On sait qu’une concertation permanente a été engagée le 5 avril dernier au Conseil régional à l’invitation du président Paul Vergès entre élus, administratifs et cyclistes sur les améliorations à apporter au réseau cyclable de La Réunion. Celle-ci se poursuit. Une concertation sur le terrain et… à vélo, naturellement. Deux étapes ont déjà eu lieu : le samedi 19 avril dans l’Ouest, entre La Possession et Saint-Paul, en passant par Le Port ; et le samedi 26 avril dans le Sud, entre L’Étang-Salé et Saint-Pierre, en passant par Saint-Louis [1].
La troisième étape aura lieu demain dans le Nord. Et les cyclistes sont invités ce samedi matin à participer à une sortie vélo de Sainte-Marie à Sainte-Suzanne [2].
Avec des élus des différentes collectivités et des représentants de la Direction départementale de l’Équipement (D.D.E.), ils pourront découvrir ou revoir le circuit vélo route entre ces deux communes dans sa nouvelle configuration, ainsi que le circuit vélo tout terrain (V.T.T.) par le sentier littoral Nord. À cette occasion, les cyclistes pourront recenser les travaux nécessaires pour améliorer ces circuits et montrer à leurs partenaires - élus et administratifs - des voiries où ils souhaitent que des aménagements soient réalisés pour mieux circuler en sécurité.
En tout cas, on peut dire que cette opération s’est très bien passée samedi dernier dans le Sud. Une centaine de cyclistes - de toutes sortes - se sont retrouvés à 8 heures devant le camping de L’Étang-Salé les Bains. Les uns étaient là avec leur club ou leur association (Ligue Réunionnaise de Triathlon avec Françoise Huot-Jeanmaire, Comité régional de cyclotourisme avec Sylvestre Legras, l’O.M.S. de L’Étang Salé avec M. Dorilas et son équipe, Vélo-Vie avec Daniel-Omer Hoarau, le colonel des pompiers Yves Lautret, organisateur de courses cyclistes , l’O.M.S. de La Possession avec Jasmin Hubert, Trans’Port Vélo Ville etc…). Les autres, les "inorganisés", sont venus tout seuls, en famille ou entre amis pour apporter leur contribution et leurs encouragements à la méthode mise en œuvre.

« Tout le monde dans le coup »

Côté D.D.E., Johnny Mézino était fidèle à son poste ; comme toujours, à l’écoute des doléances des usagers du vélo. Enfin, troisième partenaire de cette concertation décentralisée dans différentes micro-régions du pays : les élus. Ceux-ci étaient particulièrement nombreux. Notamment les conseillers municipaux de L’Étang-Salé, venus en force avec leur maire Jean-Claude Lacouture et son premier adjoint, Théobald Hoarau, également conseiller régional. D’autres conseillers régionaux étaient également là : outre Raymond Lauret, qui joue un rôle moteur dans cette action, on notait la présence du conseiller régional tamponnais Maurice Hoarau, et celle de René Mondon, membre de la commission Aménagement au Conseil régional et adjoint au maire des Avirons.
Après un premier échange de vues entre les participants, tout le monde s’est rendu par l’ancienne route nationale jusqu’à Saint-Louis. En franchissant le pont de la rivière Saint-Étienne - dépourvu du moindre espace sécurisé pour les cyclistes -, on a pu se rendre compte des carences de ce point de vue au niveau de la conception même de la plupart des ouvrages d’art et aménagements routiers.
Le parcours jusqu’à Saint-Pierre et la traversée de la ville ont été effectués sans encombre ni danger particulier. Il est vrai que le peloton était soigneusement protégé par la police municipale. Devant la mairie, plusieurs responsables d’associations, élus et le Monsieur Vélo de la D.D.E. ont fait le bilan de cette balade-concertation sur la politique du vélo [3].
Théobald Hoarau se félicitait de « ce rassemblement des forces vives de La Réunion pour diminuer la dangerosité de nos routes pour les cyclistes » et il appelait « tous les élus à prendre leurs responsabilités ». Raymond Lauret rappelait que « si nous voulons réussir, il faut mettre tout le monde dans le coup ». Pour Françoise Huot-Jeanmaire, « il est bon de développer la sécurité pour les cyclistes entre les villes mais il faut mener la même politique dans les villes pour que là aussi les gens soient incités à utiliser le vélo ».
Johnny Mézino notait, comme tous les participants avaient pu le constater, qu’« il est possible et nécessaire d’optimiser encore un réseau déjà relativement sécurisé afin de l’utiliser davantage ». Et il donnait rendez-vous à toutes les personnes et associations intéressées à faire le même travail demain entre Sainte-Marie et Sainte-Suzanne. Promis, nous y serons.