Comment devons-nous réagir aux coups de bâtons et au gaz lacrymogène ? ».
La priorité des priorités : les 600 aides éducateurs |
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La bataille des emplois jeunes est menée depuis près d’un an. Certains ont eu gain de cause, en obtenant de haute lutte, l’application des conventions pluri-annuelles sur trois ans. C’est le cas de ceux travaillant pour les collectivités locales et pour les associations. Mais il n’y a rien eu pour les aides éducateurs. Ils sont 600 à voir leur contrat se terminer dans les 15 jours à venir. 600 jeunes Réunionnaises et Réunionnais qui ont, depuis cinq ans, travaillé, montré ce dont ils étaient capables, fait leur preuve. 600 jeunes que l’on jette maintenant à la rue, alors qu’ils ont fondé une famille, qu’ils se sont insérés. Aujourd’hui, la priorité des priorités, sur le champ des revendications, c’est bien l’avenir de ces 600 Réunionnaises et Réunionnais. Tout doit être mis en œuvre pour qu’ils ne soient pas laissés de côté. Mais que penser des engagements de Brigitte Girardin : « Personne ne restera au bord du chemin ». Elle l’a dit, répété, elle a fait paraître un communiqué (daté du 4 octobre 2002). Qu’en est-il aujourd’hui ? 600 jeunes sur le bord du chemin. Brigitte Girardin a donc menti et trahi les aides éducateurs. Comme l’ont fait successivement Jean-Pierre Raffarin, venu à La Réunion, le 21 février, pour les Assises régionales des libertés locales, puis Gilles de Robien, quelques semaines plus tard.
Peut-on accepter que des ministres mentent ainsi ? Non, bien sûr, et c’est bien pour rappeler les engagements de ses trois ministres qu’une lettre va être envoyée au président de la République. En français et en créole. Preuves à l’appui (communiqué de Brigitte Girardin, prises de position de certains élus à ce sujet, articles de presse etc.), le Collectif va demander à Jacques Chirac comment il perçoit ce reniement fait par ses ministres de leur propre engagement. |
MOTION |
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Nous, aides éducatrices et aides éducateurs, emplois jeunes, et sympathisants du Collectif, tenons à marquer fortement notre approbation au geste fort engagé par Gladys et France Neige, qui ont entamé depuis vendredi 06 juin une grève de la faim. Nous les avons encouragées et soutenues tout au long de cette semaine. Nous les remercions d’avoir eu le courage d’entamer une épreuve aussi cruelle que celle-ci pour que chacune et chacun d’entre nous puisse se faire entendre. France Neige et Gladys nous ont redonné du courage. Nous nous engageons auprès de France Neige, avec une détermination soutenue, aujourd’hui à poursuivre le combat jusqu’à ce que nous ayons obtenu satisfaction et que toutes nos revendications, dans leur intégralité, soient satisfaites. Nous espérons que la réunion du 17 juin voient nos revendications être entendues et satisfaites. Notre combat continue, plus fortement que jamais, au moins jusqu’à cette date. Nous ne baisserons pas les bras, nous avons besoin de toutes et de tous. Aussi nous demandons instamment à France-Neige de mettre un terme à son geste. Solennellement, nous insistons pour qu’elle cesse sa grève de la faim, dès aujourd’hui. Fait et approuvé à Saint-Denis, le vendredi 13 juin 2003 |
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