Tapez http://jala.over-blog.com et entrez directement dans son espace de parole créole avec un grand K. Kabar fonnkèr, concert ou encore théâtre, expositions ou performances artistiques, Jala Blog vous propose de discuter sur la culture réunionnaise ; et notamment sur l’évolution de sa toute nouvelle formation musicale Jala. Parce que Babou B’Jalah n’en est pas à son premier coup d’essai ; il explique : "Depuis longtemps, je souhaitais avoir un groupe de musique pour mes propres textes. J’ai commencé avec Tanampaoun, mais ça s’est terminé par une histoire de leader. J’ai tenté de remettre un groupe sur pied, pour rien de concluant. J’espère que cette formation aura plus de chance. Normalement, tout devrait se passer dans l’ordre. J’ai fait appel à des musiciens de toute couleur, de toute origine, des caractères différents, pour former un groupe original, un groupe avec plusieurs affinités musicales. Cette formation compte des professionnels passionnés et des passionnés tout court. Cinq musiciens forment le groupe Jala. Il y aurait peut-être même deux autres qu’il conviendrait d’ajouter. Il faut que nous réfléchissions. Je laisse à mon manager le soin d’y réfléchir. Chacun son métier". Le groupe propose des “répètes ouvertes”, un concept inédit. De parfaits inconnus sont invités à venir découvrir l’avancée du groupe, juste après ses répétitions. Alors, rendez-vous tous les vendredi soir, à 19 heures 30, à la Tour de Mire, Sainte-Clotilde, pour profiter de l’évolution du groupe.

Jala blog

Babou B’Jalah propose également de découvrir son travail artistique, mais pas que. Jala blog est un espace de communication. "Un site Internet est en train d’être réalisé. Le blog que j’ai créé avec mon manager est un moyen simple de rester en contact avec les passionnés des arts et de la culture réunionnaise. C’est surtout un espace de parole libre, sans modérateur. Koz konm ou vé, c’est bien l’esprit de ce blog, sans regard sur le style d’écriture, l’opinion du commentateur. Le thème abordé est ainsi nourri, enrichi de points de vue divers, et chacun intéressant. Ça fait partie de mes rencontres artistiques ; cette fois-ci, c’est en ligne", précise l’artiste. Son blog est officiellement annoncé pour le mois de septembre, mais a été mis en ligne dès la mi-août. Babou B’Jalah s’explique : "C’était juste pour lancer l’affaire. En deux semaines, nous comptons déjà 1.417 pages visitées, pour près de 200 visiteurs. C’est encourageant, quand on sait que mon blog privilégie le créole réunionnais, et que pour l’instant, je n’ai fait que du bouche-à-oreille". Du 25 septembre au 16 octobre prochain, il s’envole pour Madagascar pour sa résidence d’écriture sur le Kabary. Son journal de voyage sera en ligne, avec les fonnkèr inédits écrits sur le terrain. "Ce sera sûrement difficile, puisque les provinces malgaches ne disposent pas toutes de l’Internet. Mais ce sera régulièrement mis à jour, pour que le visiteur suive l’évolution de mon parcours de recherche. Il pourra me poser des questions par commentaire interposé. Et les photos de mon voyage seront en ligne, pour disposer d’une certaine idée du milieu d’étude", déclare Babou B’Jalah. Ce sera également l’occasion pour les lecteurs de “Témoignages” d’être directement en ligne avec Willy Técher dit Bbj qui signe dans notre journal.

Un carnet de voyage, une exposition, un CD

Le dernier recueil de Babou B’Jalah remonte à 2003. "Lo Jalah", éditions K’A, est aujourd’hui étudié à l’université et à l’IUFM. Il dispose d’une “petite” discographie, avec notamment "Z’amalgam" du temps du groupe Force Indigène, malheureusement dissout. Le jeune poète réunionnais a également sorti un CD de textes dits, toujours chez les éditions K’A. Depuis, plus rien ? "Non, ce n’est pas totalement vrai, puisque l’association Lerka a fait appel à moi pour limazinèr. Trois textes ont alors été publiés sur différents supports visuels. Et c’est toujours grâce au soutien de Lerka que je compte publier le résultat de ma résidence d’écriture sous forme d’un carnet de voyage poétique. Il faudra voir comment cela sera aménagé financièrement parlant. J’espère surtout que les collectivités m’aideront pour éditer cet ouvrage, d’autant qu’il résulte d’une quête culturelle en phase avec les velléités culturelles de la Région Réunion. Je m’étonne d’ailleurs de ne pas avoir de réponse de cette instance territoriale. Peut-être que cela viendra bientôt, je l’espère", répond-il. L’artiste compte davantage se tourner vers d’autres supports visuels, autre que le livre. Plasticien, il prépare une exposition inédite à la galerie Art Sénik, dont il est d’ailleurs le président. Ce sera sur le thème du Kabary, en cohérence avec sa résidence d’écriture. Pour l’heure, il peaufine la préparation d’un album dont le nom reste à préciser. "C’est toujours comme cela quand on donne le nom à un bébé, vous ne croyez pas ?", plaisante-t-il. Alors, rendez-vous en 2007 pour toutes ces réalisations.

P. Julie