Les élus de l’opposition municipale de Saint-Benoît ont tenu une conférence de presse hier après-midi pour décortiquer devant les journalistes le budget primitif de la commune. « Saint-Benoît : aucune réalisation nouvelle, aucun projet nouveau. Aucune ambition, on se contente de faire de la maintenance », tel est le constat de la politique du maire. Un constat inquiétant pour la population bénédictine.
Philippe Leconstant, chef de file de l’opposition, a annoncé que c’est le 3ème budget que va mettre en œuvre la municipalité élue en 2001. Celle-ci aurait donc dû trouver sa vitesse de croisière dans les réalisations au service de la population bénédictine.

« Le maire annonce une augmentation de 17% d’investissement alors qu’on revient après une baisse de 2002, c’est une fausse augmentation », prévient-il.
Ces investissements ne sont pas pour innover mais simplement sur des travaux de bâtiments existants, aucune innovation. L’opposition cite l’exemple des travaux sur les écoles : les plateaux verts mais aucune construction nouvelle.
Elle note par ailleurs que dans les autres communes de l’Est, « cela bouge plus en terme de construction ». Et de citer le Colosse à Saint-André et le stade nautique à Sainte-Suzanne. L’opposition municipale rappelle au sujet de cette dernière réalisation, « qu’initialement c’était prévu à Saint-Benoît avec l’aménagement de la vallée de Takamaka par l’ancienne équipe ».

Par ailleurs, poursuit-elle, « il nous paraît évident que le commissariat de Saint-Benoît sera fermé et sera transféré à Saint-André, les élus de Saint-André ont dit en privé que cela sera fait. Alors que tout le monde sait que l’insécurité grandit à Saint-Benoît ».
« Que devient le projet du port de pêche ? Le 3ème pont sur la rivière des Marsouins, le lycée de Sainte-Anne, la salle de spectacle ? », interroge Philippe Leconstant. « Les projets du maire, ce sont le pôle bois et le pôle sanitaire, alors que tout le monde sait que ce sont des anciens projets de l’ancienne équipe », rappelle les élus de l’opposition.

Ils signalent également que la présidence de la CIREST devait revenir à Saint-Benoît, or elle est actuellement exercée par Jean Marie Virapoullé, « ce qui explique que tous les grands projets vont à Saint-André », notent les élus.
« Après l’audit commandé par le maire qui préconisait une baisse du coût de fonctionnement qui représentait 70% du budget et que se passe-t-il aujourd’hui ? », se demandent-ils. Le contraire de ce qui était conseillé, car, pour 2003, le fonctionnement représente 75% et l’investissement 25%. Diminution de 5% en investissement et augmentation de 5% en fonctionnement, ce constat fait dire à l’opposition au sujet de Bertho Audifax que « ce maire a été élu sans projet et n’a toujours pas de projet ».

« La capacité d’autofinancement de la commune qui était de 2 millions 131.000 euros a chuté à 1 million 818.000 euros en 2003 », relèvent les élus de l’opposition qui poursuivent : « les charges du personnel augmentent. En 2001, elles étaient de 22 millions 500.000 euros, elles passent pour 2003 à 24 millions 800.000 euros ». Ils notent par ailleurs une baisse généralisée des subventions aux associations, « que cela soit aux associations sportives, de quartier ou culturelles ». Et de citer plusieurs exemples : le FCB (30.500 euros en 2002, 25.000 euros en 2003), Monaco (22.800 euros en 2002, 17.500 euros en 2003), Acte 3 (13.700 euros en 2002, 7.500 euros en 2003), l’OMEP (61.000 euros en 2002, 30.000 euros en 2003). Une inquiétante tendance à la baisse confirmée pour les clubs du 3ème âge, notent les élus de l’opposition.
Un poste subit toutefois une augmentation importante : les fêtes et cérémonies. 226% d’augmentation s’étonne l’opposition.
« On s’attendait à du mauvais, mais c’est pire, on est choqué par ce budget. La situation financière de Saint-Benoît continue à s’aggraver », indiquent les élus bénédictins.