Aucune réponse aux revendications des emplois-jeunes

Entrevue du Collectif Emplois en danger avec un conseiller du ministre des Transports

18 avril 2003

Hier, en fin d’après midi une délégation du collectif Emplois en danger, menée par Jean-Hugues Ratenon a été reçue, comme elle l’a demandée, à la préfecture. Elle était composée de trois membres du collectif et de cinq aides-éducateurs. Elle a rencontré le secrétaire général de préfecture, un conseiller du ministre des Transports, mais il n’y avait aucun représentant du rectorat.
Nous avons rencontré Jean-Hugues Ratenon avant cette entrevue, pour qu’il nous expose la motion dont la délégation était porteuse. Il s’agissait d’interpeller le gouvernement sur la question des aides-éducateurs. Parmi ces derniers, 600 voient leur contrat prendre fin dans trois mois.
« Il faut faire comprendre que dans la situation locale, on ne peut pas compter que sur le secteur privé », a déclaré Jean-Hugues Ratenon avant de poursuivre : « la fin des aides-éducateurs serait une perte considérable pour le service public, et les jeunes qui quittent ces postes risquent pour beaucoup de se retrouver dans une situation d’échec professionnel, de chômage ». « Il faut laisser les gens en poste au travail et créer de nouveaux emplois. L’éducation de qualité passe par le maintient des aides éducateurs », rappelle le responsable du collectif qui précise que « la fin de leur contrat signe aussi le démantèlement de l’éducation à La Réunion ».

5 propositions remises au gouvernement

La motion précise que les propositions présentées « ont été votées à l’unanimité par les élus du Conseil général et du Conseil régional, et transmises au gouvernement pour être intégrées dans le projet de loi-programme ». La commission des aides-éducateurs, réunies à plusieurs reprises à la Région, estime que « cinq orientations doivent être prises ».
Tout d’abord, « identifier de manière précise les métiers créés ou développés par le dispositif, et formaliser l’existence de ces nouvelles fonctions à partir des fiches-métiers correspondantes ». Cela passe par la création de « nouvelles filières et grades de pérennisation de ces nouvelles fonctions ». Les aides-éducateurs proposent de « mettre en place un examen professionnel afin de les intégrer sur leur poste actuel ». La motion propose aussi de « transformer les postes d’aides-éducateurs en postes statutaires d’État afin de pérenniser des services désormais indispensables au fonctionnement quotidien des établissements ». Dans l’attente de mise en place de solutions durables, les aides-éducateurs demandent de « proroger tous les contrats arrivant à échéance en juin 2003 ». Ils proposent un accompagnement financier pour « tous les projets de formation des aides éducateurs encore en contrat, qu’ils soient liés à un projet de pérennisation du poste ou à un projet personnel ». Rappelant le rôle important du dispositif "emplois-jeunes" dans notre pays, la motion se conclut par une dernière revendication : « mettre en place de façon permanente sur la base d’une évaluation rigoureuse des besoins, un véritable dispositif d’insertion des jeunes au sein de l’Éducation nationale ».

Pour toute réponse des haussements de tête

Tous ces points, la délégation les a développés durant une vingtaine de minutes, mais l’absence de dialogue les a conduit à quitter une table où aucune négociation ne pouvait commencer.
Au sortir de cette rencontre, Jean-Hugues Ratenon devait déclarer que « le conseiller du ministre n’a pas pris le temps de nous écouter, il ne réagissait que par des haussements de tête, rétorquant qu’il ne maîtrisait pas ce dossier et qu’il était venu pour des questions de transports ». La délégation lui répliquait qu’il aurait pu, avant la rencontre, prendre conseil, à quoi l’interlocuteur répondait par un nouveau haussement de tête. « Nous avons préféré quitter la salle, car on ne pouvait pas causer avec quelqu’un qui est pa la ék sa », a conclut le Collectif Emplois en danger.


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