Sports et société

Axel Royé, fierté de la jeunesse et des sports réunionnais

Un éducateur sportif de haut niveau distingué

4 août 2003

Tout - dans la réception qui a vu ce samedi 2 août Axel Royé recevoir des mains de Daniel Boilley, son directeur régional, la médaille d’or de la jeunesse et des sports - était à l’image du récipendiaire, conseiller technique régional (C.T.R.) de football.
Le cadre tout d’abord : la maison créole et rustique d’un ami, posée à l’arrière d’une pelouse verte comme un terrain de foot soigneusement entretenu. Il y avait même deux ballons négligemment disposés… au cas où.
Puis, le maître des lieux : Yves Arrighi, vieil ami - « vieux complice », dira plusieurs fois Axel - toujours plein de verve, de punch et de souvenirs, ancien maître d’armes et artiste du noble art.
Les invités ensuite, chargés de dire au nom de toutes les institutions et instances qu’ils représentaient leur profonde reconnaissance d’un C.T.R. pour tout ce qui a été fait en faveur du développement du foot réunionnais.
Après une courte parenthèse, nécessaire pour que lui soit épinglée la médaille bleue de la reconnaissance officielle, ces invités ont eu droit à une causerie d’après match d’un coach qui tenait à souligner les qualités et traits de génie de chacun des co-équipiers de sa longue et grande carrière.
Nous n’allons pas ici nous risquer à imiter Axel Royé, magnifique de simplicité et de sincérité, malicieux, humain et toujours philosophe, pédagogue aussi, pédagogue encore, pédagogue surtout, dans une magistrale distribution de compliments et de remerciements à tous ceux sans qui, dira-t-il, il n’eut pas été grand chose. Le tout, en donnant le sentiment que ce n’était pas là le fruit d’un quelconque numéro de flatterie-modestie-coup de brosse à reluire pour troupeau de "has been".

Ouvrir un horizon

Non, il était lui, Axel, le vrai, l’authentique Axel Royé. Celui que nous avions connu il y a bien un peu plus de quarante ans maintenant quand il coachait aux côtés de René Fleurian la première (et seule ?!) sélection universitaire de La Réunion. Puis à l’Escadrille quand nous affrontions la Franco. Puis encore, lorsque, le stylo au bout des doigts, nous avions à analyser un match pour la curiosité de ceux qui nous lisaient. Ensuite, entre de nombreuses circonstances qui virent l’O.M.S. du Port solliciter son concours ou tout simplement l’envie de partager, le temps d’un repas, quelques réflexions et des amitiés communes.
Et puis arriva ce jour où, à la Région, nous jouâmes, je crois, un coup dont les meilleures stratégies des joutes politiques pourraient fort bien s’inspirer si un jour elles devaient arriver à manquer d’inspiration. Ce fut un bon schéma pour une bonne politique de formation qui pourrait alors soutenir d’autres audaces : nos C.P.S. (Centres de préformation sportifs) qui mènent au Centre de formation de La Plaine des Cafres, lequel ouvre sur la voie des clubs professionnels de métropole.
Je le dis tout simplement : j’ai aimé ce jour-là qu’un avis de technicien s’accorde à une opinion d’homme politique pour la valoriser et lui ouvrir un horizon. Je le dis en toute sincérité : un Axel Royé aurait toute sa place dans les rangs des élus politiques d’une assemblée de ce pays. Et quelle aubaine alors pour tout le monde, amené à abolir les barrières artificieuses que certains, trop nombreux hélas, s’arc-boutent à vouloir maintenir là où l’excellence des personnes devrait s’imposer et renverser les tabous !

Sans regret ni cérémonie

Tout naturellement, Axel fut de ce voyage en Chine où le prétexte fut le foot et le résultat ce dont on parle aujourd’hui. Tant, là aussi, il n’est jamais sot de jouer large, de savoir anticiper avant que le débordement par l’aile ne se termine par le centre parfait qui laisse à d’autres - mais partenaires tout de même, nous faut-il l’oublier ? - le soin de conclure et de recueillir les bravos du public.
Oui, il y eut - disais-je - les invités, élevés ce jour là, mais autant que tout le temps, au grade des partenaires auxquels il doit beaucoup, par un Axel Royé qui a voulu aussi annoncer sa retraite professionnelle. Dans un an… sans regret ni cérémonie…
Enfin, à l’image du récipendiaire, il y avait la famille, sa famille : sa mère - « sans laquelle, tout cela ne serait pas » -, son père, décédé mais que l’on devine bien présent, Max, son frère, ses filles et ses petits enfants, Monique…
Et puis, derrière son orgue, un ami, à la voix mélancolique, comme si ce départ annonçait quelque chose sur quoi, nous étions quelques-uns, du regard, à échanger…


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