Culture et identité

Cinq jeunes réunionnaises lauréates du Bharatanatyam

Première cérémonie de salangaï poujay au Centre culturel régional indien

9 avril 2003

Le Centre culturel régional indien a organisé samedi dernier une cérémonie de salangaï poujay. Salangaï est le nom donné aux ceintures en cuir couvertes de clochettes que les danseuses indiennes portent autour des chevilles. C’est un honneur pour l’association, car cette cérémonie vient récompenser trois années d’études du Bharatanatyam de cinq jeunes danseuses âgées entre onze et quinze ans. Un honneur aussi car la directrice du centre, Lakshmy Moutounaick, est fière d’annoncer que « c’est la première cérémonie salangaï poujay faîte à La Réunion ».
Leur professeur de danse, Umanaheswari Somesmeswaran, a suivi tout le cursus et possède un doctorat de Bharatanatyam. Elle est double médaille d’or de l’université d’Annamalai, une des plus grandes universités indiennes. Diplômée de Kaleyarassi, elle enseigne aux jeunes réunionnaises en respectant la tradition et le rythme de progression dans l’étude de la danse. Elle a voulu transmettre la même pédagogie et le même passage de grade.
La directrice du Centre culturel régional indien explique que « cette cérémonie fait partie de l’apprentissage du Bharatanatyam car cet art, comme tous les autres, se ponctue de différents passages de niveau. La première étape qui inscrit l’élève en tant que danseuse est le salangaï poujay. C’est en faisant l’acquisition des salangaï que les élèves intègrent le parti des danseuses et gagnent le droit de faire des podiums ».

Une première étape

« Cette cérémonie consiste en la bénédiction des salangaï par un poujay, puis à sa remise par le guru », poursuit Lakshmy Moutounaick, « la manifestation se termine par un spectacle ou l’élève montre son aptitude ».
« Traditionnellement cette cérémonie se fait soit la maison du professeur, soit à la maison des élèves », précise-t-elle, « ici, nous avons fait à l’association car les élèves ont travaillé dans un cadre associatif et qu’elles sont cinq. On ne pouvait pas faire leur salangaï poujay à part. Ce moment est aussi un moment crucial pour l’élève pour remercier son guru qui lui a permis d’atteindre ce niveau ».
La cérémonie et le spectacle se sont faits en musique et en chansons. Trois musiciens indiens ont été spécialement invités par l’association, à l’invitation d’Umanaheswari Somesmeswaran. Il s’agissait de Pana Pattu Vengadessan, violoniste, Hari Haran, vocaliste, et d’un joueur de mritangan Sendil Kumar. Nous avons pu les rencontrer hier et recueillir leurs impressions sur les danseuses réunionnaises et sur le sentiment que leur procure un salangaï poujay célébré loin de l’Inde.
Ce qu’ils ont apprécié chez les candidates, « c’est leur rythme, leur concentration », « c’est du bon travail ». L’un d’eux ajoute : « ces filles ont le niveau pour venir jouer en Inde, nous sommes là aussi pour les motiver à poursuivre leur étude ». Bien que la cérémonie n’ait pas été individualisée, ils ont confié être « ravis de trouver la même qualité artistique, le même sentiment ».

Premiers spectacles
Les élèves étant maintenant devenues des danseuses, elles se produiront lors de plusieurs spectacles accompagnés des musiciens indiens et de leur professeur.

Ce samedi 12 avril, ils seront tous à la salle Lucet Langenier à Saint-Pierre pour interpréter une douzaine de danses. Le lendemain, la troupe se rendra à Sainte-Suzanne au stade du Bocage, où elle rejoindra d’autres associations et se produiront sans musiciens. Le 16 avril, danseuses et musiciens se retrouveront à l’Office municipal du temps libre de Sainte-Marie et le 26 avril, cette première tournée se terminera à Sainte-Rose.


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