o Notre Télé péï

Je vais commencer cette page média par RFO. Vous savez qu’à La Réunion, nous n’avons pas bien le choix en matière de télévisions. À part les 2 canaux de RFO, Canal Plus et Antenne Réunion, le tour du réseau hertzien est vite fait. Quant aux bouquets satellitaires, ils ne sont que des tuyaux qui débitent de l’image achetée au kilomètre, hormis les chaînes d’informations. Vous me direz, la TNT (Télévision Numérique Terrestre) va bientôt pointer son nez sur notre île, du moins l’espère-t-on ! En tous les cas, "il me tarde" pour pouvoir élargir mon éventail de critiques, d’autant plus que “Le JIR” nous a promis une chaîne d’infos en continu. Quel bonheur ! Enfin du grain à moudre !
La suite de la rentrée de RFO nous a fait découvrir de nouveaux rendez-vous, et c’est sur l’un d’entre eux que je voudrais revenir, "RFO Doc". Ce magazine est une nouvelle fenêtre ouverte sur les documentaires réalisés dans l’océan Indien.
Selon le dossier de presse, "RFO Doc" est un espace de découverte qui a pour ambition de faire connaître les peuples et les sociétés d’ici et d’ailleurs, pour mieux les comprendre et mieux les accepter.
Au fil des émissions, nous voyagerons à La Réunion, nous irons à Maurice et à Madagascar, mais aussi en Inde et en Afrique...
Voilà une très bonne initiative qui prouve, s’il en était besoin, que l’on peut, en se forçant les méninges, trouver des sujets intéressants et très proches de notre région. Si RFO fait effectivement partie du groupe France-Télévision, rien n’empêche cette entité télévisuelle de prendre un peu d’indépendance pour réaliser du documentaire de bonne qualité.
Alors, c’est ce samedi que l’on va pouvoir se rendre compte du résultat avec le premier numéro consacré à notre île. Un petit bémol tout de même, ce magazine est programmé le matin aux environs de 10 heures, mais que voulez-vous, il faut bien occuper toute la grille des programmes, et ne nous plaignons pas trop, car il faut bien avouer que l’ensemble de nos chaînes de télévisions ne sont pas avares de programmes intéressants et parfois même à des heures acceptables pour tous. Le thème du premier numéro est assez bien choisi pour clore une semaine consacrée en grande partie à l’un des sujets les plus sensibles en matière d’environnement, je veux parler des déchets. Entre la pression démographique et les rejets divers, le lagon de La Réunion est soumis à un stress permanent. Ce film tente de répondre à la question essentielle : comment concilier mode de vie et environnement ? Le service public, en traitant de tels sujets, est non seulement en plein dans l’actualité, il remplit son cahier des charges, mais il est aussi dans le droit fil de ce que l’on doit attendre de lui.

o "Y a-t-il une vie après Leconte de Lisle ?"

Dans le cadre de la journée internationale du créole qui aura lieu le 28 octobre, Télé Réunion nous propose une série de rendez-vous quotidiens inédits consacrés aux poètes réunionnais contemporains.
"Pangar Fonnkézèr", C’est le titre d’une série de 15 sujets courts consacrés aux poètes réunionnais contemporains.
Ils sont banquier, journaliste, musicien, fonctionnaire... Ils sont jeunes, ou pas. Ce sont des hommes et des femmes de ce siècle, de La Réunion. Et tous, ils sont poètes. Il y a bien longtemps déjà que La Réunion avait été désignée comme "l’île des poètes". Au 19ème siècle, ils étaient nombreux à chanter en vers la beauté de leurs paysages insulaires.
Bien entendu, on n’a pas fini de revenir sur cette série, mais il est toujours bon d’annoncer à l’avance les bons moments de Télé. Cette série commencera à être diffusée quotidiennement à partir du samedi 21 octobre.
Donc, le 28 octobre, c’est la Journée internationale du Créole. Apparemment, les journées consacrées à tel ou tel sujet se succèdent, et mon calendrier se remplit à un point que toutes ces journées vont remplacer tous les saints. Ne voyez pas de malice dans ce propos, mais il semblerait que depuis quelques années, on ait décidé de consacrer un jour particulier pour toutes sortes de raisons. Alors je me demande s’il est bien judicieux de consacrer une seule journée pour le Créole, auquel cas, cela deviendrait réducteur.
Désormais, à chaque fois que j’ouvre ma télé pour le JT ou mon quotidien, je me retrouve face à un dilemme ! À peine finie la Journée de la Femme que je dois m’occuper d’une autre Journée et ainsi de suite tout au long de l’année, sans compter les nombreuses Semaines, que ce soit de l’Environnement ou des Personnes âgées, et pour couronner le tout, il y a les années consacrées à des sujets de société. Alors, j’ai envie de dire aux gangsters et autres malfrats qu’ils peuvent se rassurer, l’année nationale de la sécurité est passée. Quant aux cancéreux, désolé mais c’est bientôt fini, seule 2006 est l’année décrétée grande cause nationale contre le cancer par le Président de la République ! Vous avouerez qu’à force, on a du mal à suivre, et heureusement que les médias existent sinon il serait parfois difficile de s’y retrouver dans tout ce marigot. Personnellement, je propose une Journée nationale des Journées nationales, ou encore mieux, mais là, je pense tout particulièrement à moi, une Journée nationale des Moucateurs de chaînes de télévisions. Imaginez un peu le délire, on aurait le champ libre pour dire tout ce que l’on pense des programmes Télé. Vous me direz, c’est un peu ce que fait votre serviteur quotidiennement dans les colonnes de ce journal et sur Radio KOI, mais tout de même, j’aimerais bien qu’une fois l’an ce soit notre journée puisque c’est la mode.

o La protection de l’environnement déclarée d’intérêt général

Modification du cahier des charges des chaînes publiques en faveur du développement durable et de l’environnement.
Jusqu’ici, les cahiers des charges des chaînes du service public prévoyaient des obligations en matière de langue française, sécurité routière, émissions religieuses, information du consommateur, intégration des populations étrangères, spectacles lyriques, chorégraphiques et dramatiques, expression littéraire, histoire, cinéma, arts plastiques, chansons d’expression française... mais aucune en matière de d’environnement ou de développement durable.
Désormais sont insérées dans les cahiers des charges des télévisions et radios publiques des dispositions relatives à la prise en compte de l’environnement et du développement durable dans leurs programmes.
La protection de l’environnement est déclarée d’intérêt général depuis la loi du 10 juillet 1976 (qualification réaffirmée et renforcée par la loi du 2 février 1995). Depuis l’adoption de la Charte de l’environnement, qui a valeur constitutionnelle, on peut déduire en matière de politique publique de l’audiovisuel que la protection de l’environnement est d’une importance égale aux autres missions figurants dans les cahiers des charges des télévisions publiques, considérant que l’audiovisuel public a un devoir d’éducation, de formation et d’information en matière d’environnement. Le CSA pourra contrôler annuellement la présence ou non d’émissions sur la problématique environnementale dans les grilles des chaînes. Les chaînes concernées sont France 2, France 3, France 4, France 5, Radio-France, RFI, RFO.
Un mot me vient à l’esprit : "bravo !". Mais était-il vraiment nécessaire d’insérer un tel article de loi dans un cahier des charges ? Certainement, mais personnellement, je dis qu’il y a longtemps que le service audiovisuel a intégré la problématique de l’environnement. Ce n’est pas le manque d’émissions qui mettent en avant la défense de la nature qui fait défaut sur nos chaînes publiques, mais avant tout le manque d’objectivité de certains réalisateurs, de certains programmes et surtout la relégation en fin de grille des programmes d’émissions ou de documentaires essentiels pour l’information sur le sort misérable qui est fait à notre planète. Prenons l’exemple du service public réunionnais. À quand remonte le dernier débat de fond sur un des canaux de RFO concernant l’environnement dans notre département ? Bien entendu, je ne parle pas de débats sur la vie des petits oiseaux ou des plantes endémiques, mais de grands débats sur les stations d’épuration pratiquement inexistantes, sur le bétonnage du littoral, sur les coups fourrés d’EDF au sujet de la turbine à combustion ! Ne cherchez pas, le service public ne veut pas se brûler les ailes et s’autocensure. Et bien moi, je dis chiche ! Prouvez-nous que vous n’avez pas peur et organisez en début de soirée un grand débat sur l’incinérateur, sans faux semblants, avec de vrais spécialistes, avec les associations et les partis politiques pour ou contre ! Alors, seulement peut-être, je verrai l’importance de l’ajout de ce texte dans le cahier des charges de l’audiovisuel public.

o La BBC est-elle trop blanche ?

C’est ce que semble penser Mary Fitzpatrick, nouvelle "directrice exécutive en charge de la diversité" depuis juin à la BBC. Elle s’est déclarée "fatiguée" de voir des journalistes blancs envoyés en Afrique, couvrant une actualité à laquelle ils sont totalement étrangers. Pour elle, l’information gagnerait à être rapportée par des personnes appartenant à la culture qu’ils représentent, que ce soit à l’étranger ou en Grande-Bretagne, via par exemple le recrutement accru de journalistes musulmans. Des déclarations qui ne sont pas du goût du journal le "Daily Mail", tabloïd ultra-conservateur qui s’est aussitôt lancé à l’attaque de la nouvelle directrice. Son éditorialiste Stephen Glover a dénoncé l’idée, affirmant qu’elle aboutirait à avoir des journalistes pro-Hezbollah au Liban et des journalistes juifs défendant le point de vue israélien à Tel-Aviv.

Ils sont fous ces Anglais !

À force de vouloir tout cadrer, tout ranger dans des compartiments spécifiques, ne va-t-on pas en arriver au contraire de ce que l’on recherche : l’harmonie ?
Bon, vous me direz ce n’est pas mieux dans nos propres médias, surtout en métropole où il a fallu vraiment que les responsables de chaînes se fassent houspiller pour que nos présentateurs reflètent la réalité de notre société française, mais apparemment, on est loin du compte. L’enseignement que l’on devrait tirer de cette information, c’est que partout dans le monde, les mêmes problèmes se posent. Et pourquoi donc me direz-vous ? Tout simplement parce que les humains n’ont pas encore pris conscience de tous les bouleversements qui s’annoncent, ni du brassage ethnique qui est en train de se préparer sur notre planète. Alors, les pays de la vieille Europe n’ont pas encore fait leur "coming-out" et ils continuent à s’illusionner d’un monde avec des frontières et des lois pour décider de qui a le droit de vivre sur telle ou telle parcelle de terre. À l’heure de la grande toile qu’est Internet, c’est tout simplement désolant de penser que les frontières vont devenir hermétiques avec des mots, des murs et des décrets. Nous sommes à l’aube du 21ème siècle et l’ensemble de nos grands dirigeants pense comme des hommes moyenâgeux.

Philippe Tesseron

http://www.espaceblog.fr/teletesseron/

Brèves de Brèves...

En express, voici les moments qu’il ne faudra pas rater dans les prochaines semaines télévisuelles.

“Harkis”
Le 24 octobre, Télé Réunion va diffuser le téléfilm "Harkis" en première partie de soirée. Sans prendre position, je trouve qu’il est normal de traiter de ces sujets à la télévision, je dirais même que cela était urgent. Pour info, la diffusion de ce téléfilm sur France2 en métropole a réuni 6,2 millions de téléspectateurs. Bien entendu, je reviendrai sur cet événement le moment venu.

Chirac
J’en ai déjà parlé dans cette page média, mais cette fois, ça y est, le documentaire en 2 parties consacré à Jacques Chirac déboule sur Télé Réunion. La première partie "Chirac, le jeune loup (1932-1981)" est programmée le jeudi 26 octobre. Encore une affaire à suivre...